Jeu littéraire pour chasser les idées noires

J'aime beaucoup ces textes, chacun y révèle une facette de son diamant.

Comme c'est joliment dit !

j'arrive à temps  

Citation :

Le grand banian, baignait de son ombre l'entrée du temple.

Le maître des moines, Kalaï, officiait devant l'hôtel. Avec un bol d'obsidienne rouge marbré de vert, pierre la plus rare, il répandait des libations aux dieux. Des anneaux d'argents cliquetaient à ses chevilles, une fourrure de Panthère des neiges, chassée aux confins de l'Himalaya,  étalait sa splendeur. Ségan  l'intrépide  avait tenu son serment :  le magnifique félin n'attaquerait plus les villages du nord.  En vérité aucun des moines n'avaient douté de sa réussite.  Humblement courbé devant les dieux,  Segan faisait tourner les moulins à prière.  Sur le lac, les fleurs de lotus s'épanouissaient sous les rayons bienfaisants du soleil.

À vendre et à emporter immédiatement :
-Menhir pré-Celtique, de bonne de facture, en granite massif.
-Service Wedgwood de qualité moyenne à restaurer.

Rosalind, ton texte est intense et dramatique, et tout cela en quelques lignes. Bravo !

Fée, tu as été très inspirée, j'aime beaucoup cette ambiance monastique .

L'Ami a écrit:

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On a réussi plus ou moins à chasser les concombres de mer mais le menhir et les wedgwood sont tenaces

Fée, la nuit est ton amie
Rosalind, les meilleurs fruits se méritent

Merci Sihaya  

Fée j'aime beaucoup ton texte   tu as parfaitement restitué l'ambiance, avec une histoire courte, intense et qui nous transporte dans les montagnes du Tibet  

L'Ami a écrit:

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Renvoie-moi le menhir, mais le Wedgwood tu peux donner à qui tu veux, moi je n'en veux pas

Tiens je suis sûre que ta voisine devrait adorer

Edit si tu trouves des concombres de mer à côté du menhir, garde-les, cela fait un excellent engrais

J'ai eu beaucoup de mal à choisir, tous les textes me plaisaient, du premier au dernier !!

Comme il faut trancher, je vais désigner Elianor, son écriture simple et évocatrice m'a beaucoup plu .

Félicitations Elianor !

L'Ami a écrit:

Fauvette le 23 (ou 24) avril j'ai posé huit mots, mais aussi un texte qui n'apparaît pas  dans la compilation de tous les autres, on y parle d'Inuit et de chinchilla. , peux-tu faire quelque chose ? sinon ce n'est pas grave.

Oups, j'avais raté le texte que tu as écrit avec tes propres mots, je viens de l'ajouter au récap pour le 23 avril

Bravo Elianor! J'ai bien aimé ton texte aussi

Bravo Elianor !!

Bravo Elianor ton texte était très beau et évocateur

Elianor, belle sonate pour "un Clair de lune"

Merci Fauvette.

Merci Sihaya d'avoir choisi mon texte parmi tous ces beaux écrits
Merci à tous pour vos compliments

La liste de mots que je vous propose aujourd'hui (qui ne devrait laisser sur le bord du chemin ni menhir, ni wedgwood, mais après vous faites comme vous voulez   ) :

féerie
cahier
soirée
chemin
piano
lunettes
retour
silhouette

Rendez-vous demain 11h !

Les amoureuses de l'exotisme devront se donner du mal, mais ton choix me va très bien !!

Merci Elianor et félicitations pour ton texte.

Ton choix est parfait et en avant le surnaturel.

François prit son cahier pour y consigner le souvenir de la soirée au château des De Galais.
Il revoit la féérie des lumières, le piano qui jouait des valses et surtout son ami, captivé par la vision d'une frêle silhouette dansant.
Sur le chemin du retour il s'etait demandé quel serait le destin de ce couple.
Fatigué, il posa ses lunettes et songea...Yvonne et Augustin...

L'Ami a écrit:

À vendre et à emporter immédiatement :
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Tu es sûr qu'il n'y avait pas mon attestation de sortie au fond de la soupière? Je cherche toujours... Ah, non, c'est vrai dans la soupière c'était un reste de soupe de concombre de mer !


Elianor, félicitations, j'avais vraiment craqué pour ton texte !

Bravo Elianor ! De toute façon, je crois que j'adore tout ce que tu écris. J'ai beaucoup aimé aussi ta sélection de mots. Voici ma proposition.

Annwvyn a écrit:

La soirée était bien entamée, et le vent marin faisait éclater les pissenlits dans une féérie de petits flocons. Au sortir de son cours de piano, la fillette s’était précipitée sur la falaise. A plat ventre dans la bruyère au bord du chemin, ses grosses lunettes sur le nez, son cahier sous le menton, elle scrutait l’horizon. Son papa était de retour, elle le sentait. Au loin, la silhouette de la goélette se dessinerait contre les rayons rougeoyants du soleil couchant, et tout serait bien.

Allez, j'ai laissé le Lord de Sihaya dans sa cabine (où il faisait si chaud )
Bon, là, j'ai détourné les mots !

Voilà mon texte :

Citation :

Je me doutais que je le trouverais là, malgré l’heure plus qu’improbable. La soirée avait été longue et pénible, je tombais de fatigue. Mais la sensation de froid près de moi m’avait fait sortir du lit et de la féerie si douillette de mes rêves. Pressentiment. J’avais tout fait pour l’éloigner de ce lieu mais nous avions atteint un point de non retour sur le chemin de cette addiction qui rongeait ses jours et ses nuits. Nos jours et nos nuits, devrais-je dire. J’observais un instant sa haute silhouette vêtue de blanc se détachant sur le noir du vieux piano. Sa tête était penchée, une mèche ondulée s’échappant du cordon de cuir qui attachait ses cheveux. Il enleva ses lunettes qu’il détestait tant, se pinça l'arrête du nez et saisit quelques petites feuilles odorantes qu’il avait déposées dans un bol de porcelaine. Je n’osais m’approcher. Il remit ses lunettes et griffonna quelque chose dans le vieux cahier noir qui ne le quittait  jamais. Sans se retourner il m’appela doucement, presque timidement comme pour ne pas déranger la nuit :
« Viens goûter. »
Je ne pus m’empêcher de le rejoindre devant le piano où mijotait l’invention culinaire qui ferait encore de lui le chouchou des critiques gastronomiques et moi, l’allégorie de l’épuisement… mais de la fierté aussi.

Elle avance prudemment dans cette salle immense, une féerie de lumières, de cristaux, de glaces et d’ors.
Son cahier de bal serré sous son bras, elle le découvre là, face à elle, en dolman blanc brodé de brandebourgs d’argent, figé lui aussi. Ils sont seuls, parmi cette foule bruyante, virevoltante. Seuls, quand ils dansent les yeux dans les yeux, seuls dans cette soirée de promesses.
Des quadrilles, des polkas, des marches plein la tête, sur le chemin de sa maison. Elle entre chez elle, s’assoit directement à son piano, prend ses lunettes, se concentre quelques minutes puis attaque sa « Sonate au Clair de lune ». Non pas le premier mouvement pour jeunes filles en fleurs, mais le troisième, celui de l’orage de la passion, au rythme de son cœur en folie.
Deux accords plaqués, le retour au calme. À travers la fenêtre ondule la silhouette d’un arbre sur fond d’étoiles

L'Ami a écrit:

Elle avance prudemment dans cette salle immense, une féerie de lumières, de cristaux, de glaces et d’ors.
Son cahier de bal serré sous son bras, elle le découvre là, face à elle, en dolman blanc brodé de brandebourgs d’argent, figé lui aussi. Ils sont seuls, parmi cette foule bruyante, virevoltante. Seuls, quand ils dansent les yeux dans les yeux, seuls dans cette soirée de promesses.
Des quadrilles, des polkas, des marches plein la tête, sur le chemin de sa maison. Elle entre chez elle, s’assoit directement à son piano, prend ses lunettes, se concentre quelques minutes puis attaque sa « Sonate au Clair de lune ». Non pas le premier mouvement pour jeunes filles en fleurs, mais le troisième, celui de l’orage de la passion, au rythme de son cœur en folie.
Deux accords plaqués, le retour au calme. À travers la fenêtre ondule la silhouette d’un arbre sur fond d’étoiles

On se croirait dans Guerre et Paix

Lily of the valley a écrit:

Allez, j'ai laissé le Lord de Sihaya dans sa cabine (où il faisait si chaud )

Je te l'emprunte pour mon texte du jour !   (Chaud également mais pas dans le même sens du terme )

Citation :

La fête de Lady Reynolds battait son plein et le maître de céans cherchait désespérément un peu d'air frais, navigant à vue entre les fracs de vieux messieurs à lunettes et les encombrantes crinolines de ces dames. Les invités se succédaient au piano et les jeunes filles rivalisaient d'inventivité pour trouver des cavaliers, carnets de bal à la main. Cela lui fit penser à ses cahiers de botanique débordant de plantes séchées. God, il aurait tellement préféré rester dans son antre fraîche et silencieuse !
Heureusement, la terrasse donnant sur le jardin était enfin à sa portée ; appuyé sur la balustrade, il huma avec délices l'air encore tiède de ce beau soir d'été. Sur le chemin de gravier se découpait une silhouette, cigare à la bouche ; Philip, peut-être ? La soirée lui parut d'un coup plus lumineuse que la féerie de lustres en cristal de la salle de bal, même s'il aimait sans espoir de l'être en retour.

edit : je n'avais pas vu ton texte L'Ami, nous avons eu la même inspiration ! Je suis impressionnée par ton sens de la narration, comme toujours

edit 2 : je n'avais pas vu les textes précédents Uly, j'aime beaucoup ton texte un peu mélancolique , Annwvyn, c'est comme toujours très vif et touchant ! , et Lily, très beau une nouvelle fois

Mon texte :

L’activité était intense autour du piano. Les lunettes embuées grimpées sur le front , sa silhouette trapue enveloppée des vapeurs des marmites, le Chef, bras croisés, dominait la cuisine, vérifiait le retour des assiettes (bien vidées ?), les yeux tantôt sur le cahier des commandes, tantôt sur le chemin suivi par le ballet des serveurs. La soirée s’avançait, la chaleur et le bruit s’intensifiaient. On était loin de la féerie des cristaux et des porcelaines de la salle de restaurant à l’atmosphère feutrée.

Fauvette merci ! Mais j'espère que vous avez compris à quel roman je fais référence, sinon j'ai manqué mon coup !