William Somerset Maugham : The Painted Veil et autres romans

Bienvenue au club Angealyn ! J'ai hâte de connaître tes impressions sur le magnifique roman de WS Maugham

Lise Bennet a écrit:

Scarlett a écrit:

Par contre, le roman est un peu plus dur......

Mais tout aussi beau !

Je dirais même encore plus beau.

Angealyn, contente que le lobbying ait fonctionné, j'espère que le livre déclanchera le même enthousiasme chez toi.

Je viens de finir le livre (en français) et comme je m'y attendais je le trouve meilleur que le film, qui, je le redis, m'a semblé trop superficiel.
Le personnage de Kitty et son évolution méritait beaucoup mieux.
La petite snob du début passe par le feu de l'épreuve, et, sans qu'elle en soit changée fondamentalement elle mûrit et ouvre les yeux sur des réalités qui lui avaient échappé.
C'est elle le personnage central et presque unique du livre car c'est à travers ses yeux, ses goûts, sa manière de vivre que nous connaissons les autres personnages. De Walter, que savons-nous ? ce qu'elle éprouve : l'amour qu'il lui manifeste, parce qu'elle en voit les effets(qui l'ennuient d'ailleurs), puis ensuite il s'enferme dans une froideur et une maîtrise assez effrayante,

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Il ne lui en dit rien et l'auteur ne nous fait pas entrer dans sa tête. Nous pouvons supposer

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La phrase ironique sur la mort du chien entrouvre un peu la porte :

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Elle éprouve un réel chagrin

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mais est toujours lucide quant au fait qu'elle ne l'a et ne l'aurait jamais aimé.
Nous connaissons les sœurs, Waddington, à travers leurs conversations avec elle et ce que leur contact modifie en elle.
Il y a un personnage important, c'est Charlie, et c'est encore uniquement à travers elle (ce qu'elle éprouve pour lui, comment elle le voit, comment elle le juge) que nous le connaissons. Seule la présence de Kitty donne vie aux personnages, comme si le manège s'arrêtait quand elle quitte la pièce.
Je ne parlerai pas de rédemption pour Kitty, seulement de prise de conscience que la vie est autre que ce qu'elle avait imaginé, et que ce qui comptait pour elle avant de partir a perdu toute importance. Son sens des valeurs s'est modifié en profondeur.

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Je ne crois pas qu'elle suive (s'impose à)son père pour expier, mais parce que c'est le seul être qui corresponde maintenant à ce qu'elle recherche : "permettez-moi d'essayer de conquérir votre affection" lui dit-elle, car cet homme négligé par sa famille et simple représente maintenant le genre de personne dont elle souhaite gagner l'estime. Ce sera un bonheur pour elle si elle y parvient, et c'est bien plus positif que l'idée de l'expiation, qui est douleur.

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J'ai été frappé par la concision, la netteté, presque la sécheresse du style, peut-être dû à la traduction, (E R Blanchet) et je regrette que ce livre tout entier dans l'intériorité d'une femme ait été adapté d'une manière trop romanesque.

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Merci pour cet avis détaillé Clinchamps et contente que le livre t'aie plu.

Concernant l'enfant, je penche pour ton hypothèse également.

De rien, Chinchilla ! J'ai vraiment aimé le livre !

Mon copain a recu un mail promo d'amazon.co.uk et m'a gentillement commande le DVD J'ai hate de revoir le film car je ne l'ai pas vu depuis sa sortie cine en France, ce qui date un peu.

J'ai fini de lire The Painted Veil il y a quelques temps déjà, et je me décide enfin à venir donner mon avis.

Malheureusement, je crains fort de ne pas partager l'enthousiasme général... Je ne peux pas dire que j'ai détesté le livre, mais je ne peux pas dire non plus que je l'ai aimé. En fait, j'ai trouvé le roman vraiment bien écrit, l'histoire intéressante, mais au final, je trouve qu'il manque quelque chose, je n'ai pas été transportée, et je crois que la raison essentielle tient en fait aux personnages.
En effet, je n'ai réussi à m'attacher à aucun d'entre eux, pas même à être touchée.
Au début, j'ai plaint Walter. J'ai trouvé Kitty vraiment exaspérante de parler de lui comme ça, elle m'a vraiment donné l'impression de le voir comme un moins que rien. Je ne sais pas pourquoi, mais au début j'imaginais Walter un peu comme le Ashley Wilkes de GWTW, un homme profondément bon, mais dépassé par les évènements, c'est pourquoi j'avais en quelque sorte de la peine pour lui. Mais ensuite, lorsque Walter découvre que sa femme le trompe, sa réaction m'a troublée. Je n'aurais pas imaginé qu'il deviendrait cet être froid, qui se réfugie dans le mutisme et la feinte indifférence. Je ne saurais vraiment expliquer pourquoi, mais, plus il se détachait de Kitty, plus je m'en détachais aussi.
A ce moment, je m'attendais à ressentir plus d'attachement envers Kitty, qui se rendait enfin compte qu'elle avait été stupide de tomber amoureuse de son amant, mais non, rien y a fait, je continuais à lire pour connaître la fin, mais sans la "passion" que j'aime ressentir quand je lis un livre.
J'ai préféré la partie où Kitty travaille au couvent et celle où elle rencontre la princesse chinoise, car j'ai aimé connaître ces détails de la vie en Chine à cette époque.

Finalement, je me dis que j'ai du éprouver un peu la même chose que Doddy qui disait ne pas avoir été totalement enthousiasmée par Wuthering Heights car elle n'avait pas réussi à s'attacher aux personnages. C'est avec cette lecture que je me suis vraiment rendu compte à quel point les personnages jouaient pour moi un rôle essentiel dans un récit.

Merci pour cet avis qui remue un peu notre routine, Anne Shirley.

Je crois que notre principale différence de perception tient au personnage de Walter. A aucun moment, je n'ai vu un Ashley Wilkes en Walter. Je ne peux même pas imaginer Ashley faire la demande en mariage que Walter fait à Kitty. Je ne vois pas cette passion contenue dans le personnage créé par M. Mitchell. Ca va paraître bête mais je vois un peu de Jane Eyre en Walter, quand j'y pense. Evidemment, cela change énormément l'angle selon lequel on aborde la suite du livre.

Je pense que le fait d'avoir commencé à lire The painted veil juste après avoir fini GWTW a sans doute influencé ma perception du personnage et même peut-être du roman tout entier.
En effet, GWTW m'a littéralement transportée et je pense qu'il aurait été difficile pour n'importe quel livre de passer après.
Et puis, je dois dire que cette fin somme toute assez cruelle (surtout en ce qui concerne Walter) m'a parue assez froide.

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Mon esprit un peu fleur bleue s'attendait sans doute à un autre type de fin (je ne parle pas d'un happy end, mais de quelque chose d'un peu plus "humain". Je ne sais pas si je m'exprime bien là...

En tout cas, je n'ai pas encore reçu de tomates !

anne shirley a écrit:

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Toujours étonnant, ces différence de perception. Dire que c'est un des rares livres qui a réussi à me faire verser une larme ces derniers temps, en particulier ce passage.

en effet, c'est fou à quel point la perception varie.
Mais je pense que la fin ne m'a pas touchée, parce que déjà tout au long du roman, je n'étais pas attachée aux personnages. Je pense que j'ai donc vécu ça de manière assez détachée.
Je commence à me demander si je ne devrais pas redonner sa chance au roman d'ici quelques temps...
En tout cas, je vais essayer de visionner le film pour voir ce que ça donne.

Tout pareil que Cat . Perso, ce sont justement les personnages qui m'ont touchée d'emblée. Walter bien évidemment, que je trouve tout sauf froid, et puis Kitty, de manière plus progressive, mais aussi profonde. C'est sûr que j'aurais aimé voir les choses tourner autrement, mais au final, je trouve que l'histoire n'en est que plus forte

Cela dit, je comprends que le choc ait pu être rude si tu l'as lu juste après GWTW . Comme Cat, je n'aurais jamais comparé Walter à Ashley . Ne serait ce que parce que j'ai adoré le premier dès le début, et le second est l'un des personnages romanesques que je déteste le plus

Mimidd, moi non plus je n'aime pas le personnage d'Ashley ! Mais en fait comme je le disais, ce n'est qu'au début du roman que Walter m'avait fait penser à lui. Je l'imaginais aussi un peu mou et indécis dans les premières pages. Mais je me suis vite aperçue qu'en fait ce n'était pas le cas (lorsqu'il décide de partir pour la Chine).
Après, je pense que le ressenti vis à vis des personnages ne se commande pas.
Sinon, je ne peux pas dire que je n'ai rien aimé dans le roman. L'intrigue en elle même était vraiment très intéressante, j'ai bien aimé tout ce qui avait trait à la vie en Chine à cette époque. Il a juste manqué le petit plus qui fait que je peux dire que j'aime vraiment un livre. Mais ceci reste subjectif.

anne shirley, as-tu déjà vu le film The Painted Veil ? Il est comme tu as dis un peu plus "humain" sur la fin que le livre tout en restant une bonne adaptation .
Sinon, je comprends que tu n'ai pas aimé les personnages du livre surtout après GWTW, même sans l'avoir lu je peux imaginer le décalage .

Non, je n'ai pas encore vu le film, Lise Bennet, mais je compte bien le voir très bientot (on devrait me le prêter ce mois-ci).
Et je n'exclus pas de redonner sa chance au livre d'ici quelques temps !

Tout d'abord, avant de commencer ma critique, je tiens à remercier Miss Chocolat pour m'avoir offert le roman et son adaptation à l'occasion du SWAP (oui je sais, je suis trèèès en retard)

Je m'excuse d'avance pour toutes les redites et autres répétitions, je vais beaucoup plussoyer


Pour commencer, le roman. Bon je commence mal, l'édition 10:18 a une vilaine tendance à la coupure, donc je n'ai pas pu profiter du livre dans son intégralité. Sinon, j'admire la sobriété de l'écriture de Maugham : c'est absolument incroyable cette richesse en si peu de phrases. Le livre fait à peine 200 pages mais m'a fait éprouver tant d'émotions.

L'auteur est un maître dans l'art de la dissection des âmes ; tous les personnages m'ont inspiré des sentiments envers eux, pas un seul ne m'a semblé insipide.
Au départ, j'ai trouvé Walter parfaitement détestable (il est si froid, si distant et si méprisable lors des premiers temps de son mariage), puis je l'ai trouvé d'une cruauté impardonnable en infligeant un ultimatum à Kitty suite à sa découverte de la liaison de sa femme et de Charlie (quel affreux personnage lui aussi !). D'ailleurs, quelle scène d'ouverture ! cette tension est palpable, je paniquais comme Kitty et j'avais même des palpitations ! Puis on découvre l'homme torturé. Walter est amoureux fou de sa femme et celle-ci l'a fait énormément souffrir, il est donc légitime de son point de vue de la punir ; mais (attention, romantique en approche) il l'aime tellement qu'il ne veut pas la faire souffrir, mais il se sent obligé de le faire, c'est une véritable torture pour lui. C'est à partir de ce moment qu'il devient attachant. Je le plains,

Spoiler:

Pour finir, l'adapation. Décors époustouflants, musique fabuleuse et acteurs renversants. Je préfère le film au livre, car il y a plus de passion (Kitty tombe amoureuse de Walter avant la fin) et moins de cruauté (Walter est attendrissant du début à la fin). Le film est aussi simple que le livre, tout en étant plus légèrement plus beau, je trouve. Quant à la fin, je préfère la réaction de Kitty-du-film :

Spoiler:

Par contre, seuls les deux personnages principaux sont éblouissants, les autres semblent inutiles face à eux. Ce film est une merveille !


Pour conclure, je dirais que le roman est un bijou, et son adaptation un joyau. Pour qu'un livre me fasse pleurer et pour qu'un film me bouleverse autant, c'est que Maugham est un écrivain tout à fait talentueux (enfin là, je sais pas trop comment dire). Je pense que j'ai surtout aimé le livre à cause du contexte : je me sentais trahie et seule et donc les émotions des deux personnages principaux étaient déjà en moi, ce qui a donc influencé ma perception.

Et voici une citation du roman qui m'a :

Citation :

Qu'y a-t-il donc dans le coeur humain qui nous porte à dédaigner ainsi l'être qui nous aime ?

Contente de voir que toi aussi tu es tombée sous le charme de ce livre magnifique, Testifly.

J'espère que tu vas retrouver ta citation, j'aimerais bien savoir quel est le passage qui t'a autant émue.

C'est tellement court que je suis obligée de le relire le livre pour la retrouver

Ravie de voir que tu as aussi succombé au charme de ce livre
Ca me fait penser que je n'ai toujours pas donné mon avis sur le film (mais j'ai beaucoup aimé )

Sinon, c'est marrant parce que, à la fac, je suis tombée sur un texte qui s'appelait "The dog it was that died". J'ai tout de suite pensé à Mimidd

Juste comme ça, tu as préféré le livre ou le film

EDIT : J'ai retrouvé ma citation Je trouve qu'à elle seule, cette phrase résume tout le roman

misshoneychurch a écrit:

je suis tombée sur un texte qui s'appelait "The dog it was that died". J'ai tout de suite pensé à Mimidd

Sortie de son contexte, cette association d'idées pourrait sembler très bizarre , mais ce n'est pas moi qui m'en plaindrais

Merci d'avoir posté ton avis détaillé sur le roman et sur le film Testifly . Très jolie citation en effet

Merci mon Dieu : j'ai eu si peur que mon premier long post passe inaperçu

Trés beau premier long post Testilfy! Et je ne trouve rien à redire!

PS: et belle citation...trés dure tout de même...

Accalia a écrit:

et belle citation...trés dure tout de même...

Tout comme le roman...

Je plussoie, c'est ce contraste entre la dureté et la beauté qui m'avait tellement émue dans ce livre .