Jeu littéraire pour chasser les idées noires

Voici ma contribution, un peu longue, car j'ai eu du mal à trouver un fil conducteur entre les mots 

Citation :

La lueur jaunâtre de la petite lampe de suif jette des reflets tremblants sur les parois. 
Le son de la flûte s'élève, fragile et puissant, révélant l'acoustique étonnante de la cavité où la lumière du jour ne pénètre jamais.
Elle se laisse envahir par l'émotion insondable de cet instant, fait le vide dans son esprit pour accueillir les esprits mortels des ancêtres, et trempe son index dans l'ocre finement mélangée à la résine ; le front plissé par la concentration, elle trace les contours des cerfs et des aurochs qui croiseront demain le chemin des chasseurs du clan. Le vieil homme, les yeux clos, le corps se balançant d'arrière en avant, joint sa voix grave en contrepoint à celle de la flûte, lancinante et apaisante à la fois. 
La cérémonie se termine, la fièvre sacrée est tombée. Recueillis et silencieux, ils longent le boyau frais, veillant à ne pas trébucher sur les roches en escalier qui montent vers l'extérieur. Les troncs des eucalyptus forment des barreaux qui protègent l'entrée du sanctuaire. Il leur faudra encore marcher jusqu'au soleil couchant avant de retrouver le campement.

J'ai utilisé le joker, inénarrable ne m'inspirait que des situations ironiques.

Tout vient à point à qui saitt attendre ! J'avais peur de vous avoir dégoûtés avec un choix de mots trop exigeant, mais c'est une très belle scène des âges farouches que tu nous offres là Petit Faucon !
Respect ! comme disent mes ados familiers.

Je n'ai jamais rien lu d'aussi mortel, et risible, que les inénarrables sottises que les gens au cerveau peu plissé balancent sur le vaccin et la pandémie ! Comme j'ai l'esprit de l'escalier, je ne trouve pas de suite la réponse  que je cherche pourtant avec la fièvre de l'indignation ! Cette insondable bêtise devrait les mettre derrière les barreaux, mais nulle enceinte ne serait assez vaste !

J'ai fait plus long, cette fois-ci ! 3 lignes !

 Petit faucon


voici ma participation sans le joker...

Citation :

Mon jardin offre souvent des joies inattendues : ce matin, de ma fenêtre  une scène inénarrable m'égaya. Jamais mortels[/b] humains n'auraient pu atteindre la dextérité bondissante des écureuils dans nos noisetiers. Ils se balançaient, puis, pris d'une fièvre étrange, ils grognaient et sifflaient d'excitation en jetant les noisettes au sol, quel  remue ménage !

Nefer la chatte des voisins qui patrouillait aux alentours, alertée par un tel vacarme, flèche furtive,  bondit  sur l'escalier, se faufila à travers les barreaux de la rampe, pour se tapir sous les arbres en veillant ses  futures proies,  paupières plissées,  laissant juste entrevoir un fil d'or. Quand, recevant une pluie de coques dures sur son délicat museau, Nefer feula  et s'enfuit se réfugier sur le pilier du portail pour observer son territoire  dans l'attitude impériale du sphinx de Gizeh.

Clinchamps !

Clinchamps je me régale de ta férocité !
Fée, une jolie scène à la Colette...

Colette, c'est tous les jours dans mon jardin - c'est le moment des pommes tombées et des compotes

Merci !
Quel plaisir de lire vos deux textes !

@ clinchamps : j'ai été tentée par un texte dans la même veine que le tien,  après le passage d'une collègue antivax qui se vantait d'être en gloussant, je cite, "toujours vierge" c'est à dire non vaccinée et n'ayant jamais fait de test .... elle m'a énervée !!!!

@ Fée : magnifique évocation de ton jardin !

Petit Faucon !!! a écrit:

"toujours vierge"

alors je préfère ne plus être "vierge" !  les neurones ne fonctionnent pas bien chez certain(e)  

nous profitons des derniers soubresauts de l'été, et le jardin cette année a été superbe. Merci Petit faucon

Petit Faucon j'aime beaucoup ton texte, fascinée comme je le suis par les grottes et l'art pariétal  

Spoiler:

Clinchamps excellent et bien caustique, j'adore  

Fée   pour cette scène croquée sur le vif  

A mon tour  

Citation :

Vision fugace et inénarrable, aperçue à travers les barreaux d’une fenêtre, et à jamais gravée dans sa mémoire, d'une jeune fille gravissant l’escalier d’un pas élastique, sa jupe plissée balançant sur des mollets bronzés.
Il était adolescent, et avait attendu des jours avec fièvre, la reverrait-il ? et mystère insondable, la concupiscence fait-elle partie des péchés mortels ?

Petit faucon a écrit:

je pars d'ailleurs demain en Ardèche pour visiter la grotte Chauvet,

La reproduction est bluffant, je l'ai vue deux fois avant COVID, et franchement je ne sais pas qui il faut admirer, les créateurs de la vraie grotte, où les créateurs de la nouvelle


Rosalind et les femmes furent voilées, la jupe plissée est trop affriolante

Fée, les créateurs de la nouvelle grotte ont certainement fait un travail admirable. J'ai visité Lascaux4, très bien réalisé.

Mais je suis émue en pensant aux artistes nos ancêtres

Voici ma participation:

Citation :

Elle a pourtant bien répété cette apparition du haut de l’escalier, la chute est quand même inénarrable. Sa longue robe plissée par dessus tête exposant des rondeurs délicieuses, ses bras balancent entre les barreaux et la rampe, à la recherche d’une prise pour retrouver un soupçon de dignité. Le  visage non pas rouge de fièvre sous l’effort à se stabiliser, mais par une honte à jamais historique voire légendaire devant la risée générale des hautes autorités sous préfectorales invitées à son mariage. Et le plus mortel, son époux pleurant de rire.

Rosalind, j'admire les deux, et je pense à toutes les grottes perdues, insoupçonnées, à cause de l'érosion naturelle. Que ce soit chez nous où ailleurs. Des être d'exceptions il y en a toujours eu.

L'Ami, le mari rit et ne la plaint pas ! oh quel goujat

Merci Rosalind ! J'ai toujours été fascinée par ces ancêtres si lointains et si proches.

Je comprends ton jeune héros troublé par cette vision fugitive et entêtante :-)

Une scène tragi-comique que cette pauvre mariée de sous-préfecture  ...

Petit Faucon j'ai pensé lui faire épouser la jeune fille, et finalement je suis restée sur une interrogation

L'Ami une scène de la vie de province pauvre jeune femme, elle aura du mal à s'en remettre, et à pardonner à son mari

Rosalind, tu as bien fait de rester dans la vision fugitive. De plus, ton texte a convoqué de jolies références pour moi : L'homme qui aimait les femmes bien entendu, mais aussi La robe et l'échelle et Belle !

L'Ami,  oh ! le mari est vraiment très décomplexé vis-à-vis de sa carrière mondaine, sinon il aurait plutôt ri jaune    !

Voici ma contribution.

C'était ou un mortel combat, et là dessus il se savait perdu d'avance, ou se retrouver derrière les barreaux pendant des années, voir le restant de sa vie. Son esprit n'a pas longtemps balancé entre ces deux issues. Sa lutte à lui, c'était la plume. Ce soir là, il avait un pressentiment, lorsque l'inénarrable débat s'était déclenché dans la salle au dessus des escaliers. Une fièvre sans précédent s'était emparée des participants, qui s'étaient égarés de leur objectif principal. Il se demanda alors s'il fallait en rire ou en pleurer. Un regard vers le front plissé du leader, le fit pencher pour la seconde option. Jamais il n'oubliera les pas lourds et déterminés qui ont envahi, quelques minutes après, l'immeuble, faisant table rase de longues années de préparation.

Fée, Selenh; Oui je confirme, le mari est un goujat et manque de finesse politique.

P.S: je découvre le texte de "la robe et l'échelle" je le trouve beau, délicat. Merci pour la référence.

Une ambiance qui fait penser à la Terreur, ou aux heures les plus sombres du stalinisme Ysabelle, brrr...

L'Ami as-tu écouté la chanson ? Je trouve la mélodie exaltante aussi, je suis saisie chaque fois que je l'écoute. «À la vitesse où le temps passe, le miracle est que rien n'efface l'essentiel.»

https://youtu.be/JYU4wlSvjFk

«Voilà que du sol où nous sommes
Nous passons nos vies de mortels
À chercher ces portes qui donnent
Vers le ciel»

Selenh nous avons les mêmes références

J’avais à l’esprit la scène de Vivement dimanche ! quand Fanny Ardant passe et repasse devant le soupirail de la pièce où Trintignant se cache clin d’œil de Truffaut à son film avec Denner

Je ne connais pas La robe et l’échelle, je chercherai.

Voici le texte hors-concours de Counette

Counette a écrit:

Ah la fièvre du samedi soir où je m'entends dire des mots inénarrables... !
De justesse je me retiens pour ne pas tomber aux barreaux de la fenêtre de ce long couloir où je peine à balancer mes pas vers la sortie. Et ramenant sur moi ma robe de soie  plissée, j'entame alors la longue descente d'escalier, jurant à haute voix ne plus jamais vouloir revivre l’enivrement d'un soir d'été comme celui-là !
Je me rappelais pourtant que Pline l'Ancien disait :« il n'y a pas de mortel qui soit sage à toute heure»

Selenh: je préfère de loin la lecture de ce poème dans le calme. La musique, je la vivrai comme un rappel plus léger à cette émotion.

Bienvenue Counette et bravo pour ce beau texte

Je suis allée fouiner quelques pages en arrière et lu vos textes et discussions précédentes. Vous avez été plus nombreux et vos contributions très riches et variées. Je regrette de ne pas faire régulièrement partie de l'aventure. Un peu la tête sous l'eau et je risque de l'avoir d'avantage sous, que hors de l'eau, les semaines qui viennent. Je ne vais pas faire mon 3615 my life ici, mais juste pour vous dire que je vais faire de mon mieux, au moins pour vous lire.

En attendant :
quote="Selenh"] Une ambiance qui fait penser à la Terreur, ou aux heures les plus sombres du stalinisme Ysabelle, brrr... [/quote]

Selenh, j'ai relu quelques passages d'un livre de Vargas (nostalgie oblige) , où il était question de réunions secrètes, de Robespierre, Danton, Charles Henri Sanson, ... Un cocktail de personnages hors normes et ça m'a menée là.

L'Ami, je suis partagée entre rire et empathie pour cette personne, dont je partage une certaine maladresse J'aime beaucoup la subtilité qui fait transparaître ces sentiments dans ton texte.

Rosalind, très beau texte et cet adolescent me fait penser au petit Renato dans le film Maléna de Giuseppe Tornatore

Fée, j'adore ton Jardin secret, qui n'a pas fini de nous enchanter. Une belle source d'inspiration

Clinchamps, Un texte d'actualité, plein de bon sens Je signe avec mes 10 doigts

Petit Faucon, j'adore J'entends presque le son de la flute et perçois les doigts délicats retraçant des contours tracées il y a des milliers d'années

Bravo aussi pour vos textes précédents

merci, Ysabelle !!

Ysabelle: Merci

merci Ysabelle, merci aussi pour ta contribution régulière.