William Somerset Maugham : The Painted Veil et autres romans

L'éternel débat : voir l'adaptation après ou avant de lire le roman.

Dans mon cas j'ai vu le film il y a quelques semaines et je viens de terminer le roman.

J'avais trouvé l'adaptation magnifique ( et pas seulement à cause d'Edward Norton ), sa fin cruelle, tout comme l'histoire de ce couple. Mais le livre est encore plus dure, la fin plus amère. Je ne sais pas si c'est parce que j'avais en tête le personnage de Walter telle qu'elle est donnée dans le film en tête mais j'attendais beaucoup de ce personnage. Et c'est frustrant de voir que Kitty le (re)connait si peu. Elle le voit seulement comme le moyen de fuir sa condition de célibataire, comme celui qui l'empêche de vivre sa passion. Elle ne voit ces mérites que bien tard sans parvenir à l'aimer toutefois.
J'ai trouvé particulièrement dur le passage où

Spoiler:

Cette histoire est vraiment cruelle. Elle me laisse un noeud en travers de la gorge. C'est un livre magnifique même si il est tellement dur. Je ne m'attendais pas à ça après avoir vu le film qui a adoucit l'histoire. Qui donne un peu plus d'espoir.
Au fil du texte, j'avais l'impression de voir Kitty grandir, s'affirmer, évoluer et je crois que j'étais bien naïve d'espérer voir un peu d'amour naitre chez elle pour son mari.
Walter qui ne sait pas s'exprimer,qui est si grand par ses actions mais qui a tellement de malà montrer ses vrais sentiments, enfermé dans sa propre tête m'a vraiment émue..
Je ne dis sans doute rien de constructif et je n'ai pas encore parcouru en entier vos avis qui doivent exprimer plus ou moins les mêmes sentiments que moi.

Merci à mimidd ( si je ne me trompe pas) pour avoir ajouter The elegy on a mad dog

Maugham n'est vraiment cruel, je pense, il est surtout très ironique, et la femme l'a toujours fasciné.

Il a aussi beaucoup d'humour, et j'invite ceux qui ont aimé ce livre à lire La Comédienne, qui est d'un humour vraiment très misogyne, mais délicieux dans sa vision finalement très crédible d'une comédienne vieillissante. C'est un livre court, et très distrayant!

Un autre côté de sa fascination pour la femme, mais aussi de sa grande compréhension est Mrs Craddock, où une jeune femme de la gentry s'éprend d'un fermier, et l'épouse contre toute bienséance. le livre commence par un coup de foudre mais raconte ensuite la cruelle désillusion de Mrs Craddock.
Il y a déjà dans le sujet du livre comme une farce cruelle de Maugham, mais la façon dont il fait parler Bertha est absolument fascinant. Il connait la femme de façon troublante.

Tous ses livres, et ses nouvelles sont vraiment incroyables à découvrir, pour ceux qui ne l'ont pas déjà fait.

christelle a écrit:

Maugham n'est vraiment cruel, je pense, il est surtout très ironique ...

Je n'ai pas vraiment sentie l'ironie. J'ai toujours associé l'ironie avec une certaine forme d'humour comme chez Jane Austen.
Si ironie il y a ici, nous sommes vraiment dans l'humour noir. J'aurais trouvé ironique si la fin était la même que celle du film :

Spoiler:

Peux-tu donner des exemples dans le texte Christelle pour démontrer ton point de vue ? ça m'intrigue. Aurais-je perdu l'ironie avec la traduction ?

En ce moment j'ai très envie d'appeler Sir Damien à la rescousse

Je ne sais pas si c'est le bon topic, je n'en ai pas vu d'autres sur Somerset Maugham

J'ai commencé Plus ça change (je ne sais même pas quel est le titre anglais, ce n'est pas précisé dans mon vieux livre de poche) qui relate une mission diplomatique de Machiavel auprès de César Borgia.
J'ai lu laborieusement une cinquantaine de pages, puis j'ai lâchement abandonné au profit de lectures plus attrayantes.

Je me demandais si l'un ou l'une d'entre vous l'avait lu, et pouvait me donner son avis.

Oui, c'est plutôt un humour noir, ou plutôt à froid.

Je n'ai lu que la traduction, mais c'est aussi perceptible.

faut que je reprenne le livre pour développer ce point de vue!

Je ne connais pas ce livre, Rosalinde.

Resmiranda, je viens à ton secours , je n'ai pas vraiment trouvé que Maugham était ironique dans The Painted Veil. On peut considérer qu'il l'est un peu envers Kitty lorsqu'il décrit sa liaison avec Charlie mais je ne dirais pas que l'ironie est ce qui ressort le plus de ce livre. Je suis d'accord avec toi, cette histoire est avant tout très cruelle.

Je ne m'étonnerais pas contre pas de trouver de l'ironie dans La Comédienne. Je n'ai pas lu le livre, mais dans son adaptation, Being Julia, le ton est assez ironique, même si l'humour est moins présent que chez Jane Austen, par exemple.

J'ai terminé Amours singuliéres , des nouvelles de Maugham....Mon dieu qu'est-ce-qu'il est amer cet homme! Ces nouvelles terminent toutes mal et si par hasard l'une d'elle termine bien c'est tellement ironique que tu sors de ce livre avec un dégout pour les êtres humains!

Ma préférée est The alien Corn (le pain de l'exil) l'histoire d'un jeune homme d'une famille juive qui est devenue anglaise et qui rejète de toutes ses forces ses origines juives qui (contre l'avis de son père qui veut qu'il devienne un gentleman )veut devenir pianiste. Et cet homme (et toute sa famille est contre lui, même ceux qui n'ont pas renié leurs origines (on assiste à une belle réconciliation au nom de l'ennemi commun^^) est enthousiaste et heureux à l'idée de devenir pianiste!
Je ne vous raconte pas la fin...mais cela ne termine pas trés bien hélas...mais il y avait une certaine beauté dans cette nouvelle, d'un jeune homme pas encore taché de toutes les bétises humaines et par la luxure...

J'ai compris maintenant pourquoi j'avais du mal avec Maugham...il n'aime pas ces personnages (enfin c'est l'impression qui en ressort je trouve). Il se moque d'eux, les traite mal et montre leurs côtés les plus mauvais...et j'ai beaucoup de mal avec ce genre d'auteur (pour le moment c'est pareil avec Thomas Mann et les Buddenbrock) En tout cas j'ai préféré ce livre à la passe dangereuse

Accalia a écrit:

Mon dieu qu'est-ce-qu'il est amer cet homme! Ces nouvelles terminent toutes mal et si par hasard l'une d'elle termine bien c'est tellement ironique que tu sors de ce livre avec un dégout pour les êtres humains!

Oui, j'ai vraiment la même impression après avoir terminé Rain and Other South Sea Stories.

C'est un peu déprimant de savoir que chaque nouvelle contiendra sa part de drame ou d'ironie. Mais qu'est-ce que j'aime cet auteur ! Sa vision de l'être humain, comme celle de l'amour, est très pessimiste mais à ces personnage vulgaires, mauvais, déchus, ou même rien que banals, il donne une grandeur tragique qui est magnifique. Le lyrisme dont il fait preuve dans ses descriptions de la nature est superbe et on sent en lui le rêveur invétéré qui insuffle la passion et la tragédie dans des personnes, même pas des personnages, des gens presque ordinaires (mais s'ils l'étaient tout à fait ils n'auraient pas d'histoire ^^) parfois même carrément répulsifs. Et ça c'est beau, c'est finalement cruel car il laisse toujours une place où la désillusion puisse se glisser, mais c'est terriblement beau. Il est de ceux qui savent peindre l'être humain aussi petit et grand, aussi beau et laid, qu'il peut l'être. Je trouve ça magnifique, mais je sais bien que c'est subjectif .

Ma nouvelle préférée, et d'après la quatrième de couverture de mon livre un avant-goût de The Razor's Edge, raconte La Déchéance d'Edward Barnard. Il s'agit d'un jeune homme parti à Tahiti pour un an qui fait languir sa fiancée en ne revenant pas en Amérique. Son meilleur ami part le chercher afin de le ramener à Chicago. Tout le génie de Maugham consiste à nous placer du point de vue du personnage dont il ne partage pas l'opinion, il fait alors des merveilles d'ironie plutôt que du lyrisme pathétique et la nouvelle n'en est que plus savoureuse (la fin très ironique est particulièrement drôle).

J'avais déjà adoré The Painted Veil et j'ai beaucoup aimé ces nouvelles .
J'ai très envie de relire du Maugham plus tard même si son pessimisme me déprime un tout petit peu. Je ne dévore pas ses livres, je les déguste ^^. Je pense que je m'essayerai à The Razor's Edge prochainement.

Lise Bennet a écrit:

Ma nouvelle préférée, et d'après la quatrième de couverture de mon livre un avant-goût de The Razor's Edge, raconte La Déchéance d'Edward Barnard. Il s'agit d'un jeune homme parti à Tahiti pour un an qui fait languir sa fiancée en ne revenant pas en Amérique. Son meilleur ami part le chercher afin de le ramener à Chicago. Tout le génie de Maugham consiste à nous placer du point de vue du personnage dont il ne partage pas l'opinion, il fait alors des merveilles d'ironie plutôt que du lyrisme pathétique et la nouvelle n'en est que plus savoureuse (la fin très ironique est particulièrement drôle).

J'ai lu cette nouvelle cette année moi aussi, Lise Bennet, et je l'ai beaucoup aimée. Je ne me souvenais pas que le thème de The Razor's Edge était semblable, il faudra que je m'y intéresse. J'ai en tout cas l'impression que cette façon de se placer un peu à l'extérieur de l'action est assez caractéristique de Maugham, je ne connais cependant encore pas assez le romancier pour me prononcer définitivement.

Je déguste en fait à petite dose mon volume de nouvelles de Maugham, je devrais y passer un peu plus de temps mais j'ai tendance à faire passer les nouvelles après les romans. Grâce à l'auberge, je m'y suis pourtant remise, alors que j'avais totalement abandonné ce genre auparavant.

Je compte découvrir The Razor's Edge prochainement (ce qui veut en fait dire d'ici à Septembre 2010 ^^), j'en reparlerai après .

Bonne dégustation des nouvelles de Maugham . Savourer petit à petit, c'est bien aussi .

Je viens de relire La passe dangereuse, dans la vieille édition "livre de poche" que j'avais lue autrefois. Mes impressions ont été différentes, je l'avais lu étant adolescente, j'avais été relativement déçue par la noirceur du roman, j'attendais une "happy end".

J'ai remarqué le style de Maugham, très succinct au début, Kitty est superficielle et ne s'intéresse qu'à elle-même. Puis peu à peu elle prend de la profondeur et le style s'enrichit.

A la relecture j'ai été beaucoup plus touchée par les personnages de Kitty et de Walter, dont j'ai mieux saisi les ambiguïtés. J'ai été frappée par le violent désir charnel qu'éprouve Kitty pour Charlie Townsend. Je suppose qu'à l'époque cela devait être plutôt suggéré dans les romans, surtout dans les nouvelles pour dames de Somerset Maugham J'étais complètement passée à côté de çà quand je l'ai lu à 14 ou 15 ans évidemment ! Mais je pense que pour Kitty c'est une révélation, elle n'aime pas Walter et son contact lui répugne. elle découvre l'amour avec Townsend, et bien sûr elle idéalise.

Plus tard pendant l'épidémie elle se convainc qu'elle s'est laissée abuser, elle pense avec dégoût à sa silhouette, à ses sourcils... Mais succombe à nouveau quand elle le revoit. Pas tout de suite, mais quand même ! tout en se considérant comme avilie...

Elle me fait beaucoup de peine. Cette jeune femme est au début superficielle, égoïste et inintéressante (mais quelle éducation sans amour a-t-elle reçue de cette mère sans cœur ?)

Elle s'enrichit au travers des épreuves, mais quel destin l'attend ? Saura-t-elle élever son enfant mieux qu'elle ne l'a été elle-même ? Je pense que oui. Mais peut-être suis-je influencée par le film que j'ai vu assez récemment...

J'ai vu le film The painted veil il y a quelques années. Il m'avait bouleversée, j'avais trouvé l'histoire superbe, les acteurs très bons, surtout Noami Watts et les paysages magnifiques. Portée par mon enthousiasme, j'ai lu le livre peu de temps après, mais ça a été une grosse déception. Je n'ai pas retrouvé les émotions du film et les personnages ne sont pas très attachants. Kitty m'a même franchement agacée même si le changement quii s'opère en elle est intéressant. La fin laisse plus de portes ouvertes que le film, et on se demande effectivement comment elle va assurer son rôle de mère.

J'ai beaucoup aimé le film, les acteurs sont excellents, les paysages sublimes et l'émotion est intense. Les changements par rapport au livre sont judicieux et apportent une dimension intéressante à la relation Kitty - Walter, et une notion de rédemption qui me touche beaucoup.

Mais je crois que tout compte fait je préfère le roman, plus dur et plus noir, mais aussi plus réaliste. Kitty est une héroïne très moderne, qui passe de la futilité à la maturité, et je la trouve plus crédible que dans le film. Dans celui-ci j'ai du mal à croire qu'elle tombe amoureuse de Walter, trop de choses les séparent. c'est très beau et romanesque, mais un peu trop !!!

Ca ne me surprend pas trop que ceux qui lisent le livre après coup soient un peu déçu par sa sobriété, Tatiana. C'est vrai que le spectateur est davantage rassasié avec le film en ce qui concerne la relation Kitty/Walter. Cependant, je pense que ce sont d'autres aspects qui comptent le plus dans le roman. C'est un vrai portrait de femme, il nous pousse à lire entre les lignes, et il parvient parfaitement à jouer avec les nerfs du lecteur. J'aime beaucoup l'adaptation, mais le livre a été un réel coup de coeur (en résumé, tout comme Rosalinde )

Il faudrait que je le relise je pense, avec un peu plus de recul. Je l'ai lu peu de temps après avoir vu le film, et il m'avait tellement marqué que j'ai dû passer à côté de quelque chose...

Je plussoie totalement Rosalinde et Misshoneychurch (j'adore particulièrement écrire ton pseudo, Miss, car je viens de revoir ARWAV) .

J'espère qu'une relecture te fera apprécier un peu plus le livre, Tatiana.

En tout cas, ça fait plaisir de voir ce topic remonter.

Rosalinde a écrit:

J'ai été frappée par le violent désir charnel qu'éprouve Kitty pour Charlie Townsend. Je suppose qu'à l'époque cela devait être plutôt suggéré dans les romans, surtout dans les nouvelles pour dames de Somerset Maugham J'étais complètement passée à côté de çà quand je l'ai lu à 14 ou 15 ans évidemment !

Ah, cet Alain Souchon, je ne suis pas sûr qu'il ait fait une bonne promo pour Maugham, en fait.

Sans rire, je connais peu les nouvelles de Maugham mais dans celles que j'ai lues (Rain, The Fall of Edward Barnard), la sensualité est pour ainsi dire le thème conducteur, en fait. Bon, ce n'est pas non plus explicite ni cru, mais la conduite des personnages principaux s'explique en grande partie par leur appétit charnel, refoulé ou non.

Eh bien l'enchaînement sera facile! J'ai en effet terminé depuis peu Of Human Bondage, l'un des romans les plus connus de Somerset Maugahm, et si l'on peut dire qu'il est question de servitude dans ce livre (le titre français est Servitude humaine), il s'agit en tout premier lieu de la servitude de la chair, même si l'histoire est bien plus riche que cela.

Ce roman, largement autobiographique, est considéré par beaucoup comme le meilleur de l'écrivain. Il s'agit sans aucun doute du type même de ce qu'il est convenu d'appeler le roman d'apprentissage. On suit en effet le parcours du jeune Philip Carey de son enfance mélancolique, entre un oncle pasteur peu enclin à l'indulgence et des camarades d'étude sans pitié pour le handicap du garçon (qui souffre d'un pied bot) à la fin de ses études, parcours qui prend un certain temps vu les hésitations sans fin du jeune homme au moment de choisir sa voie.

Philip ne parvient en effet pas à se couler dans le moule familial, qui prévoyait pour lui des études à Oxford et une situation aisée et sans histoire. Mû sans doute par le sentiments de ne jamais trouver sa place induit par son infirmité, il se rebelle et obtient de prendre des voies de traverses, dans l'idée première de réussir une carrière artistique. Ses errances nous conduisent à Heidelberg puis à Paris

Spoiler:

L'histoire est assez difficile à résumer, on peut même dire qu'il y aurait eu matière à plusieurs livres tant la matière est riche. Cette richesse explique peut-être aussi le fait que ce roman ne m'a pas semblé aussi abouti que The Painted Veil, que j'ai largement préféré. Je pense que c'est dû au traitement assez conventionnel (l'intrigue avance de manière linéaire, il n'y a pas vraiment de recherche formelle) et aux nombreux changements de décors, qui donnent une impression d'effleurer seulement certains sujets, mais surtout au fait que les personnages sont vrais, certes, mais en même temps peu attachants. Paradoxalement, ce qui fait avancer l'intrigue est la faiblesse de caractère de Philip, dont les conséquences sont parfois difficiles à avaler pour le lecteur. En même temps, on ne peut s'empêcher d'y voir les erreurs et tâtonnements de la jeunesse, celle qui perd parfois la vision à long terme pour se laisser emporter par des envies ou obsessions non rationnelles. A ce titre le livre semble d'une sincérité absolue mais suinte le désenchantement.

Je ne le conseillerais pas pour un lecteur qui cherche avant tout à se distraire, l'atmosphère générale est assez lourde. Ce n'est pourtant pas une lecture pénible si on est prêt à suivre un héros bourré de faiblesses mais qui essaie de les gérer tant bien que mal en se confrontant à des milieux très variés, c'est le moins que l'on puisse dire.

Ce livre a été adapté trois fois au cinéma. L'adaptation qui semble sortir du lot est celle avec Bette Davies (révélée au grand public à cette occasion) et Leslie Howard. J'ai bien envie de la découvrir (ou redécouvrir, peut-être, j'ai comme l'impression de l'avoir déjà vue mais je n'en ai gardé aucun souvenir).

J'ai fini hier La passe dangereuse et j'ai adoré ce livre.

J'ai vu le film il y a deux ou trois ans, j'avais bien aimé (et pas seulement grâce à la présence d'Edward Norton ). J'en garde le souvenir d'un film très beau visuellement, très émouvant mais j'avoue que tout ça est assez vague dans ma tête^^ J'aimerais bien le revoir à présent que j'ai lu le livre.

Peut-être est-ce dû à ce décalage entre mon visionnage du film et ma lecture du livre, ou alors au fait que j'avais aimé le film sans adorer non plus, en tout cas le livre ne m'a pas du tout déçue, loin de là. Je crois pouvoir dire que c'est désormais un de mes livres préférés, et j'ai hâte lire d'autres oeuvres de Somerset Maugham.

J'ai été plongée dans l'histoire dès la première page. Au début Kitty m'agaçait pas mal bien sûr (il me semble d'ailleurs que le personnage est plus en retrait dans le film, alors qu'ici c'est le personnage central). Mais en même temps j'avais une certaine sympathie pour elle, ce n'est pas sa faute non plus si elle n'éprouve pas de sentiments pour Walter. Cependant je la trouvais égoïste et futile. Walter est plus difficile à cerner, je m'y suis attachée et je souffrais pour lui, mais je ne sais pas si j'aurais eu autant de sympathie pour lui si je n'avais pas vu le film. Edward Norton lui donne un côté moins froid, plus humain. Cependant le Walter du livre est encore plus intéressant et complexe du coup. Bien sûr j'ai détesté Charlie...

Spoiler:

Toute la partie à Mei Tan Fu est enchanteresse et terrible à la fois. J'ai adoré les descriptions de paysages de Maugham. Mais le contexte de l'épidémie est terrible, j'ai aussi été très touchée par les religieuses qui ont tout sacrifié pour venir en aide à ces orphelines chinoises. J'ai beaucoup aimé Waddington aussi, il me semble que ce personnage m'avait déplu dans le film, mais je ne sais plus pourquoi...

J'ai adoré la façon dont Maugham nous fait accéder aux pensées, à la psychologie de ses personnages. J'ai adoré son écriture, tout simplement, et sa façon de nous raconter cette histoire. J'ai aimé suivre l'évolution de Kitty, et je me suis peu à peu attachée à elle.

Spoiler:

En refermant ce livre j'étais bouleversée, et je ne savais pas avec quoi enchaîner... Je compte lire très vite d'autres oeuvres de cet auteur.

Esperluette, je me retrouve totalement dans ton post. En te lisant, j'ai l'impression de me retrouver les même sensations qu'après la lecture du livre. La seule différence est que je n'ai vu le film qu'après.

Ta perception des personnages, de la façon dont Maugham aborde leur psychologie, de l'importance de l'environnement, du style de l'écrivain, je plussoie à tout! :doddy:

Je vais me contenter de plussoyer Cat qui plussoie Esperluette ^^

Ca me fait plaisir de constater que ce roman continue à faire des adeptes

mimidd a écrit:

Ca me fait plaisir de constater que ce roman continue à faire des adeptes

Le seul problème c'est que maintenant je n'arrive pas à me concentrer sur une autre lecture, je commence un livre, je lis deux pages et puis je le repose... Je ne vais quand même pas le relire tout de suite !

Cat, ton post me fait plaisir, j'avais l'impression de ne pas réussir à exprimer le quart de ce que j'ai ressenti avec ce livre...

Je crois que les livres qui nous marquent nous font toujours cet effet. Le symptôme d'envie de relecture dans la foulée n'est pas trop grave, garde le moral.

Je me souviens avoir été comme obsédée par cette lecture, je comprends très bien que tu aies de la peine à te laisser emporter par une autre histoire.

J'arrive des mois, voire des années en retard, pour enfin avouer que je n'ai vu The Painted Veil que ce weekend...

Je ne connais pas ou très peu Somerset Maugham, dont j'ai pourtant lu tant d'éloges sur ce forum... Vraiment, après avoir vu ce chef-d'oeuvre, il n'y a pas d'autres mots, je vais me laisser tenter par le roman. C'est dit !

Les acteurs sont justes, boulversants, et cette fin mon dieu !
Ca faisait longtemps que je n'avais pas autant pleurer en regardant un film, c'est vraiment terrible... J'en avais même des sanglots...

Et les images à couper le souffle de la campagne chinoises, quelle merveille !

Quelle belle découverte, merci Lambton !

Quel plaisir de lire que tu as apprécié le film à ce point, Clélie!

Tu fais bien de te laisser tenter par le roman, je suis convaincue que tu ne le regretteras pas. Même si tu risques de faire encore plus fonctionner tes glandes lacrymales que devant le film.

A mon prochain passage à la fnac, j'essaye d'y trouver ce merveilleux ouvrage !