Les Mousquetaires 1 : LES TROIS MOUSQUETAIRES

Bon allez je me lance dans un petit quelque chose sur mes impressions concernant ce roman de Dumas.
Donc troisième livre que je lis de lui et que dire à part (attention ça va être dégoulinant d'amour et de rose et de cœur et de...)(fermez les yeux si vous n'aimez pas)(mais rouvrez les pour la suite qui sera sûrement moins nunuche et plus saine d'esprit, plus intéressante aussi)(quoique...)... Donc :
Voilà, tout un panel de smiley pour crier à la face du monde mon amouuuuuuur pour ce cher Alexandre que je vénère un peu plus à chaque roman. Mais où s'arrêtera-t'il? Quel homme !!!

Bon ceux qui avait décroché, vous pouvez relire, ça devrait aller mieux maintenant, ma crise est passée, j'ai pris mes pilules.

Donc au final que dire ? On croit connaître Les Trois Mousquetaires (enfin, c'est ce que je croyais) et en fait, on ne sait rien. Ce livre est bien plus que ce que l'on peut imaginer.

Attention, ce commentaire va être bourré de spoilers mais peut-on encore parler de spoilers avec ce roman-ci?

Alors Les Trois Mousquetaires, c'est d'abord un roman d'aventures, il arrive des tas de choses à nos héros, c'est mené tambour battant par le génie d'Alexandre, l'action ne se ralentit pas une seconde et comme d'hab, ben, on s'ennuie pas. Quel souffle, c'est plein de bruit et de fureur, de duel, de coup d'épées, de batailles...

Les Trois Mousquetaires, c'est aussi une merveilleuse histoire d'amitié. Qui n'a jamais rêvé de ce qui lie ses quatre-là??? C'est beau et émouvant. Ils se jettent à corps perdu dans l'aventure sur la seule demande de l'un ou de l'autre et sans savoir ce qu'ils risquent... En fait, ils s'en fichent totalement. J'en veux pour preuve l'épisode où d'Artagnan demande à Athos, Porthos et Aramis de le suivre lorsqu'il doit se rendre à Londres pour récupérer les ferrets de la Reine auprès de Buckingham... Ou encore l'émotion palpable de chacun en voyant la détresse de d'Artagnan à la mort de Constance Bonacieux (quel beau passage, au passage).

Les Trois Mousquetaires, c'est également un roman drôle (oui, oui, Dumas est un vrai comique...) avec des dialogues toujours aussi vivants et des passages absolument hilarants. J'ai relevé deux chapitres qui m'ont fait hurlé de rire de par leur ironie mordante aussi bien que leur comique de situation.
--> Le premier chapitre est le chapitre 26 intitulé La thèse d'Aramis. D'Artagnan vient rechercher ses compagnons qu'il avait semé un peu partout lors de sa quête des ferrets et il retrouve Aramis en drôle de compagnie, pas loin de se retrouver dans les ordres (comme il l'a toujours voulu). J'ai trouvé le tout drôle (les dialogues) et la scène est totalement surréaliste, dans l'atmosphère qui baigne ce passage, les propos échangés, les réactions. Enfin, je me suis beaucoup amusé, j'ai d'ailleurs déjà relu ce chapitre trois fois...
--> Le second chapitre est le chapitre 32 intitulé Un dîner de procureur. Déjà rien que par le titre puisque dans mon livre, les notes de bas de page font une allusion à deux titres satiriques comme source possible pour ce chapitre : la Satire IV de Furetière Le déjeuner d'un Procureur et la Satire III de Boileau : Le Repas Ridicule. Et le reste est à l'avenant. Pothos va dîner chez le mari de sa maîtresse pour essayer de se mettre le mari dans sa poche afin d'en obtenir de l'argent pour son équipement. Il se présente comme un cousin... Et le dîner est hilarant. Vraiment. Pareil, j'ai aussi relu ce chapitre trois fois.

Et Les Trois Mousquetaires, c'est aussi Milady. Ce personnage pourri de l'intérieur et si séduisant à l'extérieur, ce personnage machiavélique, qui ne recule devant rien, absolument rien pour arriver à ses fins. C'est un personnage qui m'a complètement fasciné (je suis pas spécialement fan des psychopathes mais là, elle a quand même quelque chose d'hypnotique), j'ai lu avec une terrible avidité les chapitres racontant sa captivité chez Lord de Winter. On plonge au plus profond d'elle même. Comme elle arrive à tromper ce pauvre Felton, j'en revenais pas. Et son absence de remords, de regrets, ses milles visages, ces trois cent identités... Cette femme était un monstre, j'ai rarement vu un personnage dans la littérature comme elle. J'ai beau cherché, je ne vois pas qui pourrait lui arriver à la cheville.
J'ai aimé le passage du procès dans cette pauvre maison complètement perdue dans la forêt, on l'a voit, en même temps que les autres, accoudé à une table vermoulue qui appuyait sa tête dans ses deux mains blanches comme l'ivoire... Il faisait affreusement chaud pendant ma lecture mais je peux vous dire que c'est glaçant dans le sens premier du terme, quand ils énumèrent toutes les horreurs qu'elle a commis (le récit du bourreau de Lille m'a tué) et qu'ils disent d'une seule voix ''Nous attestons"... Brrr... Cauchemardesque. Il règne une ambiance pesante en plus si brillamment retranscrite par Dumas.
Par contre, j'ai moins aimé le chapitre de l'exécution, j'ai trouvé ça long (mais pas inintéressant) et ça m'a retourné les tripes. Elle m'aurait presque eu, l'affreuse !!!!

Bref, je vais conclure là dessus. Une fois de plus, impossible de faire court.
J'ai adoré ce roman (message subliminal : IL FAUT LIRE CE ROMAN) et j'ai hâte d'attaquer les suites. Dès que je les rencontre, je me jette littéralement dessus.

C'est un de mes romans préférés, depuis très longtemps pour les mêmes raisons que toi: l'action et l'humour. Et puis, c'est une histoire absolument magique, avec des personnages bourrés de défauts et qui seraient invivables dans la vraie vie mais qui sont tous très attachants. J'ai beaucoup de tendresse pour Milady à certains moments, même si elle est diabolique. De même, d'Artagnan m'exaspère à d'autres moments... Il faut que je le relise car je me suis rendue compte il y a quelques temps, que j'avais oublié des détails de l'intrigue. J'ai récemment investi dans une édition Poche Jeunesse pour le faire découvrir à mes garçons; mais je crois que je relirai ma version à moi, la vraie, l'unique, la seule dont les pages se décollent avec le temps...

Merci Séverine, quel avis lumineux !!!

Je n'ai pas grand chose à dire sinon te remercier d'avoir inauguré ce topic où je n'avais rien encore écrit . Tu décris très bien les éléments clés qui font aussi de ce roman un pur chef d'œuvre de cape et d'épée (j'adore le premier duel entre les mousquetaires et d'Artagnan et les gardes du cardinal !). L'humour et l'ironie sont un élément très important à mes yeux, et c'est aussi pour ça que j'aime tellement le style de Dumas. Il a vraiment l'art de créer et situations hilarantes (la scène où Planchet révèle à d'Artagnan et à ses amis que la boutique de Bonacieux est pleine de vivres qui ne demandent qu'à être consommés est superbe ). J'ai d'ailleurs un carnet de citations avec plusieurs extraits de ses œuvres.
Et je plussoie totalement sur la scène du procès de Milady qui fait véritablement froid dans le dos... et également sur la

Spoiler:

qui m'ont fait pleurer.
Je rajouterai aussi que c'est un très beau roman d'amour : la scène entre Anne d'Autriche et Buckingham est magnifique et tellement romantique. Je l'ai relue tellement de fois que je crois connaître certains passages par coeur... tout comme l'histoire entre Constance et d'Artagnan, très touchante.

Et au passage merci pour le lobbying auquel je n'ai rien à ajouter !!!!

Et j'ai hâte que tu te plonges dans les suites (surtout dans Le Vicomte de Bragelonne, mon préféré )

Merci pour ton post détaillé Sèverine, tu m'a vraiment donné envie de me replonger dans ce roman que j'ai lu il y a fort longtemps (25 ans en fait... comme le temps passe ) et que j'avais déjà beaucoup aimé à l'époque. Je pense qu'avec la maturité que j'ai acquis, je l'aimerais encore plus aujourd'hui

Vos commentaires sont un régal à lire J'ai 20 ans, je n'ai jamais lu les trois mousquetaires, je ne sais rien de l'histoire si ce n'est dans un vieux dessin animé très librement adapté (Albert le 5e mousquetaire ><), et je me demandais s'il était possible de découvrir cette histoire à cet age-là... Faut-il absolument l'avoir lu jeune sans quoi c'est fichu ? A quand remonte votre première fois des 3 mousquetaires ?

Dumas la première fois c'est quand tu le décides Je relis souvent et toujours avec le même plaisir.

Fugace quand tu commences Dumas, tu ne peux pas t'arrêter en chemin, tu continues. bonne lecture, j'ai commencé à 18 ans. Mais j'avais d'abord lu une édition aménagée pour les enfants vers 12 ans (très aménagée, mais suffisante pour que dès que j'ai eu un peu d'argent grâce à mes vacances en tant que monitrice dans les colonies de vacances, je m'offre une superbe collection que j'ai encore et que je soigne comme la prunelle de mes yeux)

Roh là là, je me souviens de ma première lecture des Trois Mousquetaires... J'avais 13 ans, et c'était pendant un voyage en Irlande avec mes parents. Je me souviens que dans la préface, le type (je ne sais plus qui l'avait écrite) racontait qu'il l'avait lu "l'épée à la main". Et c'est exactement ce que j'ai ressenti... durant toute ma lecture, j'avais l'épée à la main, je bondissais avec d'Artagnan, je me battais contre les gardes du Cardinal.... c'était magique ! ^^
Mon personnage préféré restera toujours Athos, j'étais complètement amoureuse de lui, j'aimais le mystère qui l'entourait, son côté lointain, blessé par la vie...
Bref, encore une lecture qui m'a marquée à vie, mais il y en a eu beaucoup durant cette période-là !

Ben Fugace j'avais 30 ans quand je l'ai lu pour la première fois et ça n'a rien enlevé à ma découverte et à mon enthousiasme surtout. J'avais toujours 30 ans et quelques mois de moins quand j'ai lu mon tout premier Dumas : La Dame de Monsoreau. Alors tu vois... Lances toi, il est loin d'être trop tard.

C'est très encourageant, merci pour vos avis ! Je m'y mets bientôt !!

Je me joins aux encouragements, Fugace ! Comme l'a dit Fée Clochette, une fois que tu tombes dans Dumas, tu n'en sors plus J'ai lu Les Trois Mousquetaires à 13 ans, et depuis c'est une passion C'est un roman bondissant qui respire la joie de vivre.
Ma sœur l'a lu l'année dernière, alors que ça faisait quelques années que je lui conseillais de le lire, sans succès. Elle a tellement aimé qu'elle a lu toute la trilogie, et depuis se plonge régulièrement dans un Dumas.

C'est vrai qu'Alexandre est un homme particulièrement addictif. Je dois bien avouer qu'il me fascine. Il est tellement prolifique et si j'en crois ce que je lis sur ces divers romans, toujours si intéressant et accrocheur. Je crois que j'aurais adoré pouvoir le rencontrer. Mais qu'aurais-je bien pu lui dire? Je suis déjà bien assez contente qu'il ait seulement existé et écrit tant de si bons bouquins. Sinon, je ne sais plus ce que je voulais dire. Vivement que tu te lances enfin Fugace. Et que tu nous livres ton avis. Quant à moi, j'ai fait récemment l'acquisition de Vingt ans après. Je pense m'y plonger assez vite, j'espère avant la fin de l'année si possible.

J'aime beaucoup ce genre de film et l'époque !!

Pour ma part un film qui m'a beaucoup marqué c'est The Three Musketeers


avec Gene Kelly dans le rôle de D'Artagnan, Lana Turner dans celui de Milady, Angela Lansbury celui de la Reine, Vincent Price est Richelieu, June Allyson est Constance.

Le film date de 1948 et réalisé par George Sidney

je vous mets le résumé :

Citation :

D'Artagnan quitte sa gascogne natale pour se rendre à Paris et y devenir mousquetaire du roi. Arrivé dans la capitale, il se prend de querelle avec trois mousquetaires, Athos, Porthos et Aramis, qu'il décide d'affronter en duel. L'arrivée des gardes du Cardinal interrompt le premier duel et voit d'Artagnan prendre aussitôt le parti de ses compagnons, dont les adversaires sont défaits et mis en fuite.
D'Artagnan devient l'ami des trois valeureux mousquetaires et rejoint lui-même la célèbre compagnie. Il loge dans la même maison que Constance Bonacieux, l'une des servantes de la reine Anne. Cette dernière a offert au duc de Buckingham, son amant, douze ferrets de diamants que lui avait donnés le roi. Richelieu charge Milady de Winter de s'emparer de deux ferrets afin de compromettre la reine qui sera dès lors incapable de porter au bal la parure complète.

Je viens d'achever "Les Trois mousquetaires", sublime roman d'Alexandre Dumas où l'on suit les aventures de D'Artagnan, jeune Gascon venu trouver la gloire à Paris, ainsi que ses trois compagnon, Athos, Porthos et Aramis. Ce délicieux roman nous transporte à l'époque du roi Louis III, de la reine Anne d'Autriche, du Cardinal Richelieu ainsi que du duc de Buckingham, et l'on se retrouve au coeur d'aventures aussi passionnantes les unes que les autres ! Tout au long du roman, les ennemis de D'Artagnan ou de l'un de ses amis apparaissent et contribuent au développement d'une intrigue alléchante. Jamais je ne me suis ennuyée, étant constamment à la recherche des ferrets de diamants de la Reine, poursuivant Milady ou l'homme de Meung entre autres !

Pour parler des personnages, commençons par notre quatre héros, véritables gentlemen, talentueux, intelligents et sympathiques ; Athos est le personnage que j'ai préféré, en protecteur de D'Artagnan, toujours généreux mais aussi cultivé, bref très attachant tout comme le personnage central du roman, D'Artagnan, courageux, triomphant... ; Porthos et Aramis sont aussi véritablement parfaits ! Les valets, dans leur fidélité, M. Tréville, en commandant des mousquetaires, Constance Bonacieux, la jolie maîtresse du jeune Gascon, Lord de Winter, complice de nos quatre amis, le duc de Buckingham, amoureux transi de la reine ainsi que Ketty, la domestique de Milady m'ont inspirés beaucoup de sympathie. Au contraire, j'ai méprisé Milady, véritable démon et meurtrière venant hantée ces chers Athos et D'Artagnan, le Cardinal (même si la fin lui a permis de remonter dans mon estime) et tous leurs complices.

Pour conclure, ce roman incontournable est vraiment merveilleux, avec du suspens à souhait, des intrigues politiques et amoureuses, une fin heureuse, des personnages agréables et passionnants et une fabuleuse histoire d'amitié qui permettent à ce chef d'oeuvre de figurer désormais parmi mes livres préférés

EN GROS, A LIRE ABSOLUMENT

Je suis contente que tu aies aimé Juliette ! Ce roman est vraiment un monument de la littérature.

Je l'ai lu quand j'avais une dizaine d'années (je crois que j'avais sauté quelques pages sur le siège de La Rochelle un truc que je n'ose plus du tout faire maintenant ) et j'avais adoré, mais mes souvenirs sont flous, d'autant plus que j'ai vu plusieurs adaptations avant et après ma lecture.

En tout cas quand j'étais petite j'adorais D'Artagnan (je suis passée à Auch l'autre jour et j'ai donc vu la statue du vrai d'Artagnan qui est né là-bas !) et Aramis mais j'avoue qu'Athos ne me laisse pas indifférente non plus.

Je me rappelle avoir retenu mon souffle à la fin, et Milady m'avait impressionnée... j'ai un souvenir très fort d'une illustration du passage où d'Artagnan découvre sa fleur de lys...

Il faut vraiment que je le relise... mais il y a tellement de romans de Dumas que je ne connais pas encore, je n'aurais jamais le temps de tout lire.

Juliette, tu as lu Le comte de Monte-Cristo ? si non je te le conseille vivement.

Les trois mousquetaires..ciel comme j'ai aimé cette trilogie! Athos fut sans aucun doute mon premier Héros!
Je me joins sans réserve au concert de louanges que je viens de lire. Il y a une chose pourtant que je voudrait ajouter et qui m'avait d'emblée séduite, c'est la langue de Dumas. Je me souviens qu'elle m'avait si impressionné qu'un temps je me surprenais à penser avec ses tournures, son vocabulaire...
Oui une immense amitié d'hommes!

Que je suis contente que tu sois aussi enthousiaste, Juliette2a . D'Artagnan a ma préférence, mais c'est vrai qu'ils sont attachants tous les quatre.

Si tu as envie de prolonger le plaisir, je te conseille de lire la suite, Vingt ans après et Le vicomte de Bragelonne (mon favori du cycle). Les mousquetaires ont vieilli, mais leur panache est intact, et le suspens toujours au rendez-vous.

Je plussoie sur le style dumasien, personnellement je ne m'en lasse pas .

esperluette a écrit:

Juliette, tu as lu Le comte de Monte-Cristo ? si non je te le conseille vivement.

Non je ne l'ai pas encore lu, mais je l'ai programmé pour cet été
Tatiana, c'est vrai, c'est la suite des Trois mousquetaires Merci pour ce conseil

Winter a écrit:

Il y a une chose pourtant que je voudrait ajouté et qui m'avait d'emblée séduite, c'est la langue de Dumas. Je me souviens qu'elle m'avait si impressionnée qu'un temps je me surprenais à penser avec ses tournures, son vocabulaire...

Je plussoie ! Son style est fantastique et passionnant

Tadam! Je débarque enfin dans cette partie du forum pour dire que ... 20 ans après (ah,ah, ah... hum, pardon) ma première lecture (enfin plus de 20 ans, oups) je me suis lancée cet été dans la relecture de cette oeuvre qui me fit tant rêvée enfant à devenir mousquetaire du Roi.

Oui, vous avez bien lu, petite, je voulais être mousquetaire.
Non mais....
C'était un peu de la faute au dessin animé avec des chiens, puis avec des humains, puis du livre aussi, quand même.  

Après j'ai fait de l'escrime au lycée et... mais je m'égare (mais en gros j'ai découvert que "mousquetaire du Roy", c'était plus vraiment une orientation possible à l'Onisep ^^)

Bref, je me suis donc relancer dans la relecture des Trois Mousquetaires    

Et après avoir enchaîné assez facilement les 300 premières pages, j'avoue que depuis le passage avec Milady qui séduit l'autre nouille, là, comment s'appelle-t-il déjà... Felton, je sature un peu.

Ben c'est que la vie, mes études et mon cynisme naturel sont passés par là (et que mon cynisme a eu le temps de bien grandir, lui). Et qu'heureusement que Dumas (ou son nègre) a un style assez vif, une langue qui peut se savourer, parce que sincèrement, des fois...   

En plus, les envolées romantiques c'est pas toujours mon truc (ici je parle de romantique en tant que courant littéraire, hein ^^), mais au moins j'ai bien ri  . Ce qui permet de faire passer les passages où, je veux bien que Dumas prenne le droit de raconter n'importe quoi sur l'Histoire, mais des fois, faut être logique.

Sérieusement, on a des mousquetaires qui sont sensés être hyper-fidèles au Roi, qui vont se retrouver impliqué dans le sauvetage du gars dont l'ambition de la vie est de faire cocu le Roi. Sérieux D'Artagnan... as-tu pensé 30 secondes à ce que tu faisais (et ok, il s'agit de sauver la Reine de Richelieu aussi.... bla, bla, bla...) 

En plus, malheureusement, il se trouve que, personnellement, je n'aima pas Buckingham (comment j'ai pu l'aimer petite, c'est un mystère...) parce que voilà, c'était un parvenu imbu de lui-même.
Et que Mme de Chevreuse, je suis à fond dans la team Richelieu, si on avait pu se débarrasser d'elle plus tôt, ça aurait été mieux. Dans le genre intrigante qui sert à rien...    
Donc devoir les aider, les supporter du côté des "gentils" dans un livre... j'ai du mal. 
Quand à Athos, malheureusement, mon amour pour lui s'arrête aux personnages des dessins animés, déjà petite, ce qu'il a fait à Milady avant m'avait choqué... mais là, je le trouve relativement pas si noble que ça et plutôt faux-cul des fois, Monsieur le donneur de conseils qui va quand même se taper la Chevreuse   

mais il reste que... Aramis, que j'aime toujours autant...
Et D'Artagnan     (même avec son problème de logique  ). Mais mon Gascon d'amour, c'est mon Gascon, et même le cynisme de l'âge ne peut pas le combattre    

Et si.... j'aime bien Milady aussi, qui finalement, est assez moderne, avec sa volonté d'en remontrer aux hommes et de les utiliser pour accéder au pouvoir/ à la richesse/ etc... mais évidemment, à l'époque de Dumas, c'était forcément une intriguante sans scrupule... (tandis que Constance, c'est la princesse Peach de Mario, elle passe son temps à se faire enlever... les Trois mousquetaires, l'ancêtre du jeu vidéo ?  )

Voilà.... bon, là, j'en suis au couvent de Béthune, je vais p'têt arriver à le finir ^^ 

Kusanagi, ton analyse des Trois Mousquetaires est super drôle!

Bon, je suis pas d'accord sur tout ce que tu as dis (surtout quand tu dis que certains passages sont lourdement imprégnés du courant romantique), mais je plussoie à fond le fait que Richelieu soit, historiquement, plus un gentil qu'un méchant (déjà à ma première lecture, je n'ai pas pu m'empêcher de le trouver sympathique), mais j'ai aussi adoré Milady parce que son astuce, son intelligence et sa bravoure, sont des qualités appréciables chez une femme, à l'époque où la grognasse de base ressemblait plus à Constance qu'à Milady...

Et pis, faut dire, notre cher Dumas n'est pas un fervent défenseur de la femme, puisque celle-ci semble plus être un fardeau/un enjeu/une cause dans le roman, qu'un acteur (l'exception bien sûr étant Milady).

Enfin, j'avoue, que des Trois Mousquetaires, celui qui garde une place dans le coeur du lecteur moderne est bien Aramis : Surtout parce que c'est un personnage porté par son ambition, sa finesse intellectuelle, sa ruse, qui font de lui un homme très complexe... Bien plus que le sympathique (mais lourd) Porthos, ou le très noble (mais féodal) Athos...

Que dire de D'Artagnan, le plus merveilleux des Gascons? J'aurais trop peur de te paraphraser, dans mon enthousiasme, mais tu as parfaitement perçu le caractère intemporel du personnage.

Que dire de plus, à part un pour tous et tous pour un ?

Sinon, je ne sais pas si tu as lu les suites, mais elles en valent vraiment la peine... En particulier 20 ans après, que j'ai plus préféré au Vicomte de Bragelonne, très sombre, et qui signe la fin des aventures des personnages...

Kusanagi a écrit:

Quand à Athos, malheureusement, mon amour pour lui s'arrête aux personnages des dessins animés, déjà petite, ce qu'il a fait à Milady avant m'avait choqué... mais là, je le trouve relativement pas si noble que ça et plutôt faux-cul des fois, Monsieur le donneur de conseils qui va quand même se taper la Chevreuse

J'ai été plus que choquée quand j'ai compris ce qu'il avait fait à sa femme, et il me semblait si improbable qu'il ne s'en soit pas aperçu plus tôt!! c'était sa femme tout de m^m!!! Il m'a fallu du temps, enfant, pour comprendre, comprendre que les meurs et les coutumes différaient, qu'un homme et une femme pouvaient ne pas être aussi intimes que de nos jours... Son geste, sans l'excuser, est le geste d'un homme de son temps, où un comte avait droit de haute et basse justice, où il pouvait être juge et partie. Mais ce qui était plus compliqué à comprendre c'est comment il osa mettre à la vue de tous ce qui par le suite il mettra beaucoup d'énergie à cacher. Et puis je me suis souvenu de son engagement et de son changement de nom. Il a renoncé à tout, entaché définitivement; il avait perdu son amour et sa dignité, son honneur et son droit d'être lui-m^m. Un rude choc qui explique sans doute son alcoolisme soigneusement entretenu.
Alors oui ses paroles sont amers et quand il parle des femmes ce n'est généralement pas pour en dire du bien, notamment à D'Artagnan qui le considère comme un guide et un modèle inaccessible de chevalerie.
Mais son secret dévoilé, sa sentence étant une deuxième fois exécutée, mais là avec l'approbation de ses compagnons, il reprend des forces et peut être de l'estime de soi. Mais Athos restera un homme à l'honneur souillé, à jamais, pour lui je veux dire. Il arrivera à faire avec, mais jamais il ne s'en remettra vraiment.
Madame de Chevreuse nous est présentée comme une grande intrigante, qui complote contre le cardinal, auprès de la Reine. Mais aussi comme une femme d'une grande noblesse et beauté. Athos céda, certes, mais dans des conditions bien particulières, de mémoire une fois et c'est sans doute ce qu'il fit de mieux. Raoul va lui redonner une raison de vivre et de se contraindre, pour un autre que pour lui m^m. Il devra donner le meilleur de lui pour les yeux de cet enfant, oublier son passé douloureux et rassembler toute son énergie au service de l'éducation de petit garçon. Je ne vois pas ce que cela peut avoir de choquant, vraiment.
Il va retrouver la vie qui aurait du être la sienne, celle d'un noble de province, peu enclin à suivre les fastes de la cour, mais qui applique chaque jour les principes qui sont les siens et qui ne manquent pas de noblesse, faut l'avouer.
Je ne vois rien de faux chez lui. Cynique et blessé, aigri parfois et fermé souvent, mais pas faux. Non je ne vois pas  

Aramis est bien différent, toujours entre deux carrières sans jamais se décider; il prêche certaines choses et fait tout le contraire. Il ment à tout le monde tout le temps et aussi à lui-m^m parfois. Si il existe un personnage qui pouvait être qualifié de faux c'est bien lui!

Elisabeth, j'ai lu, il a longtemps donc , à la suite des Trois Mousquetaires, les deux autres livres... j'en ai un souvenir plus flou, mais je pense continuer sur ma lancé et les relire.

Et je persiste pour le style de Dumas et les envolés romantiques... il fait bien parti du courant romantique, non? C'est cette particularité de l'écriture romantique qui, parfois, je dis bien me donne plus envie de rire... mais pas par moquerie, plus comme quand tu ris en secouant la tête, un peu interloqué, genre "ohlà, dans quoi il part là?". Mais ça me fait pareil quand je lis Hugo. Et j'adore Hugo. Même les poèmes avec leur envolées lyriques.
Mais entendons-nous bien, même si ça me fait sourire, c'est plaisant à lire, et je préfère mille fois ça, parce qu'il y a une vraie maîtrise de la langue derrière.

Et oui, pour Milady, c'est l'époque aussi, qui n'était pas tendre avec les femmes qui s'affranchissaient (je parle de l'époque de Dumas.... parce que fortuitement, l'époque du roman était un peu plus... cool en fait. Bon si on évitait le procès en sorcellerie  )

Winter: je vais préciser... le comportement d'Athos, avec tout ce que je connais du XVIème XVIIème siècle continu de me choquer, parce que pendre sa femme parce qu'elle a une fleur de lys sur l'épaule, non, ça ne se fait pas. Au pire, on l'enferme au couvent, dans un in-pace, un truc du genre. Donc oui, à ma relecture, j'accroche très peu avec le si-parfait-gentilhomme-Athos, si noble, si sérieux...
Quand à son aventure avec la Chevreuse, je parle bien de son aventure, pas de la naissance de son fils ni de sa relation avec Raoul. Déjà, je n'en suis pas encore là ^^

Ça fait plaisir de voir ce topic éveillé  .

J'ai aussi bien ri en lisant ton commentaire Kusa  (et me réjouis déjà de lire ceux sur la suite ). Quand j'ai lu le roman pour la première fois je n'étais pas dans la team Richelieu, mais depuis que j'ai appris quel grand homme c'était, je suis passée de son côté. J'ai du même coup abandonné la team Anne, même si j'aime toujours autant sa scène avec Buckingham. Lui est nettement amélioré dans le roman par rapport à l'homme réel, c'est un peu le chevalier servant idéal.

C'est à Dumas que Richelieu doit sa légende noire qui a la vie dure encore aujourd'hui. Mme de Chevreuse, c'est vrai qu'elle ne sert à rien si ce n'est à devenir

Spoiler:

Je ne me rappelle plus quelles ont été les inspirations de Dumas pour le personnage de Milady (la vraie Lady de Winter était parait-il très intriguante) mais il est possible qu'il y ait une part de Mme de Chevreuse en lui (je parle du personnage bien sûr).

D'Artagnan n'est pas toujours très fin dans ce premier volume, c'est pourquoi je lui préfère le personnage avec une bonne vingtaine d'années de plus et de la bouteille   .

Merci Tatiana.

Pour les personnages, je ne pourrais pas te dire vraiment. Lorsque j'ai lu les Mémoires de D'Artagnan de Courtil de Sandras, Milady de Winter n'était que la soeur de l'envoyé d'Angleterre... et l'objet d'une passion "amoureuse" (on va dire ça pudiquement  ) de D'artagnan (qui séduit sa servante pour arriver à la maîtresse, scène repris dans le livre de Dumas ^^)

Ce qui est intéressant à la lecture du livre, c'est, outre la force qu'il a eu d'influencer la vision historique de certains personnage (Richelieu, mais aussi Louis XIII.... qui avait bien plus de caractère que le personnage de Dumas*, Buckingham...), la façon dont l'Histoire est vécue comme elle était au XIXème siècle.
La langue est belle, on y a des emprunts au vocable du XVIème siècle, mais les personnages empruntent autant au roman de chevalerie (Buckingham est à la fois héros romantique et chevalier dévoué à sa Dame, Anne d'Autriche est cette Dame du Roman de Chevalerie.... on a un trio à la façon Arthur/Guenièvre/Lancelot presque ici ^^) qu'au drame romantique.... la perfection d'Athos, morale, physique lui vient de son statut de noble de sang... c'est parce qu'il est comte qu'il nous est décrit ainsi (lors que D'Artagnan, qui est noble aussi mais simplement issu d'une lignée de baron est moins "pur" ... ce qui est assez savoureux dans le sens où le vrai D'Artagnan est reconnu par ses contemporains comme étant l'exemple même du parfait gentilhomme... voir le passage de Mme de Sévigné sur l'arrestation et l'emprisonnement de Fouquet ^^), Aramis qui n'est pas d'un sang aussi "pur" tente de l'imiter (le passage sur les mains blanches parfaites d'Athos et Aramis qui met les siennes toujours l'air pour éviter que le sang stagne et les avoir pareil... j'ai un peu fait "WTF people?") et son côté ambivalent provient aussi sans doute de son côté "religieux" . Nous sommes post-Révolution, chez Dumas, une façon subtile aussi de taper sur les Jésuites  . Quand à Porthos, malheureusement, dans ce roman il n'est pas assez développer, mais il représente en quelque sorte cette bourgeoisie qui veut faire comme si.... que l'on retrouve chez Molière...

C'est aussi en cela que Les Trois Mousquetaires est intéressant, pas parce que c'est un roman historique (ça c'est évident  ) mais parce que c'est une sorte d’historiographie de la représentation de l'histoire à un instant T.. un peu comme lire les oeuvres de Michelet ^^  


*Richelieu avait l’habitude de dire qu'il avait eu toujours plus de mal à conquérir les 20 pieds carrés de la chambre du Roi que toutes les batailles d'Europe...

Je ne me souviens pas bien des Mémoires de M. d'Artagnan, sauf que j'ai mis du temps à convenir que le vrai d'Artagnan n'en est pas l'auteur tant elles me paraissaient, à l'époque, convenir au personnage du roman  .

Tout à fait d'accord avec ton analyse.

Kusanagi a écrit:

... la façon dont l'Histoire est vécue comme elle était au XIXème siècle..
La langue est belle, on y a des emprunts au vocable du XVIème siècle, mais les personnages empruntent autant au roman de chevalerie (Buckingham est à la fois héros romantique et chevalier dévoué à sa Dame, Anne d'Autriche est cette Dame du Roman de Chevalerie.... on a un trio à la façon Arthur/Guenièvre/Lancelot presque ici ^^) qu'au drame romantique..

Oui, c'est pourquoi j'y suis si sensible. Ado, à ma première lecture j'ai tout de suite accroché au contexte décrit, au style romantique qui met superbement en valeur certaines scènes, par exemple, la scène entre Anne d'Autriche et Buckingham mentionnée plus haut. Après, on aime ou on n'aime pas, et il est certain que le romantisme peut être très exagéré - je pense en particulier à cette pauvre Louise de La Vallière dans les volumes suivants - mais Dumas l'a parfaitement adapté au contexte.

L'intérêt d'une relecture des années après, surtout quand on a fait des études d'histoire^^, c'est de reprendre le texte à la lumière des connaissances acquises. Et de prêter davantage attention à des personnages auxquels quand on était plus jeune n n'avait pas forcément fait attention, dans mon cas, Athos et son sens de l'honneur et Aramis et ses menées tortueuses et subtiles.