Et si on allait au ciné?

à sa décharge, il sort d'un sommeil de plusieurs milliers d'années

à savoir les 2 groupes de mutants qui s'opposent, avec le reste du monde en spectateur impuissant

avec bien sûr un combat dantesque entre mutants à la clé !

Avec P'tit Quinquin, Bruno Dumont a découvert que la farce, qui lui était un terrain inconnu, pouvait l'aider à exprimer le profond mépris que lui inspire l'humanité : c'était le titre d'un de ses premiers films, qu'il avait tenu, d'ailleurs, à orthographier avec un « h » minuscule. Pour lui dénier toute grandeur. Il a, aussi, découvert, avec Juliette Binoche, venue le supplier de la faire tourner (le très discutable Camille Claudel 1915), que les stars étaient plus masochistes qu'il n'imaginait — ou espérait. Certaines étaient prêtes à devenir ce qu'il voulait que soient tous ses comédiens : des marionnettes.

D'où Ma Loute, où, sous prétexte d'originalité et de subversion, il oblige Fabrice Luchini à être ridicule, volontairement, mais involontairement aussi, hélas. Où il demande à Juliette Binoche, dont le goût pour la souffrance semble infini, de se livrer à de semblables imbécillités... On le sent émerveillé, et presque gêné, par moments, d'y être parvenu. On le devine tout faraud, encore, d'avoir parsemé son intrigue sans véritable histoire de gags pseudo-poétiques (le flic Machin s'envolant dans les airs comme un ballon, Valeria Bruni Tedeschi en lévitation), censés évoquer le surréalisme : le théâtre de Roger Vitrac. Et Alfred Jarry.

Mais sur Ubu, comme l'écrivait un critique, à l'époque, « souffle le vent de la destruction ». Jarry est un pulvérisateur, un dynamiteur. Il bombarde la morale, l'ordre social, les curés, les généraux et les dictateurs. Quelle audace y a-t-il, en 2016, à montrer des bourgeois comme une race finissante, dégénérée, et les « pauvres » comme des brutes épaisses, éructant des borborygmes tout en saignant leurs ennemis de classe ? Si la subversion en est à ce degré de nullité, tout est perdu...

Le grand problème de Bruno Dumont — et il reste immuable, qu'il change d'univers ou de style —, c'est sa misandrie. Vraie ou fausse. Revendiquée, en tout cas. C'est une impasse. Robert Bresson, auquel on l'a longtemps comparé, réalisait des chefs-d'oeuvre parce qu'il faisait siennes l'incroyable grandeur et la funambulesque bêtise de l'être humain. Mack Sennett et Buster Keaton, qui semblent l'inspirer actuellement, aussi.

Un fol espoir surgit quand s'amorce, sous nos yeux, un flirt entre Ma Loute et la fille androgyne des bourgeois d'à côté. Deux êtres doués de sentiment chez Bruno Dumont : on se pince pour y croire ! Une véritable révolution copernicienne. L'occasion, pour lui, de réhabiliter l'Humanité, avec un « H » majuscule, cette fois... Fausse joie. Le regard du cinéaste se fait encore plus noir. L'androgyne, méprisée — presque condamnée pour son androgynie —, s'en va rejoindre ses parents dégénérés. Et Ma Loute demeure avec les siens. Chaque clan reste désespérément imperméable à l'autre. Toute utopie est interdite...

Et si — ce pourrait même être le secret de ses réussites futures — tous les humains disparaissaient des films du cinéaste ? Ils comptent pour si peu, dans son oeuvre, que leur absence ne gênerait personne. Bruno Dumont ne filmerait, alors, comme dans Hors Satan, que le silence. Le vent. Le souffle de la grâce ou du Mal cherchant à posséder des fantômes. Les grands espaces de sa chère Côte d'Opale, où les broussailles finissent par côtoyer le sable et l'eau. Plus besoin de surréalisme. Ni de grotesque. Ni de Luchini. Ni de Binoche. Le vide. Il n'y aurait que le vide, à jamais. — Pierre Murat

C'est le cas de la découverte de USS Franklin, disparu depuis plus d'un siècle, qui a en fait atterri sur la planète paumée sur laquelle Kirk et son équipage sont contraints d'échouer, et que les héros finissent par retaper suffisamment pour pouvoir le faire décoller :
étant donné qu'en fait c'est avec ce vaisseau que celui qui va devenir Krall échoue lui aussi sur la planète, on voit mal comment ce dernier semble avoir complètement oublié son existence : d'une part, il doit bien se souvenir de l'emplacement de son échouage (ce qui fait que le camouflage visuel ne sert à rien) et, d'autre part, à partir du moment où Kirk et les siens utilisent la téléportation pour sauver le reste de l'équipage, alors que l'USS Enterprise est complètement détruit, Krall doit bien se douter d'où la téléportation est émise. Et il ne tente rien contre ??
Sans compter que lorsque l'USS Franklin le rattrape par la suite dans l'espace, il n'a même pas l'air surpris de le voir voler à nouveau, alors que ça fait plus d'un siècle qu'il n'a pas pu décoller...
Même si on peut suspecter un trou de mémoire de Krall à force d'absorber la force d'autres, cette partie-là de l'histoire semble mal ficelée.

Notamment lorsque Spock révèle que le bijou qu'il a offert à Uhura est radioactif et permet donc de la repérer :
Mc Coy : "Vous offrez des trucs radioactifs à votre copine ??"
Spock : "Les rayonnements sont sans danger, docteur."
Mc Coy : "N'empêche, vous lui offrez un machin qui permet de la pister !!"
Spock : "..."