Frances Tempest est la créatrice des costumes des deux premières saisons de la série télé
Robin des Bois de Tiger Aspect et de la BBC datant de 2006. Elle a plus de trente ans d'expérience dans cette industrie. Elle a travaillé pour le National Theatre et l'English National Opera. Elle a reçu quatre nominations aux Emmy Awards [récompenses de la télévision américaine] et trois aux BAFTA [récompenses de la télévision anglaise]. Frances a gagné un prestigieux BAFTA pour
A Respectable Trade. Elle a notamment participé aux films
Jardinage à l'Anglaise et
Calendar Girls. En plus de
Robin des Bois, elle a participé à de nombreux projets télévisuels comme
Lillie, Mapp & Lucia,
A Respectable Trade,
The Cazalets et
A Rather English Marriage. Vous pouvez la voir dans le bonus du coffret DVD de la saison 1 de Robin des Bois intitulé Dressing Hood.
En 2009, Frances a fait une intervention à la
Robin Hood: Media Creature – la conférence universitaire 2009 sur les études sur Robin des Bois à l'université de Rochester (États-Unis). Son article était intitulé
Robin Hood for the Playstation Generation, or Every Age Gets the Robin Hood It Deserves [Robin des Bois pour la génération Playstation, ou chaque génération doit avoir le Robin des Bois qu'il mérite].
Cette interview a été réalisée à Rochester, dans l'état de New York, à la conférence universitaire sur Robin des Bois en octobre 2009.
Je suppose que nous devrions commencer par votre article sur le fait de rendre la période médiévale moderne.Le titre exact est
Robin Hood for the Playstation Generation [Robin des Bois pour la génération Playstation] qui est une citation de Foz Allan [producteur de la série]. Quand je les ai rencontré pour parler de la série, tout ce concept de modernité était déjà bien établi. Donc, je ne vais pas prendre ça pour moi. Ils savaient que c'était comme ça qu'ils allaient faire tout le truc. Mais ça a été commandé très tardivement. Foz et Dominic [Dominic Minghella, producteur exécutif et scénariste en chef des saisons 1 et 2] travaillaient sur cette idée depuis un certain temps. Ils avaient présenté l'idée d'une série sur Robin des Bois à la BBC, mais ils n'étaient pas très emballés au départ. Puis un nouveau directeur de la BBC One a été nommé et il a annoncé lors d'une conférence de presse que la BBC pourrait commander des séries d'aventures à l'ancienne comme Robin des Bois. Quelqu'un s'est souvenu du projet de Foz et soudain tout s'est enchaîné. Foz et Dominic ont dû créer une série en 13 épisodes en un court laps de temps.
Je suis venue discuter avec eux et Foz a dit que c'était "Robin des Bois pour la génération Playstation". Ils voulaient vraiment faire [une série] jeune, masculine – c'était vraiment conçu pour les garçons. C'était là où se trouvaient leur public. S'ils pouvaient prendre d'autres gens en cours de route, c'était un plus. Mais c'était vraiment conçu pour les garçons.
Qu'en est-il du public féminin ? Il semble que beaucoup de femmes l'ont apprécié.Robin était supposé être pour le public féminin. Je pense que ce but n'a jamais été complètement atteint parce que Guy de Gisborne est arrivé entre temps et lui a volé la vedette. Cela ne devait pas se passer comme ça mais tout simplement à cause du casting c'est ce qui s'est produit.
J'ai vu ça avec les débats sur les "fanfic" [Une conférence précédente portait sur le fait que beaucoup "d'épisodes virtuels", "d'épisodes écrit par les fans" étaient centrés sur Gisborne au lieu de Robin des Bois].Et bien, je n'en avais aucune idée parce que je n'avais pas vu North and South [mini-série de la BBC avec Richard Armitage]. Je n'avais pas réalisé que Richard Armitage avait un aussi grand nombre de fans, il est arrivé avec toutes ces centaines de fans. Je n'en avais aucune idée. Et alors je l'ai habillé de cuir noir. Soudain, il y avait des sites partout ! [Rires] J'avais en tête cette image de pilote de course ou de motard – comme Alain Delon – le jeune Alain Delon. Il allait être fantastique, pilote de course sexy, c'était mon image de lui.
Il avait également ce manteau qui rappelait un héros de western, et qui ressemblait presque à une cape époque régence.C'était un mélange entre une cape régence, Sherlock Holmes et La Conquête de l'Ouest. J'ai essayé de mélanger tous ces éléments. Bien sûr, cela a été tempéré – comme toujours – par des considérations pratiques. Il devait être capable de monter et descendre de son cheval avec. Il devait pouvoir se battre avec. Il y avait des cascadeurs, mais beaucoup des acteurs ont fait énormément de leurs propres cascades. Donc toutes ces considérations pratiques devaient être envisagées.
Vous avez également fait une autre tenue pour Guy, avec un passepoil autour des manches [la veste que porte Guy avec des sortes de ''spirales'' au niveau des épaules]Oui, qui était fermée avec ces attaches en forme de tête de loup. Et ils avaient les loups sur ses gants – comme des poings américains. Tout ce que je peux dire c'est que j'ai passé beaucoup de temps à traîner dans les magasins de motards à Budapest.
Vraiment ? Donc vous les avez créés sur le tournage en Hongrie, pas en Angleterre ?Avant que l'on me propose ce travail, la décision avait déjà été prise de faire la série en Hongrie. L'idée était que les chefs de départements, le décorateur, le costumier et le directeur de la photographie viendraient d'Angleterre. Tout le reste de l'équipe technique serait hongrois. Ce qui était bien, mais bien sûr, il y a la barrière de la langue. De plus, les Hongrois sont très fiers du fait que personne d'autre qu'eux ne peut comprendre leur langue. Nous avons dû mettre en place un système de dessins et de schémas. Nous nous en sommes bien sortis. Il est apparu évident que nous devions tout faire et tout acheter en Hongrie. Nous ne pouvions acheter ailleurs. Nous avons dû mettre sur pied un petit atelier de couture pour mettre au point et produire les costumes en série. J'avais également un autre petit atelier pour faire les peintures, les teintures et vieillir les vêtements.
Puis les garçons, Robin des Bois et son équipe, sont arrivés une semaine avant le tournage pour ce qu'ils ont appelé le Hood Camp [aussi appelé la Hood Academy]. Ils les ont emmenés dans la forêt pendant une semaine. C'était comme un camp d'entraînement des Forces Spéciales. Ils les ont laissés se débrouiller tout seul. Ils ont monté à cheval, manié l'épée et fait tout ce qu'ils devaient savoir faire. Bien sûr les garçons ont adoré ça ! Parce que c'était ''une grande aventure'' – ils ont trouvé ça fantastique. Autant que possible, je leur ai donné leur costume parce que je pensais que ça leur donnerait un côté déjà porté et usé. Bien évidemment, ils sont revenus en lambeaux. [Rires]
J'ai dû avoir un autre département – bon, trois ou quatre personnes – qui réparaient en permanence [les costumes]. Bien que je voulais qu'ils paraissent avoir déjà été portés, je ne voulais pas qu'ils ressemblent à des épouvantails. J'avais donc des gens qui faisaient constamment des réparations et nous devions avoir de nombreux exemplaires de chaque costume. Je pense qu'à la fin nous devions avoir quelque chose comme dix vêtements pour Robin.
Nous avions cette capuche verte en daim. Nous en avions un double pour son cascadeur. Nous en avions une en coton pour quand il tombait à l'eau ou qu'on déversait de l'huile sur lui. L'été en Hongrie il fait incroyablement chaud, donc nous avons dû faire une version plus légère. Je pense qu'à la fin nous en avions une douzaine de chaque mais tous identiques.
Guy a dû détester son cuir noir pendant l'été.Les étés furent atroces. Je veux dire, c'était très bien. Les garçons adoraient leurs costumes. Ils étaient excités quand ils les ont enfilés pour la première fois. Ils sont vraiment rentrés dedans, les ont habités émotionnellement. C'était génial. Mais ça c'était en mars. Et quand le mois d'août est arrivé, ils étaient ... la température dépassait les trente degrés Celsius. Ils pouvaient difficilement bouger. Et Petit Jean dans son grand manteau de cuir ! Mais il était très bien, il n'a pas essayé de l'enlever. Robin n'arrêtait pas d'essayer de ... je ne devrais pas vous dire ça ... Jonas [Armstrong] n'arrêtait pas d'essayer d'enlever tous ses vêtements, juste parce qu'il avait trop chaud et pour être ensuite fermement renfermé dedans.
Richard Armitage n'a pas essayé ?Non il aimait le cuir noir. Il ne l'enlevait pas, quoiqu'il arrive. [Rires]
Quelle a été l'approche des personnages au niveau de la conception des costumes ? Avec Guy, vous avez parlé de l'influence de la moto.Le but, autant qu'il y en avait un – cette conversation avec Foz – était de créer un mélange de modernité et d'époque médiévale que le jeune public pourrait prendre comme point de référence, auquel il pourrait réagir et qui ne les ferait pas fuir. Le producteur exécutif avec lequel j'ai discuté ensuite de ce processus m'a dit que nous ne pouvions pas les mettre en collant parce qu'ils auraient eu l'air ridicule et je me suis demandé pourquoi. Mais les garçons étaient terrifiés à l'idée de porter des collants.
Mais aucun Robin des Bois – des versions sérieuses [je ne compte pas Sacré Robin des Bois] n'a porté de collant depuis près de quarante ans.Ils ont eu le même problème sur
Robin des Bois - Prince des Voleurs. Un héros romantique moderne ne peut pas porter de collant.
Même Douglas Fairbanks – bien qu'il ait porté des collants – était inquiet à ce sujet.Je suis très perplexe sur la matière de ces collants. Ils doivent contenir une sorte de nylon, parce qu'ils sont complètement ''rigides''. Je veux dire que ce sont les collants que tout super héros rêve d'avoir. Il n'y avait jamais un accroc ni un pli !
Je pense qu' Errol Flynn portait le mieux les collants.Errol Flynn, et parce que le dessin animé de Disney reproduisait le film de Flynn, c'est devenu une référence.
C'est ce à quoi les gens pensent quand ils pensent à Robin des Bois. Bien que, comme vous l'avez dit, depuis La Rose et la Flèche, il n'a pas été montré ainsi.
A moins que ce soit une version comique et qu'ils le tournent en dérision. Mais pour votre Robin, vous avez choisi une capuche.J'ai trouvé, j'ai recherché quelques vêtements mortuaires du XIVe siècles, et il y avait quelques tuniques à capuches qui ont été retrouvées. Et je me suis dit ok, la capuche est un vêtement moderne identifiable de la jeunesse. C'est donc comme ça qu'il s'est retrouvé avec sa capuche.
Il y avait des replis dans le costume vers le ventre n'est-ce pas ? Pour reproduire les formes de la capuche.Oui, il avait ce que j'appelle un gilet de protection quand il est revenu. C'était un gilet de cuir avec une grande capuche en cuir. Le réalisateur du premier épisode, John McKay, a regardé beaucoup de films épiques chinois et japonais et il voulait reproduire certains de leurs choix de costumes. Ce qu'il voulait c'était abandonner le traditionnel carquois de Robin des Bois, celui qui se porte en bandoulière et lui donner un qui se porte le long de la colonne vertébrale, comme un guerrier ninja. L'équipe chargé de la décoration et des accessoires a travaillé sur le carquois, mais j'ai dû adapter les costumes. A la fin, j'ai trouvé une façon de faire, j'ai séparé le fond de la capuche de Robin en deux parties liées par un lacet comme ça vous pouvez l'ouvrir et le les flèches peuvent dépasser ou vous pouvez lier le fond de la capuche et cela formera alors une capuche. Je veux dire par là que c'était plutôt difficile pour Jonas de sortir rapidement les flèches. Ce réalisateur a fait les deux premiers excellents épisodes de la première saison et puis est parti. Mais la décision avait été prise et donc tous les réalisateurs suivant ont travaillé avec ça.
Quand vous avez créé les costumes, saviez-vous qui allait jouer les rôles ?Non, je n'en savais rien du tout. Le casting a été fait très tard parce qu'il y avait à la fois John McKay, le réalisateur des épisodes un et deux, Foz Allan qui travaillait pour Tiger Aspect et la BBC. Un accord devait être trouvé entre tous ces gens sur qui allait jouer le rôle. La production et toute l'équipe de production étaient parties à Budapest et travaillaient depuis les studios hongrois qui sont un croisement entre un vieux studio abandonné et un camp de concentration. Il y avait de la neige au sol et pas de vitre sur les fenêtres. C'était plutôt spartiate. Je devais prendre de l'avance en créant ces costumes et les faire en partie sans savoir à qui ils étaient destinés, ce qui est très difficile. S'ils prenaient subitement quelqu'un de deux mètres, c'est complètement différent que quelqu'un qui mesure 1m60. Vous devez modifier votre travail. J'ai dû aller beaucoup plus loin que je l'aurais voulu. Une fois que les acteurs sont arrivés, nous avons dû aller très vite pour que tout soit prêt. Jonas Armstrong était en train de tourner quelque chose en Inde, il n'était donc pas disponible avant la semaine du Hood Camp quand il est venu apprendre à monter à cheval. Keith Allen n'était pas disponible également. Nous ne les avons vraiment vu que quelques jours avant le début du tournage.
Pour Keith Allen qui joue le Shérif, je me souviens de ce pyjama en soie.Pyjama en soie en effet. Je ne sais pas si vous savez qui est José Mourinho ? C'était le directeur sportif de l'équipe de foot de Chelsea. Il est italien et très, très mignon, sophistiqué, superbe ... il a été une sorte de modèle. C'est difficile de transposer ça sur Keith Allen. Mais la simplicité lui va si bien. Je voulais simplement être un personnage de l'ombre, le laisser le plus simple et sophistiqué d'une manière un peu comique. Je veux dire que [Keith] voulait ressembler à un dealer de drogues. C'était sa version de ce qu'il interprétait. Donc on est arrivé à un juste milieu.
La bande de Robin ... je voulais qu'ils ressemblent à des guerriers écologistes. L'équivalent moderne des hors-la-loi. Vous n'avez probablement jamais entendu parler d'eux aux États-Unis mais il y a un groupe britannique qui s'appelle les Levellers qui fait une musique rock / folk. Vous les connaissez ?
Je sais qui sont les personnages historiques.Et bien ce sont ceux d'après qui ils se sont appelés. De toute façon, ils vivent près de chez moi. Je les voyais marcher dans la rue avec leurs sweats trop large et leurs chiens au bout d'une corde. Ils sont donc devenus mon modèle pour la bande de garçons.
J'ai dû établir les caractéristiques de chacun rapidement pour que le public sachent qui est qui. Ils devaient avoir des identités bien établies mais toujours fonctionner ensemble en tant que groupe.
Pour Much, ce qui me vient à l'esprit c'est son bandana.Son petit couvre-chef rigolo. Il avait un joli petit pull de laine tricoté – totalement anachronique. Mais une fois encore, il a fait trop chaud et il a dû l'enlever. A la fin de la saison, ils portaient tous beaucoup moins de vêtements par rapport à ce qu'ils portaient au début.
Le costume de Djaq a beaucoup changé entre les saisons 1 et 2.C'est exact. Quand elle est apparue pour la première fois, il fallait la faire ressembler à un garçon. Anjali [Jay] est une fille très sympa. Quand elle est arrivée, avec ses longs cheveux, elle était très féminine. Nous avons dû les couper et trouver des vêtements qui cacheraient ses formes. Elle était d'accord pour couper ses cheveux, ce qui était très courageux de sa part. Je crois que c'est venu de la BBC – ce n'était pas la décision de Foz - une directive est tombée pour la nouvelle saison que nous pouvions, maintenant que nous avions établi que c'était une femme, la rendre plus féminine, en fait nous devions la rendre beaucoup plus féminine. Dans la seconde saison, ses cheveux étaient un peu plus long et ébouriffés et vous pouvez voir ses formes. C'est aussi parce qu'ils savaient qu'ils mettaient en place l'histoire d'amour avec Will. Ils ne voulaient donc pas de confusion possible.
Je vois ça parce que dans la première saison elle porte cette veste à poches.Une sorte de look militaire – une nouvelle fois très droit et très carré. Elle est une femme plutôt avec des formes, donc nous essayions de cacher toutes les rondeurs.
Et Marian a ce genre de look près du corps.Lucy Griffiths, Marian, en réalité était très jeune. L'idée de Foz était que Marian devait porter le genre de vêtements que les jeunes téléspectatrices iraient acheter. Il voulait créer une ligne de vêtements, la vendre chez Top Shop [chaîne de magasin de vêtements britanniques très populaire destinée aux jeunes filles] et l'appeler ''la ligne de Dame Marian". Et je suis heureuse de dire que ce n'est pas arrivé, mais c'était son idée.
Vous auriez pu faire de l'argent avec ça.En réalité, j'ai reçu des lettres de jeunes filles disant ''où Marian a-t-elle trouvé son pull vert ? J'en veux un comme ça.'' Il y a eu un grand changement entre les saisons une et deux. Dans la saison 1, elle était plutôt réservée, protégée. Je ne dirais pas authentique mais elle était un hommage à l'époque médiévale. Mais ensuite Foz a voulu une Marian beaucoup plus sexy pour la saison 2. Il voulait qu'elle fasse plus âgée, plus féminine et que l'on voit ses formes. Et plus séduisante. Il y a tellement de choses que vous pouvez faire avec un costume, surtout parce qu'elle n'a que 18 ans.
Nous avons donc établi les caractéristiques principales de nos personnages. Il y avait forcement des nouveaux personnages qui allaient arriver. De plus, nous tournions deux épisodes simultanément. Donc, n'importe quel jour, vous pouviez faire des scènes de deux épisodes différents ce qui donnait mal à la tête à tout le monde. Vous deviez vous assurer que les bonnes personnes étaient dans les bons costumes au bon moment.
Donc vous travailliez également sur le plateau ?J'allais sur le plateau au début de chaque jour de tournage et essayais de m'assurer que tout était prêt pour la journée. Parce que nous travaillions sur un court intervalle de temps, j'allais ensuite à l'atelier, faire des essayages ou de la couture, faire les boutiques ou autres pour préparer les costumes à l'avance. La plupart des acteurs ne sont que dans un épisode, ils arrivaient trois ou quatre jours avant le tournage. Donc dans le hangar où ils faisaient les costumes, ils sont devenus des spécialistes de l'adaptation: récupérer un acteur à l'aéroport, l'habiller et finir le costume.
Quand nous avons commencer la série, seuls les scripts des deux premiers épisodes étaient écrits. Je vous ai déjà dit que cela avait était commandé très tardivement. Ils étaient en train de travailler sur les suivants. Mon premier objectif était juste de dessiner Robin et sa bande, Guy, le Shérif et Marian, de faire ce 'noyau'. Ensuite nous nous inquiéterions des autres personnes au fur et à mesure de leur apparition. Nous avions toujours les scripts à la dernière minute. Nous avions une version, commencions à travailler dessus et tout pouvait complètement changer. On avait vraiment les scripts à la toute dernière minute mais ce n'était pas la faute de la production mais du fait d'avoir été commandé dans l'urgence, il n'y avait pas assez de temps de préparation en amont.
Pourquoi n'êtes-vous pas revenue pour la troisième saison ? [C'est HowardBurden qui la remplace]Faire une saison fut une grande aventure c'est pour ça que je l'ai fait. C'était une aventure du fait de travailler en Hongrie, de créer les costumes, c'est ce qui m'a intéressé. Quand ils m'ont demandé de revenir pour la saison 2, je me suis dit que c'était un compliment, c'était très gentil. Ils m'ont apprécié. Ils ont aimé ce que j'ai fait. Mais je pense que la saison 3 c'était trop. Je ne voulais pas recommencer. J'étais épuisée.
Ont-ils gardé un de vos costumes ?Je ne sais pas, je n'ai jamais vu la saison trois. Je pense que pour des raisons économiques, ils en ont gardé quelques uns, ils avaient des restrictions budgétaires à ce moment là, mais je n'en sais rien.
De tous les costumes, lequel était votre préféré ?Et bien, évidemment j'aimais Guy. Je pense que Guy a eu beaucoup de succès. Et je ne me rappelle plus de son nom mais celui du maître d'armes [DeFourtnoy interprété par Kwame Kwei-Armah dans l'épisode 103 Qui veut la peau du Shérif ?].
Je me souviens de celui-ci, il portait une sorte de béret ...C'est ça, [il portait] une sorte de vêtement militaire. Il le portait juste si bien. C'était très intéressant, à cause du décalage temporel, certains acteurs arrivaient et on leur remettait leur costumes à essayer. Certains adhéraient vraiment à l'idée de modernité, jouaient avec dans leur interprétation et avaient instantanément compris le style alors que d'autres attendaient un look médiéval traditionnel, ils étaient un peu désarçonnés par la modernité. Mais la plupart l'ont adopté et apprécié.
En parlant de modernité, comment est venue l'idée du costume de Veilleur de Nuit pour Marian ?Une nouvelle fois, ils ne voulaient pas qu'elle ressemble à un homme. Ils voulaient qu'elle ait l'air d'une femme. C'était très ajusté notamment au niveau du pantalon. Elle ressemblait sans aucun doute à une femme et [Lucy] aimait porter cette tenue parce qu'elle avait beaucoup plus de liberté de mouvement avec, elle pouvait courir, sauter et monter à cheval.
Lucy Griffiths a fait la plupart de ses cascades ?Elle en a fait la plupart. Ils ont tous fait beaucoup de leurs propre cascades.
Et maintenant vous entrez dans le monde universitaire.Ce n'est pas vraiment Robin des Bois qui m'y a conduit. J'étais en train de tourner un film en Afrique, dans la brousse et je me dit: ''Je ne peux plus continuer à faire ça''. [Rires] J'ai juste pensé à faire quelque chose entièrement pour moi. Ça ne veut pas dire que je ne ferais plus jamais de costumes. Vous savez, si un beau scénario se présente ... mais pour le moment j'apprécie le fait d'être à nouveau une étudiante.
Quel est le projet sur lequel vous avez travaillé que vous préférez ... en excluant Robin des Bois ?Et bien le processus de Robin des Bois a été plutôt difficile et stressant. Je l'ai apprécié à différents niveaux, mais c'est une chose intéressante avec les films. Quand vous avez un moment agréable, que vous vous entendez avec tout le monde et pensez que tout est beau, cela devient toujours un film épouvantable. Et quand vous passez un moment vraiment difficile, que tout le monde panique, cela donne généralement un truc plutôt pas mal, je ne sais pas pourquoi. C'est juste une de ces règles inversées du cinéma.
J'ai fait un film sympathique appelé Un Couple Peu Ordinaire avec Tom Courtney et Albert Finney. J'ai vraiment passé un bon moment lors du tournage. J'ai fait Calendar Girls avec un groupe de femmes plutôt fortes. C'était agréable également. C'est un groupe de femmes du Women's Institute [association de femmes pour la ''recherche du bonheur dans l'accomplissement''] qui posent nues pour un calendrier pour lever des fonds pour une association caritative, c'est basé sur une histoire vraie. Les vraies Calendar Girls étaient sur le tournage et regardaient ce qu'ils faisaient.
Combien de costumes de la vie de tous les jours avez-vous utilisé pour ce projet ?Je mets en quelque sorte l'accent dessus ... même quand vous créez pour une production contemporaine, vous accentuez légèrement à moins que vous fassiez quelque chose de réel. Les vraies Calendar Girls ont donc travaillé leur propre personnage, c'est à dire un vêtement noir avec un gros tournesol qui était le symbole de l'association contre la Leucémie pour laquelle elles levaient des fonds. J'ai donc pris ce motif et l'ai un peu mis en valeur. Mais c'est exactement le même défi que de faire Robin et sa bande dans la forêt. Vous avez un grand groupe de femmes et vous devez être capable d'identifier chacun des personnages presque instantanément. Elles devaient donc avoir une identité individuelle forte mais toujours fonctionner en tant que groupe. C'était exactement la même chose que les garçons dans la forêt.
Bien qu'avec Robin des Bois je pense que vous avez eu le plaisir de ne pas juste perfectionner le look de véritables époques mais en créer de nouveaux ...Je pense que Mitchell Leisen a fait la même chose pour le film de 1922 avec Douglas Fairbanks parce que dans la tradition théâtrale ils avaient conservé beaucoup de trucs médiévaux. Il y avait des costumes d'opérette pour Robin des Bois, mais ce n'était pas ce qu'il voulait. Il a mis en place un groupe de travail pour créer tous les costumes, et c'est une des principales joies de faire la série. En fait, ne pas avoir à faire de compromis et ne pas avoir à dire '' et bien je n'aime pas vraiment ce groupe de costumes mais ils existent donc je suppose que nous ferions mieux de les utiliser''. Vous avez un contrôle total. De la mégalomanie pure.
J'aimerais remercier une nouvelle fois Frances pour ce fantastique entretien.