Jeu littéraire pour chasser les idées noires

Champagne ?

Merci Rosalind. C'est moins une histoire de drama qu'une histoire de Japon tout simplement. Je me suis inspirée des affrontements entre deux clans (Choshu et Satsuma), dont la réconciliation a été déterminante lors du Bakumatsu (ce que j'appelle juste pour moi "la révolution française" au Japon) autour des années 1860.

Elianor, contente de lire que tu vas revenir par ici. Nous avons effectivement la même façon de fonctionner pour ce jeu.



L'Ami, quel joli morceau d'encyclopédie, à l'écriture contemporaine. J'aime la rebuffade et la remise en selle, et j'apprécie spécialement ton utilisation inattendue de trottoir (empruntée à Flaubert, donc). J'ai dû lire ton texte avec attention, pour en saisir la complexité.

Selenh, ce n'est pas ton coup de cœur, mais j'aime ton texte, festif, avec du caractère, un côté gesticulant et plein d'aspérités (la joie des consonnes). J'aime beaucoup le petit patapon qui s'est égaré là.

Aquarelle, je suis contente que tu aies réussi à poster ce texte. J'aime vraiment beaucoup ton texte, avec ton petit gavroche qui traine ses galoches de porte en porte. Ce n'est pas gai, mais cela me touche. Merci pour ces vers.

Merci Annwvyn, j’avais envie d’écrire autrement, mais peut-être me suis-je perdu dans mes pensées absconses d’où la difficulté de lecture.
Tu as parlé d’encyclopédie, c’est un mot que j’aime beaucoup par son étymologie: Les enfants en cercle (autour de leur maître).

Voici mon texte :

Elianor a écrit:

Avec une gaieté presque enfantine, elle s’élança sur le trottoir. Aucun bruit ne filtrait, la nuit semblait absorber chacun de ses pas. Elle esquivait avec dextérité le moindre petit creux d’eau pour éviter de salir ses fins souliers de cuir. Elle augmentait régulièrement la cadence de sa marche comme si elle craignait d’essuyer une averse, avant de ralentir soudainement presque hors d’haleine. Puis elle recommençait son manège. Parfois, un trou d’obscurité l’emportait et elle réapparaissait presque aussitôt dans la lueur brumeuse du lampadaire suivant.

L'Ami a écrit:

Merci Annwvyn, j’avais envie d’écrire autrement, mais peut-être me suis-je perdu dans mes pensées absconses d’où la difficulté de lecture.

J'apprécie aussi, personnellement, des textes un peu «résistants» L'Ami, en tout cas ça ne me paraît pas un défaut ! Ce n'était pas des mots creux, et tant mieux si mon cerveau de lecteur doit travailler un peu.

Joli, Elianor ! En saura-t-on plus, dans un prochain texte, sur le personnage et son projet ?

Merci pour ta réponse Annwvyn  je me rends compte que j’ignore tout de l’histoire du Japon, jamais entendu parler du Bakumatsu

Aquarelle toutes mes félicitations pour avoir réussi à poster, avec les mots en gras ce texte très touchant, qui me fait penser à La petite fille aux allumettes. J’espère de tout cœur que ton petit gavroche a de la ressource et s’en sortira mieux.

Elianor je suis intriguée moi aussi par cette mystérieuse jeune fille

A mon tour de poster un texte, inspiré par ma lecture de Kukum

Citation :

Petite, arrête de jaser et reprends ton haleine, s’écrie la grand-mère, les yeux pétillants de gaieté.
T’as fini ton trottoir aux bleuets ? essuie ta bouche avec la débarbouillette, t’es toute salie. Pis donne-moi un bec et va catiner pendant que je prépare le souper.
C’est correct, tu pourras l’emporter dans ta chambre cette nuit.

Curieux soudainement ce goût de sirop d'érable qui m'envahit.

Vous voilà très Nouvelle France, Madame Roz. Le trottoir aux bleuets c'est sa broderie à cette petite ? Et catiner ? Késaco ?

L'Ami

Selenh je vais décevoir la brodeuse de talent que tu es il ne s'agit pas d'un ouvrage de broderie, mais d'une pâtisserie

Spoiler:

Les bleuets sont des baies genre myrtilles ou airelles.

Une catin est une poupée, catiner c'est jouer à la poupée

J'aurais appris quelque chose ! Après le Royaume, le Trottoir aux bleuets, je suis décidément inculte en vocabulaire de la pâtisserie.

Merci Selenh et Roz

Selenh a écrit:

Joli, Elianor ! En saura-t-on plus, dans un prochain texte, sur le personnage et son projet ?

Cela dépendra sans doute des prochains mots

Citation :

Élianor,"Parfois, un trou d’obscurité l’emportait et elle réapparaissait presque aussitôt dans la lueur brumeuse du lampadaire suivant."

j'aime beaucoup cette ambiance qui me fait penser au film "M, le maudit" de Fritz Lang.

Elianor, j'aime vraiment beaucoup ton texte, avec cette promenade nocturne à la fois fantastique et douce, le meilleur de l'imagination.

Rosalind, joli morceau québécois ! Je connaissais les bleuets, mais pour le reste, je suis contente que tu aies donné quelques explications. Ton texte est en tout cas très vivant !

Dites, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais nous arrivons à un nombre honorable de participants.   Est-ce qu'on attend des retardataires, Clinchamps, Ysabelle peut-être ?

Comment  j 'ai perçu  vos textes...Merci encore au théâtre d'Annwyn   Tu sais comme j'apprécie  tes dons d'écrivaine.
L'Ami ,merci de cette philosophie sur l'amour, mais c'est trop intellectuel  pour moi ; je veux dire ceci :j'admire ton style , je prends conscience  que tu n'écris  jamais  sans réfléchir  mais que le petit fond provocateur  et pessimiste qu'il y a chez toi ne peut s'empêcher  de prendre le dessus...et les mots" celui qu'on donne, celui qu 'on reçoit "  ne vont pas pour moi avec " l'amour nuit"...s ' il s'agit d'amour...il ne peut nuire...parce qu'alors ce ne serait  plus de l'amour....il faudrait  lui donner un autre nom.🥰
Selenh, super chouette ta répartie au texte de l'Ami.Allitère , oui allitère.. courage  pour nettoyer ton paillasson  !
Elianor  que d'expressions ou d'images belles et dansantes : " la nuit semblait absorber chacun de ses pas....elle esquivait le moindre petit creux  d'eau...un trou d'obscurité l'emportait dans la lueur brumeuse du lampadaire.."
C'est magnifique  .je voudrais  " la" connaître  mieux.
Rosalind  , super de  " jaser" en si peu de lignes avec  les huit mots.J'aime le vocabulaire  et la gaieté  de cette grand' mère  !

Les ombres de la nuit salissaient encore les canyons entre les tours, et le fleuve soufflait son haleine humide    au long des quais. Quelques néons tardifs tachaient toujours les trottoirs  d'une touche de gaieté mélancolique. Les premier rayons du soleil essuyèrent l'horizon, emportant le petit reste d'obscurité...

Annwvyn, bien sûr je suis très sensible à ton texte et à la référence au Bakumatsu !
L'Ami j'aime le ton acide de ton texte, mais les rebuffades ne me remettaient pas en selle, moi...
Selenh éminemment littéraire et percutant !
Aquarelle, pauvre petit Poulbot ! et bravo pour ta victoire sur l'informatisue !!
Elianor ravissante la danse de la promeneuse nocturne entre ombre et lumière !
Rosalind j'entends l'accent de la belle Province en lisant ton texte !! j'adore !

Annwvyn, Aquarelle et Clinchamps ravie de vous avoir fait voyager et enrichi le vocabulaire pâtissier  

J'ai édité mon texte pour enlever une répétition.

Aquarelle merci pour tes commentaires détaillés  

Clinchamps belle description, qui pourrait faire suite au texte d'Elianor et une image intrigante avec les canyons, en général associés aux grands espaces et non à la ville  

Rosalind a écrit:

Clinchamps belle description, qui pourrait faire suite au texte d'Elianor et une image intrigante avec les canyons, en général associés aux grands espaces et non à la ville  

Merci mais la comparaison des tours de Manhattan a des canyons où traîne la nuit est une réminiscence de je ne sais plus quelle lecture, je rends donc à X... ce qui est à Y....

Aquarelle: "L'idéal de l'amour c'est d'aimer sans qu'on vous le rende "- Henry de Montherlant_ Les jeunes filles (1936),
mais tu as certainement raison. Il y a un peu de provoc.

Merci pour cette belle citation de Montherlant, l'Ami Je pense aussi à cette phrase pleine de finesse de Saint- Exupéry " Si tu m'apprivoises, tu seras pour moi unique au monde, je serai
pour toi unique au monde"....

Clinchamps  qu'elle merveille d'images ta description qui nous fait passer de la nuit à  l'aurore.

C'est gentil, merci Aquarelle !

Clinchamps, j'adore ton texte qui en si peu de mots crée tout un univers ! Cela me fait penser à Verlaine mais avec des néons et des gratte-ciels en guise de toit de zinc !

Bon, après toutes ces participations extrêmement variées, je vais me permettre de désigner notre prochain meneur de jeu. J'ai aimé tous vos textes, j'ai bien hésité, ils m'ont émue ou transportée ou surprise, mais puisqu'il faut choisir, je vais finalement passer la main à Elianor.

Et comme promis, voici donc la phrase initiale, à laquelle j'ai piqué mes mots !

Zola (Au Bonheur des Dames) a écrit:

Toute la nuit encore, il avait bruiné, une poussière d’eau dont l’humidité salissait les rues ; mais, au petit jour, sous les haleines vives qui emportaient les nuages, les trottoirs s’étaient essuyés ; et le ciel bleu avait une gaieté limpide de printemps.

Bravo à toi Elianor. La fée dansante a gagné ! On veut la revoir !!!!
Merci Annwyn pour la retranscription de ce si poétique paragraphe de Zola.

Merci Annwvyn et bravo à Elianor !!

Merci Annwvyn et vous tous pour vos gentils commentaires je sens que mon personnage va devoir revenir

L'Ami, je n'ai jamais vu M, le maudit en entier mais l'ambiance correspond effectivement pas mal aux quelques extraits que j'ai vu

Annwvyn, je me doutais que la phrase était extraite de Zola

Voici les mots que je vous propose, je les ai choisi différemment de ce que je fais d'habitude, mais je vous expliquerai au moment de passer la main pour ne pas vous influencer  

feston/festonné
se retourner
transparence/transparent
nimber
continuer
bloc
légèrement
bois

Voici ma participation ! Je suis partie du mot feston, mais que je n'aime pas, j'ai donc essayé de le rendre insignifiant, autant que possible.

Annwvyn a écrit:

Plus il la regardait, plus il la haïssait. Elle était si parfaite, avec son chemisier blanc aux transparences bleutées, son col à l'ourlet festonné, son teint de rose, et sa tête attentive, légèrement penchée. Il la dévorait des yeux, et elle, cruelle dans son innocence, restait impassible, ignorant tout du charme qu'elle exerçait, ses beaux cheveux nimbés des rayons du soleil naissant. Le cours d'arithmétique continuait, le professeur allait et venait sur l'estrade en bois, et elle écoutait sagement. Le garçon se retourna, la tête baissée sur son pupitre. Il brûlait d'une colère féroce. Si on lui posait la question, il nierait en bloc. Non, il n'était pas amoureux, cette fille incarnait tout ce qu'il détestait, et il lui ferait payer son indifférence.