Jeu littéraire pour chasser les idées noires

Je compatis ! À fond !
J'ai été comme ça pour le boulot et quelques autres choses. Je n'ai pu arrêter que quand les fatigues de l'âge et de l'apnée du sommeil m'ont vaincue. À partir de là il m'a fallu devenir plus philosophe et ça je sais faire.
Enfin j'espère tout de même que cela t'arrivera le plus tard possible.

On n'a que dix ans de différence;) et j'ai l'impression que plus j'avance en âge pire c'est !

Aïe... Une petite injection d'Épicure, peut-être ?

Aah, le perfectionnisme... L'essentiel est que ce soit davantage un moteur qu'un empêchement ou une souffrance (pour soi-même, mais aussi pour les proches, ça me semble important de le rappeler , qui sont exaspérés de nous rassurer sans cesse, ou heurtés de nous voir nous maltraiter). Dans ce cas, il existe des moyens sinon de s'en guérir, au moins de s'en protéger un peu ou d'en protéger son entourage, et rien n'est perdu je crois.

Je n'ai pas encore lu les autres contributions, mais voici la mienne, encore une fois pas spécialement réjouissante !

Annwvyn a écrit:

Du revers de sa botte, Francis fit rouler dans le bief le corps de son épouse, emmailloté dans un voilage immaculé. Il l'avait trainée au travers des tourbières au petit matin, brisant de son pas alerte la brume glacée, qui s'effilochait sur les fougères en longs filaments blancs. Un écho avait suffi, le murmure de trois vieilles du village, qui à son passage avaient dit : "Pauvre diable, sa femme lui fait pousser des cornes". Tout à l'exaltation du devoir accompli, le révérend s'agenouilla et joignit les mains avec ferveur, le coeur enflammé. "Ô Dieu, ineffable grandeur, accueille auprès de toi l'âme tourmentée de cette femme". Au-dessus de la campagne détrempée, le ciel prenait des couleurs de lait caillé, nimbant la grande croix de granit d'une clarté cruelle.

Mais magnifique ! Style parfait, usage des mots obligatoires jamais tiré par les cheveux, et chute étourdissante -impeccable cruauté- quand se dévoile toute la dimension sociale et spirituelle du coupable !

Magnifique et tragique Annwvyn

Décidément dans tes textes les hommes d'église sont bien dérangés

Merci beaucoup Selenh et Rosalind, vos compliments me touchent.

Je n'avais même pas fait attention à ce point Rosalind. Je sais que j'écris souvent sur des femmes en souffrance, mais je n'avais pas noté cette présence récurrente d'hommes d'Eglise. Pour le coup, j'ai un peu "emprunté" son personnage à Daphné du Maurier (je parle du révérend Francis Davey de L'auberge de la Jamaïque). Mais c'est venu progressivement, le mot qui a été déterminant pour moi a été le mot "corne".

C'est toujours intéressant de savoir quel a été le mot déclencheur !

Ah l'Auberge de la Jamaïque j'y ai un peu pensé avec le prénom chef de bande et assassin il ne faisait pas bon traîner sur la lande

Voici une participation hors concours, le texte d'une amie à qui j'ai parlé du jeu littéraire

Counette a écrit:

Une odeur ineffable me réveillait ce matin. Je me levais et tirais le voilage de ma fenêtre quand j'aperçus au-delà du bief du canal du midi derrière chez moi les grands platanes en feu. La panique me prit et je courus alors réveiller les autres ! Nous n'avions à peine le temps de prendre le strict nécessaire que nous vîmes s'enflammer alors le petit bois où nous aimions tant nous promener par les grosses chaleurs de ces derniers jours caniculaires. De l'autre côté du canal des pompiers trainaient péniblement de gros tuyaux afin de protéger la petite chapelle datant du XVIIième siècle, où tant de navigateurs aimaient à se recueillir. La chaleur intense des flammes chassait la brume du petit matin du sous-bois jonché encore de fougères et de fleurs printanières. Nos visages apeurés, nous fîmes spontanément le signe de croix et formulions alors tout haut quelques prières afin que les flammes ne progressent plus.
Va falloir prendre le taureau par les cornes pour qu'elles s'éteignent !

Counette: Bienvenue à l'Auberge

Belle participation Counette... même si angoissante...
Toujours brillant Annwvyn !

Vous ne remontez guère le moral les jeunes Ladies

Voici ma participation :

Elianor a écrit:

Perdu depuis des jours au milieu des troncs menaçants et des sombres ramures, Thomas errait maintenant au hasard. À bout de forces, il avait fait une croix sur sa propre existence, attendant le moment de tomber pour ne plus se relever. Une lueur, au loin, le tire soudain de sa léthargie. Sans comprendre, le voici brusquement dans les hautes fougères à la corne de la forêt. Dans l’aube qui enflamme l’horizon de ses timides rayons, son cœur s’emplit d’un ineffable espoir. Au loin, la brume s’étire et reflue doucement, tel un voilage pris par les vents, dévoilant le bief. Son repère, il venait de le trouver !

Good !

L'Ami, Lily, merci pour elle, je transmets.

Elianor un texte qui va remonter le moral de notre Fée

Moral en berne Rosalind ! bonjour tristesse bravo Elianor.

il y aurait eu le mot : clown, il aurait aussi été triste, le pauvre

Wow Elianor !

@ Annwvyn : quelle horrible histoire magnifiquement racontée !

@ Counette : je ne supporte pas de voir des arbres brûler 

@ Elianor : très joli texte 

Bravo à tout le monde pour ces très belles contributions, le choix a été rude !

Selenh, ce poème est saisissant, on se croirait transporté au milieu du troupeau qui rentre à l'étable

Fée Clochette, quelle aventure et quelle belle prise pour ton Piéroun !

clinchamps, reine du suspense, on veut la suite !

L'Ami, voilà un texte à ne pas mettre entre toutes les mains (de sorcières)

Rosalind, c'est beau et désolant en effet, quelle tragédie qui ne fait qu'empirer tous les ans...

Lily, très beau texte empreint de nostalgie et de curiosité généalogique !

Annwvyn, une terrible histoire narrée en quelques phrases !

Counette, très chouette contribution hors concours, qui rejoint le thème traité par Rosalind précédemment

Elianor, me voici soulagée pour ton Thomas qui a trouvé un point d'orientation... et je lirais bien la suite !



APrès de longues minutes d'arrachage de cheveux, c'est finalement l'évocatrice poésie de Selenh qui emporte mon suffrage, à toi la main !

Quel honneur ! Merci, merci Fauvette !
Je m'en vais de ce pas chercher huit mots sur mon chemin, et je reviens très vite !

j'espère qu'il te reste encore des plumes des cheveux ma chère Fauvette ! nous étions nombreux à composer cette fois ci félicitations Selenh - à toi de nous donner les mots pour notre salade de neurones hebdomadaire

Merci à toutes et bravo Selenh j'ai hâte de découvir tes mots

Salade de mots, rigolos, rigolos... Mouais. Je règle ça dès ce soir, demain c'est ma prérentrée ! C'est parti pour :

Inénarrable
Escalier
Plissé
Balancer
Barreaux
Fièvre
Jamais
Mortels

Bonus ou joker : insondable

Bravo Selenh, encore une belle victoire. Je vais essayer si j'ai assez de temps. Jusqu'à lundi, c'est ça ?
Je suis de prérentrée aussi demain...beurk, pas envie d'y retourner !

Merci, merci, mais
Tu dis lundi ma Lily ?
Suis pas trop ravie...

Fauvette avait demandé une exception, d'habitude c'est dimanche non ? Et j'avoue que je préfèrerais, de loin, pour me consacrer à vous en toute disponibilité, ce qui sera pas le cas lundi soir...