Littérature finlandaise (hors Arto Paasilinna).

Oui, c'est assez proche sur les points que tu cites même si l'histoire enfouie est plus simple et que

Spoiler:

.
J'avais moi aussi été un peu déçue par le roman de Katharina Hagena.

Je viens de terminer Frontière Blanche, de Matti Rönkä, auteur de romans policiers et présentateur vedette à la télévision publique finlandaise.
Le seul finlandais à avoir été récompensé par le prix Glass Key (pour un autre roman).

En deux mots et sans spoiler:

Citation :

Ancien agent du KGB, Viktor Kärppä a quitté sa Russie natale pour la Finlande afin de fuir son passé. À Helsinki, où il a ouvert une agence de détective privé, il rend divers services à des trafiquants locaux, traversant souvent la frontière pour passer en douce des documents ou prendre livraison d'alcool ou de cigarettes.
Lorsque Aarne Larsson, marchand de livres anciens et nostalgique du nazisme, lui demande de retrouver sa femme Sirje, qui a mystérieusement disparu, Viktor pense qu'il s'agit là d'une simple affaire de routine... Or, bien vite, il découvre que Sirje est la soeur d'un baron de la drogue, l'Estonien Jaak Lillepuu.
Et l'enquête de Viktor semble soudain intéresser beaucoup de monde

J'ai passé un bon moment, sans être emballée. L'histoire est tortueuse et non exempte de rebondissements malgré un démarrage "diesel par temps d'hiver finlandais". Le contexte est très intéressant: le petit monde souterrain des russes, notamment les Caréliens de Russie, en Finlande. La question de la difficile intégration des estoniens et des russes dans la patrie du père noël est aussi abordée, sans que ce roman soit pour autant un polar social. On visite Helsinki (même si c'est surtout la mention des quartiers et des rues plus que véritablement une ambiance) et ça c'est toujours plaisant.
Ce qui fait que ce n'est pas un coup de coeur tient au personnage principal, qui est aussi narrateur et qui ne m'a pas emballée (pourtant il est assez nuancé) et à la narration, que j'ai trouvée un peu plate.

Merci pour ton avis sur Frontière blanche, MissAcacia ! Malgré les quelques défauts que tu cites, je suis bien tentée par ce roman, d'autant plus s'il évoque la région tranfrontalière de la Carélie que j'ai brièvement visitée en avril pour le travail (côté finlandais, j'étais dans la petite ville de Joensuu et nous avons fait une excursion vers la frontière russe avec dégustation de plats locaux au passage ) et qui m'a beaucoup plu

De mon côté j'ai redonné une chance à Arto Paasilinna : après avoir été très déçue par Prisonniers du paradis, j'ai été agréablement surprise par La douce empoisonneuse (lu sur les conseils judicieux des membres fréquentant ce topic ^^) et je viens de terminer Petits suicides entre amis, roman loufoque et fort réjouissant à travers l'Europe !
J'avoue ne pas très bien me souvenir des noms des personnages dans La douce empoisonneuse mais la force de caractère de l'héroïne, qui décide un beau jour qu'elle en a ras le chignon de se faire racketter par son neveu, est impressionnante : aidée par un vieil ami, une volonté de fer, quelques connaissances médicinales et surtout beaucoup de chance, elle continue son petit bonhomme de chemin

Spoiler:

d'une façon assez hilarante

Dans la même veine de l'humour noir finnois, Petits suicides entre amis me laissera également un très bon souvenir, entre les personnages tous assez gratinés, leur périple désespéré

Spoiler:

et leur imagination plus ou moins débordante que ce soit pour en finir ou pour tromper l'ennui durant leur périple en car de luxe (dans ce registre, les histoires sans queue ni tête (notamment celle sur les écureuils ) de "l'empêcheur de déprimer en rond" valent leur pesant de hareng fumé )

Me voilà donc réconciliée avec cet auteur, même si je pense faire une petite pause dans l'humour scandinave en cette fin d'année, histoire de ne pas m'en lasser !

Fauvette a écrit:

Me voilà donc réconciliée avec cet auteur, même si je pense faire une petite pause dans l'humour scandinave en cette fin d'année, histoire de ne pas m'en lasser !

Ravie de l'apprendre Fauvette

Quant à ta pause, je comprends tout à fait, je passais récemment devant le rayon Paasilinna à la médiathèque et je me suis rendue compte que j'attendrai 2016 pour revenir à cet auteur car un par an, voire même moins, me convient parfaitement

@ MissAcacia, merci pour la présentation de cet auteur Il est vrai que le pitch de ce roman est assez tentant

En librairie j'avais repéré un autre auteur de polars finlandais Torsten Pettersson ("Au fond de ton coeur"). Preneuse d'avis si vous le tentez avant moi

Je pense qu'il ne faut pas hésiter si tu le trouves Fauvette.
Je me suis arrêtée à 20 km de la Carélie, dans le Savo (qui est aussi magnifique, c'est aussi la région des mille lacs). Des spécialités caréliennes, je n'ai goûté que les karjalanpiirakka ().

Je suis moi aussi ravie que La Douce Empoisonneuse t'ait plu, ça augure bien pour la suite, quand tu retournera chasser le lièvre en Laponie à la fonte des neiges.

J'ai un autre policier finlandais dans ma PAL mais ce n'est pas de Torsten Petersson. C'est La dernière pluie de Antti Tuomainen.

Les autres ouvrages finlandais de ma PAL: L'art de voyager léger et autres nouvelles de Tove Jansson et Jamais avant le coucher du soleil de Johanna Sinisalo, ainsi que Vienne la tempête, de Leena Lander (commencé et interrompu il y a plusieurs mois).

J'ai lu pendant mes vacances Les mille et unes gaffe de l'ange gardien Ariel Auvinen et j'ai bien aimé cet opus, même si je crois que je commence un peu à me lasser de l'humour loufoque d'Arto Paasilinna .
Suite à sa mort et à sa reconversion en serviteur céleste armé des meilleures intentions du monde ("armé' est le mot décisif dans cette phrase ), le tout récent ange gardien Ariel Auvinen prend très (trop) (beaucoup trop ) à coeur sa mission de protection de l'humain qui lui a été confiée par l'ange Gabriel en personne... Octogénaire ivrogne malgré elle, incendies, corbillards en folie, les rebondissements sont tous plus improbables les uns que les autres et c'est très divertissant, mais j'avoue que j'étais contente que le roman ne soit pas plus long car je ne me suis pas trop investie dans l'histoire et les personnages Une lecture de plage montagne plaisante en somme, mais j'ai l'impression d'avoir fait un peu le tour des romans "paasilinniens", même si je pense que je me laisserai sans doute tenter par un autre titre... d'ici quelques mois

Merci pour ton avis Fauvette

Moi aussi je fais une pause avec cet auteur car je ne suis pas loin de penser comme toi (et je le regrette )

Fauvette a écrit:

même si je crois que je commence un peu à me lasser de l'humour loufoque d'Arto Paasilinna [/size].

J'ai moi aussi lu finlandais pendant mes vacances avec "Un mirage finlandais" de Kjell Westö. J'ai moyennemtn apprécié ce roman même si le contexte historique qui le sous-tend est très intéressant :

Citation :

Le Club du mercredi avait commencé, des gloussements virils lui parvinrent dès qu'elle monta l'escalier en pierre. Matilda distingua la voix de Thune, celle de Grönroos, et d'autres aussi. Elle se figea. Matilda est une sténodactylo hors pair. Elle travaille à Helsinki pour l'avocat Claes Thune. Ce soir de mars 1938, le Club du mercredi ? un groupe de gentlemen qui se retrouvent chaque mois pour refaire le monde ? est réuni dans le cabinet de son patron. Soudain, Matilda reconnaît la voix d'un homme qu'elle aurait préféré oublier? La vengeance n'est-elle pas un plat qui se mange froid ?Kjell Westö signe un remarquable roman à suspense avec, en toile de fond, une Finlande méconnue, écartelée entre l'Union soviétique et l'Allemagne.

J'ai donc lu cet été Un mirage finlandais de Kjell Westö dont Serendipity a partagé le résumé juste au dessus.
J'avoue que je ne sais pas vraiment quoi penser de ce livre: je ne pourrais pas dire si j'ai aimé ou non Au début j'ai apprécié ma lecture parce que Matilda est un personnage intéressant (et complexe aussi, on s'en aperçoit au fil de la lecture!) et que j'aimais bien ses petites aventures quotidiennes, entrecoupées de ses souvenirs qui m'ont permis de découvrir un pan de l'histoire que j'ignorai totalement et surtout j'étais très intriguée parce que je ne voyais pas du tout où le roman allait en venir et d'ailleurs je me suis bien fait balader jusqu'au bout Mais au fur et à mesure de ma lecture, j'ai trouvé que c'était longuet et fastidieux à lire et j'ai perdu l'intérêt que j'avais pour le contexte historique et les personnages et à la fin je me suis dit "tout ça pour ça"
Donc une lecture en demi teinte que j'aurais, je pense, plus appréciée si le roman s'était moins étiré en longueur

Si le contexte historique t’intéresse, Serendipity, et que tu es prête à refaire un essai avec Kjell Westö  j'ai vu qu'il avait écrit un autre livre, Les sept livres d'Helsingfors ,qui a l'air de traiter plus spécifiquement de l'affrontement entre les "Blancs" et les "Rouges" après l'indépendance de la Finlande.

Je viens de finir Lumikko de Pasi Ilmari Jääskeläinen, coup de coeur simultané d'au moins deux librairies bordelaises.

D'abord un mot de l'auteur, qui n'a pas été cité dans ce topic (et que je ne connaissais pas du tout). Je recopie la présentation de 10/18:

Citation :

Né en 1966 en Finlande, PI Jääskelaäinen est écrivain et professeur de langue finnoise et de littérature finlandaise. Il a reçu pour ses nouvelles les principaux prix littéraires finlandais dans le domaine du fantastique et de la science-fiction (quatre fois le prix Atorax du fantastique et deux fois le prix kuvastaja du fanstastique. Lumikko, paru en 2006, est son premier roman traduit en français.

En deux mots, Lumikko suit les traces de Ella Milana, jeune professeur de finnois qui revient enseigner dans le lycée de son village natal. Elle a 26 ans et, entre autres, des lèvres bien dessinées et des ovaires déficients (ce n'est pas un spoiler, c'est écrit sur la première page). Ce village est aussi le village natal d'une auteure jeunesse à succès, Laura Lumikko qui a fondé une société littéraire assez mystérieuse. Les neuf membres de cette société sont tous des auteurs à succès. Sur la base d'une nouvelle qu'elle a publiée dans la presse locale, Ella est conviée à entrer dans le cercle ce qui est un évènement. Cependant peu de temps après cette annonce, Laura Lumikko disparaît d'une façon spectaculaire. D'étranges phénomènes sont recensés dans le village. Ella est bien décidée à ne pas en rester là.

La construction du roman est intrigante, le sujet est intrigant, les personnages sont intrigants, bref on a envie d'en savoir plus. Et, sur les traces d'Ella, on oscille, dans un village d'apparence tout à fait ordinaire, entre les réalités prosaïques et un ensemble de phénomènes bizarres, qui affecte les livres de la bibliothèques, certains jardins et la maison de Laura Lumikko. Sans parler de Laura Lumikko elle-même, dont on voit un portrait complexe se dessiner au travers de différents récits. Au final, ce roman m'a paru mi-fantastique mi-psychologique et m'a beaucoup plu.
La fin est surprenante

Spoiler:

J'espère que d'autres romans de cet auteur seront traduits.

PS: je me pose la question de savoir si derrière Laura Lumikko, on ne devine pas la silhouette de Tove Jansson. Si ce n'est pas voulu, il y a un paquet de coïncidences...
PPS: mieux vaut éviter de se baigner dans les lacs gelés.

A toi Ludi, puisque nous sommes fortuitement co-lectrices...

Merci de ton avis, Miss A, tu sais bien donner envie

J'ai bien avancé, il me reste une centaine de page. C'est vrai que tout est intrigant dans ce roman. Mais je le finis avant de venir donner mon avis.

Je viens pour donner mon avis sur Lumikko. Je trouve amusant que MissAcacia et moi l'ayons acheté en même temps.

Lumikko est un roman étrange et assez inclassable. Son cheminement semble classique, mais le récit nous emmène toujours là où on ne l'attend pas... mais alors pas du tout. Car l'histoire est émaillée de tout un tas de petites anecdotes qui vont du vaguement bizarre (pourquoi les chiens ne restent pas auprès de leur maitres) au franchement étrange (voir le jardin de Martti, ou la peste des livres). L'auteur a bourré son histoire de trouvailles géniales et parfaitement amenées. Résultat, on est pris avec Ella dans une chasse aux secrets qui nous emmènent sur des chemins étranges, jusqu'à un final ébouriffant. Même si toutes les questions ne trouvent pas leur réponse, aucune frustration à la fin du livre, sinon de se dire que c'est déjà fini.

Qu'as-tu pensé du Jeu MissAcacia ? Pour ma part,

Spoiler:

Merci Ludi pour ton avis Je mets ce livre dans ma liste des prochains achats

Je serai ravie de lire ton avis Cassandre

ludi33 a écrit:

Qu'as-tu pensé du Jeu MissAcacia ?

Eh bien, en y réfléchissant, j'ai la même impression que toi

Spoiler:

PS: je viens de lire que Lumikko veut dire belette en finnois (on est presque à la femme renard du folklore japonais - ça n'a rien à voir, je sais... )

Çà explique la belette sur la couverture, je me suis demandé ce qu'elle venait faire là

Cassandre, j'attends ton avis avec impatience

Je l'ai demandé pour mon futur anniversaire

C'est une excellente idée

Une adaptation française du "Meunier hurlant" de Paasilina sort ce 2 mai sous le titre "Cornélius, le meunier hurlant" (rélisateur Yann le Quellec) avec entre autres Gustave Kervern et Anaïs Dumoustier. Curieuse de voir cette transposition va donner j'avais beaucoup aimé le roman

Merci pour l'info Serendipity.

Je suis assez dubitative, j'avais adoré le côté complètement déjanté du roman, et cela me paraît difficile à adapter. On verra bien

Des nouvelles de cette adaptation ?

De mon côté je viens de lire un roman noir de Antti Tuomainen, Sombre est mon coeur.

L'histoire en deux mots:

Citation :

Aleksi Kivi a perdu sa mère quand il avait treize ans. Littéralement perdue. Elle a disparu de la surface de la Terre un après-midi d'août 1993, son corps n'a jamais été retrouvé. Il semble pourtant qu'elle a été assassinée. Vingt ans et une adolescence dévastée plus tard, Aleksi cherche toujours des réponses.

On peut dire que Antti Tuomainen sait ménager ses effets. Pourtant il ne se passe pas grand chose dans son roman raconté à la première personne par Aleksi. Beaucoup d'attente, de l'introspection, des réminiscences et pourtant je n'ai pas pu le lâcher dans la deuxième moitié.
Je suis assez bon public pour les policiers (même si celui-ci n'en est qu'à moitié un, l'intervention de la police se limitant aux apparitions de l'inspecteur Kertomaa et à celles, encore plus rares, de Mansikka-Aho) et je n'ai pas vu venir le dénouement mais peut-être qu'une lectrice plus chevronnée n'aurait pas eu la même impression.
Au final un bon moment de lecture. Tant mieux, j'ai encore un roman de cet auteur dans ma PAL.

J'ai googelisé le film






Ca donne envie, et de le lire et de le regarder.

Merci d'avoir pris cette peine Ekat

ekaterin64 a écrit:

Ca donne envie, et de le lire et de le regarder.

Le regarder par curiosité alors parce que en lisant ça

Telerama a écrit:

Mettre un peu de Finlande dans les Grands Causses du Gard. Pas facile, mais possible lorsqu’on s’appelle Maria Moutot, assistante réalisatrice qui a travaillé sur les repérages du film de Yann Le Quellec.

je suis plus que perplexe... un moulin à vent en bois et quelques figurants costumés vont-ils suffire à faire renaître la Finlande dans un paysage qui en est aussi éloigné (ne serait-ce que le relief, sans parler de la végétation ou des lumières...). Même la Finlande arctique me paraît difficile à reproduire dans les Corbières ()
Il est sorti en mai donc il n'y a plus qu'à pister la sortie en DVD.

Triste nouvelle, Arto Paasilinna est décédé lundi à l'âge de 76 ans... Sa (courte) nécrologie sur Le Monde

Oui, je l'ai entendu sur Fce Inter ! Je n'ai rien lu de lui !

Moi non plus, shame on me ... mais c'est toujours triste, un écrivain qui meurt, ce sont des histoires non racontées qui disparaissent avec lui.