Et si on allait au ciné ?

clinchamps a écrit:

Critique unanimement sévère au Masque et la Plume...

Je viens d'écouter le podcast. C'est exactement mon ressenti, exprimé avec plus de talent . De belles images et des mouvements de camera ne font pas un film.

Merci pour ton avis, Nephtis Je comptais aller le voir

Nephtis, je l'ai également vu et je n'ai pas grand chose à dire de plus. C'est très travaillé visuellement, mais niveau scénario C'est long, pas vraiment passionnant et on se fiche un peu de ce qui arrive.

J'ai vu hier soir ce polar urbain Dernières  nuits à Milan. L'interprète principal fait toujours mon bonheur. Pierfrancesco Favino est toujours impeccable et tout en subtilité. L'histoire policière nous tient en haleine par sa chronologie façon puzzle, et sa caméra nerveuse ( les  scènes en  voiture et dans le tunnel font monter le rythme cardiaque) . Je regrette quelques caricatures et des invraisemblances, mais dans l'ensemble j'ai passé un très bon moment.

Spoiler:

La passionnée de musique baroque que je suis s'est régalée avec Il Boemo du réalisateur tchèque mais résidant à Paris depuis 20 ans Petr Václav. Un biopic de toute beauté retraçant la vie de Josef Mysliveček, un compositeur contemporain et ami de Mozart, qui a connu brièvement la gloire avant de mourir dans la misère et de tomber dans un oubli quasi total. En écoutant sa musique (et il en a composé beaucoup, des opéras notamment) on ne peut que se réjouir de le voir à nouveau occuper le devant de la scène. Mozart a d'ailleurs repris au moins une de ses compositions qui avaient été refusées par un théâtre italien car se démarquant trop de ce qu'il avait écrit jusque là.

Le film est non seulement intéressant sur le parcours du personnage, se concentrant sur ses débuts dans l'Italie des années 1770 et son accès à la célébrité, mais aussi sur la vie musicale de l'époque. Par exemple sur la précarité de l'existence d'un compositeur qui entend vivre de son art sans dépendre de bienfaiteurs ou mécènes. Plusieurs scènes mettent aussi en avant, avec un grand souci du détail, le déroulement de représentations, au cours desquelles la majeure partie des spectateurs fortunés se contentaient d'écouter la musique et les chants d'une oreille distraite et s'occupaient d'autres choses. On a aussi droit à une scène ahurissante entre le compositeur et le roi de Naples qui semble improbable mais doit coller assez près à la réalité. Vie musicale où les femmes tenaient une place centrale ainsi qu'on le voit avec Caterina Gabrielli, une diva aussi adulée que capricieuse. Les personnages féminins sont vraiment au coeur du film, quelles soient artistes ou femmes mariées, et c'est un atout supplémentaire.

La comparaison avec Amadeus, qui a tant marqué l'histoire du cinéma, est presque inévitable. Mais alors que le film de Milos Forman s'attachait à un mythe, Petr Václav réhabilite un grand artiste, et avec brio.

Merci Tatiana pour ton compte rendu. Il est prévu dans ma petite salle ici, il est sur ma liste de film à ne pas manquer.

Nephtis, j'apprécie également beaucoup Pierfransesco Favino !

Tatiana, merci pour ton retour sur un film qui me fait de l'œil !

Je suis allée voir Master Gardener

Spoiler:

intriguée par la bande annonce.
Et je ne suis pas du tout d'accord avec le commentaire du Monde. Pour moi, pas de joyau ! Une mise en scène chaotique  (avec un passage qui se veut onirique mais qui, pour moi, tombe à plat),cela s'enchaine sans émotion, et sans crédibilité , les acteurs sont rigides et n'arrivent pas à émouvoir. Je suis restée sur ma fin.

Spoiler:

Très curieuse de voir cet ovni, j'ai été favorablement impressionnée. Le film mêle le monde imaginaire à la réalité, tout exposant l'antagonisme homme femme, le tout avec humour et pas mal de clins d'oeil au cinéma. Margot Robbie y est impeccable ( bon je suis fan donc peut être pas objective), Ryan Gosling aussi d'ailleurs ( comme d'habitude ).

Je ne suis toujours pas allée voir Barbie
Merci pour tes retours ! J'ai l'impression que Master Gardener a divisé la critique !

Finalement, j'ai déplacé mon avis sur Oppenheimer dans le topic de Cillian Murphy !

J'ai déplacé les posts sur Barbie chez Ryan Gosling

J'ai vu deux très bons films récemment, que je viens recommander.

Anatomie d'une chute, la dernière Palme d'or cannoise. Un film très maîtrisé et précis. L'essentiel de l'intrigue se passe lors du procès d'une romancière (l'Allemande Sandra Hüller, excellente   , toute en ambiguïté, et qui exprime tant avec ses seuls regards), accusée du meurtre de son mari (Samuel Theis), décédé à la suite d'une chute - accidentelle ou non, c'est toute la question - depuis une fenêtre de leur chalet. Ils sont parents d'un fils malvoyant qui joue un rôle important. C'est remarquablement écrit et interprété, les scènes au tribunal sont captivantes. Antoine Reinartz joue l'avocat général face à la Défense du formidable Swann Arlaud. C'est un peu long (2h30 tout de même), mais le film vaut vraiment le détour.

Un métier sérieux de Thomas Lilti, dont c'est le premier film consacré au monde scolaire. Le temps d'une année scolaire, on suit le quotidien de plusieurs professeurs dans un collège de la banlieue parisienne, et en particulier Benjamin (Vincent Lacoste), jeune doctorant et remplaçant en maths. J'ai trouvé le film à la fois simple et d'une grande justesse, ainsi que très attachant. La difficulté du métier d'enseignant (que je n'aurais jamais eu le courage et l'endurance d'exercer   ), même pour ceux qui en ont la vocation, est au coeur de l'histoire, entre les problèmes de discipline des élèves, les moments de découragement et un quotidien souvent épuisant. Ce qui n'exclut pas une belle solidarité entre l'équipe enseignante, et c'est ce qui m'a le mieux plu : tous forment une communauté qui se serre les coudes, s'entraide et peut aussi se retrouver pour décompresser. Là encore les acteurs sont remarquables, j'ai par exemple beaucoup aimé François Cluzet en prof de français proche de la retraite, fatigué mais toujours attaché à son métier et à ses élèves.

pour Anatomie d'une chute que j'ai énormément aimé

Et je souhaite aussi voir Un Métier sérieux !

Je reviens de voir "le procès Goldmann" et j'en suis encore remuée ! J'ai trouvé le film remarquable par la sobriété de la réalisation, du jeu des acteurs, extrêmement juste et puissant, sans un effet de manche de trop, des dialogues percutants inspirés des minutes du procès. L'auteur ne défend pas une cause, il nous met en présence d'un personnage totalement hors norme, pas sympathique mais fascinant par son esprit brillantissime, et à travers ce procès nous montre en filigrane un contexte socialo-politique qui, je crois, n'a malheureusement pas beaucoup changé !

J'avoue que ce procès, qui a paraît-il défrayé la chronique, n'était pour moi qu'un vague souvenir car en 76 ma propre vie m'occupait trop ! Par contre je me souviens bien mieux de son assassinat...!

Ah merci clinchamps, j'ai lu une excellente critique du film ; je vais tâcher de le voir en dvd ou autre plateforme

Tu ne peux pas au cinéma ? C'est tellement mieux ! par contre comme il vient de sortir, il faudra attendre un peu pour le DVd, et c'est le genre de film qi ne perd pas trop sur le petit écran !

Merci pour ton retour, Clinchamps ! J'avais très envie de voir ce film !

Je l'ai vu aussi et rejoins en tous points tes impressions sur ce quasi huis clos passionnant Clinchamps. J'avoue n'avoir pas entendu parler de cette affaire avant la sortie du film. Le personnage de Pierre Goldman, interprété brillamment par un acteur que je ne connaissais pas non plus, Arieh Worthalter, est en soi captivant, orateur talentueux mais incontrôlable et être manifestement complexe, hanté par ses origines. La restitution du procès, formidable, nous immerge totalement dans les rouages du système, avec son lot de joutes oratoires savoureuses, d'échanges tendus entre l'accusé qui entend assurer lui-même sa défense et son avocat Georges Kiejman, qui tient la barre contre vents et marées   , et de moments d'émotion lorsqu'il est question de sa famille. J'ai entendu une émission sur France Inter dans lesquels la scénariste a expliqué que, en l'absence de minutes du procès, elle a tenté de restituer ce qu'ont pu être les échanges et les débats. C'est une grande réussite qui fait ressortir des thématiques toujours très actuelles, en particulier sur les questions raciales et de violences.

Contente que tu l'aies aussi aimé, Tatiana !!

Nouvelle sortie ciné : "les feuilles mortes " de Aki Kaurismaki (non, pas japonais, mais finlandais ! ) et j'ai adoré !!!
C'est une épure, pas un mot, pas une image, pas un plan de trop ou inutile, un environnement pire que réaliste : je dirais "une vie de m...", des personnages ordinaires...MAIS... des éclats d'humour inattendus et qui arrivent à froid, une bande son remarquable par le choix des chansons, des musiques et de leur place dans l'histoire, une interprétation au rasoir, un scénario qui se construit sous nos yeux, et la touche Kaurismaki : l'humanité, la générosité, le bonheur !
J'en suis ressortie avec le sourire, le cœur en joie, ainsi que les 3 autres spectatrices...

Ne le ratez pas, c'est si rare la vraie vie et pourtant des gens heureux !!

Merci pour ton joli retour !

Moi je suis allée voir Le procès Goldman finalement (je voulais voir Les feuilles mortes, mais l'horaire ne me convenait pas) et j'ai beaucoup apprécié l'austérité et l'efficacité  du film. Je rejoins tout à fait vos ressentis, clinchamps et Tatiana !
Arieh Worthaler, que j'avais déjà vu dans Girl (il jouait le père de la jeune fille), est très bon (je lui ai trouvé une certaine ressemblance avec  cet acteur italien des années 70-80 Gian-Maria Volonte, je ne sais pas si certaines se souviennent de lui ?).

clinchamps a écrit:

Contente que tu l'aies aussi aimé, Tatiana !!

Nouvelle sortie ciné : "les feuilles mortes " de Aki Kaurismaki (non, pas japonais, mais finlandais ! ) et j'ai adoré !!!
C'est une épure, pas un mot, pas une image, pas un plan de trop ou inutile, un environnement pire que réaliste : je dirais "une vie de m...", des personnages ordinaires...MAIS... des éclats d'humour inattendus et qui arrivent à froid, une bande son remarquable par le choix des chansons, des musiques et de leur place dans l'histoire, une interprétation au rasoir, un scénario qui se construit sous nos yeux, et la touche Kaurismaki : l'humanité, la générosité, le bonheur !
J'en suis ressortie avec le sourire, le cœur en joie, ainsi que les 3 autres spectatrices...

Ne le ratez pas, c'est si rare la vraie vie et pourtant des gens heureux !!

Je te rejoins complètement Clinchamps. Une lueur d'espoir existe toujours pourrait on dire ....
Je n'ai cessé de penser à Edward Hopper et ses personnages solitaires.

Petit Faucon a écrit:

Arieh Worthaler, que j'avais déjà vu dans Girl (il jouait le père de la jeune fille), est très bon (je lui ai trouvé une certaine ressemblance avec  cet acteur italien des années 70-80 Gian-Maria Volonte, je ne sais pas si certaines se souviennent de lui ?).

Oui, c'est vrai !! Justement j'avais la sensation d'un déjà vu, assez vague, et tu as mis le doigt dessus !!

Ravie que tu aies aimé ce film !

Nephtis je suis heureuse que tu aies aimé ce film et que tu sois du bon côté des avis ! Une partie des auditeurs du Masque et la Plume ont adoré comme toi et moi, mais une autre a parlé d'ennui, de vide, de misérabilisme sordide et de nullité ! Je suis toujours ébahie du mur de verre qui peut séparer les gens !

Je viens de voir mon film coup de coeur de l'année :

Spoiler:

L'intrusion du fantastique dans notre réalité, un rythme qui vous prend à la gorge , on passe de l'émotion au suspens, du film de genre au film d'action. Il y a des moments de grâce pendant lesquels vous souriez ou vous essuyez discrètement une larme., le film ne vous laisse pas en paix. Je ne suis pas particulièrement fan de Romain Duris, mais là je reconnais que l'acteur est impressionnant par la générosité de son jeu, et face à lui Paul Kircher est éblouissant dans le rôle d'un ado fragile qui va s'émanciper et vivre sa vie...

Spoiler:

Je vais retourner le voir....

Merci pour le retour, Nephtis Comme toi, je n'aime pas trop Romain Duris mais ce que tu dis du film, me tente