Becoming Jane

Je ne sais pas si la critique du Magazine Littéraire est vraiment "plus professionnelle" que celle de Cinélive . La vraie différence se situe dans le type de magazine et de lecteurs visés :
Cinélive est un magazine de ciné, Becoming Jane occupe une place secondaire dans les sorties du mois (ce que je comprends tout à fait, car si le film est loin d'être un navet, ce n'est pas non plus Le film de l'année), et ils insistent sur la réalisation pas très originale.
Le magazine littéraire est un magazine littéraire ^^, et s'intéresse donc plus à l'histoire racontée, à la vision que le film donne de l'écrivain.

@ Je suis tout à fait d'accord avec toi Mimidd. Mais j'avoue que je préfère lire un magazine qui parle de la littérature au cinéma (biopic, adaptation...). Becoming Jane n'est peut-être pas le film de l'année niveau réalisation mais c'est un très bon film pour parler de la création littéraire (dans une classe par exemple). C'est un peu dommage qu'un magazine de cinéma ne s'intéresse pas à cette dimension.

Mr Damien Tilney a écrit:

Je suis tout à fait d'accord avec toi Mimidd. Mais j'avoue que je préfère lire un magazine qui parle de la littérature au cinéma (biopic, adaptation...).

C'est un peu dommage qu'un magazine de cinéma ne s'intéresse pas à cette dimension.

Je te comprends tout à fait . Mais je pense qu'on ne peut pas demander à un magazine de cinéma généraliste de développer la dimension littéraire d'un film, même quand il s'agit du biopic d'un écrivain. Parce que ce n'est pas son rôle. Et peut être parce que les critiques n'ont pas forcément la culture littéraire adéquate. Et si on privilégie l'aspect littéraire, pourquoi ne pas privilégier aussi l'aspect historique, ou musical ou vestimentaire ... A ce train là, je plains les pauvres critiques
L'idéal serait de tout pouvoir concilier, mais je sais que lorsque je m'intéresse à un film "historique", je lis des critiques à la fois dans des magazines de cinéma, et des magazines d'histoire (c'est le cas par exemple pour le dernier film que je suis allée voir, L'ennemi intime).
J'avoue que ce "partage des compétences" ne me dérange absolument pas . Je préfère que les gens parlent de ce qu'ils connaissent ^^

Merci d'avoir posté ces critiques, Damien.

Je trouve qu'il y a matière à discussion dans chacune d'elle, l'une qui parle de romantisme, sujet de discussion tout à fait actuel à l'auberge , et l'autre qui présente l'intrigue du film sur un ton qui qui ne laisse planer aucun doute sur "l'amour fugace" entre Jane et Tom et utilise le terme de féministe pour parler de JA.

Je pense que nous aurons largement le temps de reparler de tous ces aspects après le 20 octobre.

Avez-vous lu la critique de Studio ? Ici :

http://www.studiomagazine.fr/film/critique.asp?id=5740

Deux étoiles, ce n'est pas si mauvais...

Il y a également tout un article sur le film (enfin, surtout sur Anne Hatthaway).

cat47 a écrit:

Je trouve qu'il y a matière à discussion dans chacune d'elle, l'une qui parle de romantisme, sujet de discussion tout à fait actuel à l'auberge , et l'autre qui présente l'intrigue du film sur un ton qui qui ne laisse planer aucun doute sur "l'amour fugace" entre Jane et Tom et utilise le terme de féministe pour parler de JA.

Je me suis fait la même réflexion Cat quand j'ai lu le mot "romantisme".
En ce qui concerne le féminisme, je pense que la Jane du film l'est. Ce serait une question passionnante à se poser au sujet de la vrai Jane Austen.

Citation :

(...)je sais que lorsque je m'intéresse à un film "historique", je lis des critiques à la fois dans des magazines de cinéma, et des magazines d'histoire

Je fais la même chose pour les films qui ont un rapport avec la littérature. Tu as tout à fait raison de réagir comme ça Mimidd. Je me suis un peu emporté .

Vous avez vu il y a des avant-premières affichées pour la Défense le mardi 16 à 20h!! (au ciné UGC) Si c'était pas si tard j'y serai allée...

Il y a d'autres avant-premières pour les grandes villes je crois. Je trouve que le film a un bon "lancement" pour la France. Mais j'ai pas encore vu une seule affiche pour le moment.

Je suis en Allemange en ce moment. Le film est déjà sorti (ou il va sortir dans pas longtemps). Le titre est Gelibte Jane (Chère jane). Il y a des affiches partout dans le métro.

A Lyon aussi il y a des affiches. Enfin, j'en ai vue une Place Bellecour

rrrrrrrrrrrrrrrr j'lai pas vu! et la je suis en cour donc aucun moyen de la voir!

Ils ont parlé de Becoming Jane ce soir dans Cinésix. J'ai l'impression qu'ils font vraiment plus de promo que pour P&P 2005 dont je n'avais vraiment pas entendu parler à l'époque de sa sortie française... (en plus il me semble que sa sortie était sans cesse repoussée) Ne les decevons pas, allons voir le film pour qu'il ait un bon démarrage!

Je suis en pleine campagne de pub pour convaincre les copines d'y aller avec moi mercredi soir, pour l'instant on est 4 au moins plus d'autres qui hésitent... j'espère au moins qu'ils passeront le film parce qu'à Brive en tous cas non, du moins pas la semaine du 17...

Voici la critique du Figaro Madame sur laquelle je viens de tomber par hasard

"Les dessous d’une romancière .Le réalisateur raconte la vie de Jane Austen comme s’il s’agissait d’un livre qu’elle n’aurait pas écrit .La démarche est audacieuse : imaginez miss Austen en Bridget Jones de son époque. Sa mère rêve d’un riche mariage. Hélas, Jane tombe amoureuse d’un vaurien sans le sou. Leur liaison tourne court, au grand dépit de la demoiselle qui se consolera en noircissant le papier pour le restant de ses jours. Vive les vieilles filles ! Encore qu’on ait du mal à croire que la délicieuse et anachronique Anne Hathaway n’ait pas eu de prétendants potables durant les bals ou les matchs de cricket. Mais bon, si l’amour a perdu dans cette histoire, la littérature sort gagnante. Salons et châteaux, pelouses d’un vert éblouissant, robes qui froufroutent, la panoplie au complet remplit l’écran. Les préjugés ont la peau dure .Les classes sociales ne sont pas une invention. On retrouve l’ambiance des romans, snobisme invétéré et passions contrariées, argent et conventions .Il y a l’irremplaçable Maggie Smith en aristocrate odieuse, pincée. Comment ne pas aimer un film ou l’on se dispute sur la définition du mot « ironie » ? Jane Austen comme vous ne l’avez jamais vu et comme si vous y étiez. »

Mr Damien Tilney a écrit:

Miss Smith, je suis allé à W.H. Smith aujourd'hui. Le stand sur Jane Austen est pour l'instant tout petit. Il y a tous ses romans, quelques adaptations et quelques livres critiques. Un jeu nous est proposé pour gagner des places de cinéma. On peut trouver une très bonne surprise également : un livret en français qui présente le film. Je vais essayer d'en prendre des photos pour vous donner envie d'aller le chercher. Il y a une présentation de Jane Austen, de Tom Lefroy, des autres personnages, des costumes...

J'y suis allé mercredi et ils n'avaient plus de livret. Si tu as le temps j'aimerais bien voir les photos...

Sur Allociné, les critiques ont été mises et le film récolte deux étoiles, mais ce n'est pas ce qui va m'empêcher de le voir.

En tout dans ma ville, les affiches sont bien mises en valeur sur les colonnes Morris, ça fait plaisir.

Merci Lambada pour cette critique.

Citation :

Encore qu’on ait du mal à croire que la délicieuse et anachronique Anne Hathaway n’ait pas eu de prétendants potables durant les bals ou les matchs de cricket.

Ce passage me fait bien rire. Personne n'a dit que Jane Austen n'avait pas de prétendant aux bals. Ce n'est pas parce qu'elle ne s'est pas mariée qu'elle était laide...
Je suis tout à fait d'accord sur l'ironie par contre. Comment ne pas apprécier ?

Voici celle de Mcinema.com :
http://cinema.aliceadsl.fr/film/default.aspx?filmid=FI00017964

Et celle de àVoiràLire : http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=9827

Citation :

Une biographie de la romancière Jane Austen bourrée d’erreurs et de contre-sens, mais dotée d’un petit charme.

Je ne suis absolument pas d'accord avec cette critique qui visiblement n'a pas compris que le film jouait clairement avec les fictions de Jane Austen... Pourtant sur ce site les critiques ont bien compris le principe de Molière...

J'ai l'impression que les critiques françaises ne vont pas donner envie aux gens d'aller voir ce film au cinéma. Un film qui parle des romans, de l'ironie, de la femme écrivain mérite quand même de meilleures critiques.

Une excellente critique dans Télé 7 jours :

" Passion, pudeur et renoncement. La plus belle histoire d'amour de Jane Austen, c'était la sienne.
Jane Austen, une des plus grandes romancières britanniques du XIX) siècle, a marqué des générations et inspiré les cinéastes (Ang Lee ; Joe Wright°. La légende la présente souvent comme une célibataire austère cramponnée à sa plume. Mais Jane Austen a connu la passion ave Tom Lefroy (rencontré en 1795). Elle est insolente, il est arrogant. Tous les deux ont 20 ans... Beauté des images, des décors, des costumes, de la campagne anglaise, cette histoire d'amour sans mièvrerie dans la pure tradition romantique ravira les fans de l'auteure et tous les mordus du genre. Le film est truffé de références aux romans de l'Anglaise et porté par des acteurs hors pair. Et, dans le rôle-titre, en offrant sa beauté et son jeu très inspiré, Anne Hathaway conquiert enfin la légitimité qui lui manquait. "

Si avec ça, ils n'arrivent pas à déplacer "les fans" et "les mordus", c'est à désespérer...

hors de moi, je suis Becoming Jane ne passe pas chez moi. je suis tellement déçue beaucoup de films commercials et pas de Becoming Jane

Oui c'est vraiment décevant une distribution seulement dans 89 salles. J'ai de la chance dans ma ville une seule le diffuse (et en VF), je crois que je vais me dépêcher d'aller le voir cette semaine...Je comprends ta déception Tiff. Au moins, on peut espérer une sortie rapide en DVD.

Pourtant hier, j'ai vu dans l'émission de Ruquier une petite critique, dans le magazine Version Femina aussi...

Pour se consoler, Allociné propose un making off du film. C'est par ici -->
Becoming Jane, le making off

Merci Nettie

Une critique plutôt positive chez www.fluctuat.net (qui ne tarit pas d'éloges sur ce cher James^^)

Citation :

Quoiqu’un peu trop académique, Jane, le biopic de Jane Austen, n’en reste pas moins fidèle à la romancière et à son époque. Une œuvre qui permet à la fois de découvrir le portrait d’une femme devenue un modèle d’indépendance, et pour les amateurs d’approfondir la vision de leur auteur fétiche, sans hérésie.

Jane risque avant tout de bouleverser les fans hardcore de Jane Austen. On ne touche pas facilement à une telle icône de la littérature anglaise, surtout quand il s’agit de revisiter un moment clé de son existence qui risque de chambouler la perception que l’on peut avoir de l’auteure. Mais on rassure l’assistance et les lectrices pour qui Orgueils et préjugés reste un ouvrage de chevet, le (semi)-biopic de Julian Jarrold est, autant qu’on puisse en juger, suffisamment consensuel, il ne les trahira pas. Bien qu’inspiré et écrit à partir d’une biographie de Jon Spence qui a remis en cause des aspects significatifs de la vie de Jane Austen - qu’on imaginait comme une éternelle vieille fille alors que lui prétend qu’elle a connu une vie amoureuse intense, mais brève -, le film veille par son académisme à ne pas salir ou pervertir l’image de l’écrivain. Il opte pour la remise en cause mais en conservant une forme appliquée et timide qui, si elle ne marquera pas les esprits, a au moins le mérite d’être fidèle à l’univers et l’époque de l’auteure.
Le film dévoile donc cette fameuse rencontre amoureuse entre Jane Austen et Tom Lefroy, son jeune et impétueux amant d’un temps dont elle aurait gardé, durant sa vie, la trace inconsolable. Tel est au moins ce que montre Jane, qui choisit d’articuler son récit autour de cette idylle tout en faisant un portrait de l’époque et de ses conventions qui auront par ailleurs inspiré l’écrivain. L’intérêt de cette adaptation réside dans l’idée que l’auteur de Raisons et sentiments aurait puisé dans sa vie et sa propre expérience sa matière littéraire. Il ose même dire qu’avant sa rencontre avec Lefroy, Jane Austen maîtrisait l’écriture, mais qu’elle ne traduisait qu’une mièvrerie adolescente. Ce serait donc grâce à cette aventure amoureuse qui n’a pu se concrétiser, par tout ce qu’il a pu lui donner durant les temps où ils furent amants, que Jane aurait trouvé une inspiration plus grande. C’est en se confrontant à un esprit a priori si diamétralement éloigné du sien, elle la jeune fille de province obsédée par la bienséance, qu’elle aurait trouvé les moyens de réaliser son œuvre, de l’assumer, d’être cette femme indépendante devenue depuis un modèle du féminisme. Le film éclairant par là, ce que l’on retrouve dans l’œuvre d’Austen, ce moment où tout est encore possible pour la jeunesse, une soif de liberté.

En cela, Jane montre bien la nature du déchirement entre (justement), la raison et les sentiments. Il insiste sur les contraintes, le rôle de la famille, évoque par les proches de Jane Austen la source des conflits et des dilemmes, avec une volonté de transparence permettant de saisir facilement les enjeux. Le film évolue ainsi avec constance et rigueur, tentant de saisir les soubresauts et les accidents d’une vie où l’amour reste un point de fuite idéal mais sans cesse semé d’embûches par l’époque et sa moralité. Julian Jarrold n’ose pas foncièrement creuser plus loin tout ce que lui offre déjà le scénario, mais il maintient suffisamment d’élégance dans son approche pour rester à la juste distance nécessaire voulue par l’histoire et son cadre. Son film est droit, propre, mais respectueux, on dira qu’il est de bonne famille. Il rate un peu, quoique pas complètement, l’idée de la création en la soumettant à l’équation basique entre la vie et l’œuvre, mais il le fait avec une délicatesse lui évitant d’affirmer grossièrement son propos. On reste malgré tout attaché à cette passion amoureuse même si le classicisme visé est finalement plutôt académique. Le seul détail, plus gênant, reste le choix d’Anne Hathaway. Malgré la conviction de la comédienne, on est plus facilement captivé par la beauté et la classe de James McAvoy (Le Dernier roi d'Ecosse) qui donne à Lefroy toute l’ambivalence de son caractère. Une richesse que l’acteur évoque par le moindre geste, ses postures, ses regards, sauvant parfois le film de ses lacunes. C’est juste un peu dommage que pour un biopic, finalement, on préfère un autre personnage que le principal à qui le film est dédié.

tiff a écrit:

hors de moi, je suis Becoming Jane ne passe pas chez moi. je suis tellement déçue beaucoup de films commercials et pas de Becoming Jane

Tiff copine de moi dans l' infortune , chez moi aussi pas de Jane et il n' y avait pas eu non plus de Jojeuses Funérailles , si ce n'est pas de la ségrégation contre les films anglais
Je me console avec les DVDS

Pas le choix, faut attendre la sortie DVD, maintenant

Merci pour les deux critiques C de Villemer et Emjy. Elles sont un peu plus élogieuses. C'est vrai que la réalisation est très académique. En tout cas ce qui me fait rire c'est les affirmations du genre "c'est pas fidèle à l'auteur, il y a pleins de contresens" ou "c'est très respectueux", "c'est mièvre" ou "loin d'être mièvre"...

Je suis désolé pour toi Tiff. Tu dois être déçue... Je ne pense pas qu'à Paris le film reste très longtemps. Il faut vite aller voir ce film.

il y a dans le ELLE de cette semaine une critique assez bonne du film, enfin assez juste. je vais essayer de la recopier. Il y a aussi une interview d'anne, qui explique comment elle a travaillé le rôle