Jeu littéraire pour chasser les idées noires

Voici pour ne pas céder à ma flemme, un texte concocté à la va-vite

Les petits rats entrèrent têtes baissées, les regards au ras du sol, trainant leurs petites jambes avec découragement. Le déluge de colère déversé par le professeur ce matin, ne semble pas étranger à cette situation. Il se rapprochèrent silencieusement de la scène. Les premiers mouvements semblaient subir comme un léger blocage et on sentait presque des frissons d'appréhension dégagés par leurs frêles silhouettes. Les notes de musiques fusèrent progressivement, tandis qu'attendrie, la voix du professeur corrigeait quelques soubresauts. Se sentant à nouveau en terrain ami, les corps se délièrent.

Très mignon Ysabelle tu as détourné les mots et écrit un texte charmant.

Ce que je n'ai pas réussi à faire

Je poste quand même ce que j'ai écrit, en espérant trouver une idée plus joyeuse avant la fin de la journée

Citation :

En plein découragement, c’est sur le conseil de son meilleur ami que Paul décide de se rapprocher d‘un psy. Après de longues séances, sous le regard neutre du thérapeute, enfin le blocage saute, et dans un déluge de mots il évoque avec un frisson les rats qui l’ont terrorisé dans son enfance.

Voici ma proposition ! J'ai trouvé que la sélection de mots n'était pas évidente, j'ai buté un moment sur le mot blocage, et finalement j'ai tout réécrit pour ce mot.

Annwvyn a écrit:

John Winchester s’était assis sur une bitte d’amarrage et prenait des notes pour ses patrons de Londres, le dos parcouru de frissons sous son grand parapluie noir. Voilà des semaines que c’était le déluge, le blocage du canal ne cessait pas, et les navires formaient comme une masse compacte, rapprochés les uns des autres par le vent violent. John parcourait les quais du regard, saluait parfois un visage ami qui lui souriait dans la brume humide, puis écrivait, en mots brefs. Agitation des marchands. Découragement des matelots. Les rats détalent et l’odeur de pluie est partout.

Merci Roz mais il y a quand même des phrases un peu limite Comme "le regard au ras du sol". Des pâquerettes au sol, c'est un peu tiré par les cheveux Tant pis, je voulais surtout bousculer mes neurones endormies

Ysabelle: j'entends d'ici le bruit furtif des chaussons sur le parquet.

Rosalind: voilà une dératisation pour le moins radicale.

Annwvyn: belle ambiance des quais londoniens sous la pluie, ça poisse de partout.

Merci L'Ami

Annwvyn une météo pourrie, et les rats quittent les navires

Merci beaucoup Rosalind et L'Ami ! A dire vrai, je pense que je situe plutôt mon texte dans les colonies anglaises de l'époque (19ème siècle par exemple ?), en Inde par exemple, sous une pluie de mousson. Et je vois assez mon personnage comme un journaliste, ou un fonctionnaire, qui rend des comptes au Royaume-Uni.

Voici mon texte :

Elianor a écrit:

La pièce était plongée dans l’obscurité. À tâtons, il se rapprocha des maigres rayures de soleil que les volets laissaient filtrer. Il s’escrima un temps contre le système de fermeture de la fenêtre avant de résoudre le blocage d’un bon coup d’épaule. Un frisson le parcourut devant la scène qui s’offrait à son regard, en pleine lumière. Un déluge de plâtre, de poussière et de gravats semblait s’être abattu sur le plancher. Des rats avaient dû nicher là autrefois, mais même eux avaient fini par fuir l’endroit. Le découragement le submergea. Une présence amie dans ce lieu stérile lui aurait fait le plus grand bien !

Merci L'Ami

Elianor quel spectacle désolant  

S'il veut remettre en état, il aura bien besoin d'aide  

@ Ysabelle : j'avais pensé à la danse pour les rats moi aussi, mais je n'ai pas trouvé l'angle que je voulais

@ Annwvyn : bonne idée l'allusion au canal bloqué 

@ Elianor : oui en effet c'est la cata 

Argggghhh, prise de tête, là. Je ne sais vraiment pas quel texte choisir. Ils sont tous excellents et tellement différents !

BOn, allons-y ...

Petit Faucon
Ton personnage me fait de la peine et on ressent tellement ce découragement après l'exaltation des révoltes. Cette impression que quoi qu'on fasse on est toujours impuissant. Et en plus, il s'est fait arrêter... pauvre garçon...


L’Ami
Bouh, je n'aimerais pas qu'on me prédise l'avenir, moine ou Mme Irma, ça me ferait peur... Ton moine il a quelque chose de Yoda ... "Ton ami, un jour tu épouseras".


Ysabelle
Que c'est joli ! Ils me font de la peine ces petits rats, j'en ressens encore les douleurs aux orteils 35 après  et je n'avais pas un prof qui finissait par s'attendrir...

Rosalind
Quelques mots et déjà une histoire. Je me demande bien ce que ces rats de l'enfance ont fait à son "lui" adulte.

Annwvyn
John Winchester ... c'est le nom du père dans Supernatural, non ?
En tout cas, super ambiance, on sent les odeurs, on ressent le côté oppressant de l'atmosphère, au propre comme au figuré. Beau travail... et on a envie de connaître la suite...

Elianor
Toute une ambiance, on dirait le début d'un roman. Que va-t-il se passer ? Que s'est-il passé ? J'espère qu'il va trouver une présence amie...

Bien, puisqu'il faut trancher ... tranchons... (comme disait Robespierre)...    (oui, je sais, elle est nulle) La personne condamnée à fournir 8 mots sera...

Spoiler:

Olala merci Lily, je ne m'attendais pas à ce que tu choisisses mon texte. J'ai appelé mon personnage John Winchester par pure improvisation du moment, et je ne connais pas du tout Supernatural.

Allons à mon tour de proposer des mots, et rendez-vous dimanche soir/lundi journée prochain.

Les huit mots a écrit:

épaule
Robespierre
sensible
aimer
binocles
parfumé
noir
pissenlit

Félicitations Annwvyn.

Allez, vite fait, inspiration de pause déjeuner...

Citation :

Son esprit ne lui fournit que des platitudes élimées par des siècles d’usage, des “elle n’était pas faite pour toi”, des “tu vaux mieux que ça”, et la pire de toutes, “une de perdue, dix de retrouvées”. Il préfère se taire alors que son ami se liquéfie contre son épaule. Le noir qu’il broie n’a rien du breuvage parfumé qu’il lui a servi à son arrivée et qui refroidit sur la table basse. Il le savait bien, lui, qu’elle ne l’aimait pas et qu’elle le ferait vite plus cocu qu’un pissenlit, mais il pensait qu’elle prendrait plus de précautions pour ne pas trop blesser cet être sensible avec ses binocles, maintenant embués, qui lui glissent au bout du nez, lui donnant des airs de Robespierre de salle des profs. Il resserre un peu ses doigts autour de l’épaule désespérée, un gros soupir sanglotant lui répond. Il a servi le café, gardé les platitudes, et il ne lui reste à offrir que des bras amis.

Annwvyn tu t'es surpassée  les mots sont de plus en plus difficiles à détourner  je manque d'inspiration sur ce coup-là

Lily tu es en verve ! je ne connaissais pas l'expression cocu plus vite qu'un pissenlit

Rosalind a écrit:

Annwvyn tu t'es surpassée  les mots sont de plus en plus difficiles à détourner  je manque d'inspiration sur ce coup-là

Lily tu es en verve ! je ne connaissais pas l'expression cocu plus vite qu'un pissenlit

Le cocu est l'autre nom du pissenlit chez nous...

L'oiseau noir s'était perché sur l'épaule de la statue de Robespierre, abandonnée dans un coin parmi les ronces et les pissenlits. "Je n'aime pas cette atmosphère d'oubli, parfumée de révisionnisme, progression sensible du refus de l'Histoire." Essuyant ses binocles avec un mouchoir de soie, le vieux professeur s'éloigna en soupirant.

Wow, c'est beau.

Lily of the valley a écrit:

Le cocu est l'autre nom du pissenlit chez nous... [/quote]

Parce qu'il est jaune, couleur des cocus...

Très jolie ton histoire de rupture ! Merci pour mon mini-texte !

Bien vu Rosalind, difficile de détourner les mots, et d'y trouver un chemin vers le Japon !

clinchamps a écrit:

difficile de détourner les mots, et d'y trouver un chemin vers le Japon !

Tu y es parvenue avec brio

Voici ce que les mots m'ont inspiré

Citation :

Petites annonces du Télégramme :
Mère célibataire, enseignante, 30 ans, cherche homme sérieux et sensible, 30/40 ans, aimant les enfants, la nature, et ayant le sens de l’humour.
Elle a reçu une réponse :
Rendez-vous devant le fleuriste de la rue Robespierre, avec une rose jaune parfumée.
Le cœur battant, elle enfile sa petite veste noire qui la met en valeur, et par défi pique une fleur de pissenlit à sa boutonnière.
Un homme s’approche, est-ce lui ? larges épaules, souriant, rassurant, mais porteur de binocles. Bah, personne n’est parfait !

C'est excellent !!

@ Lily : un très joli texte, toujours plein d'émotions 

@ clinchamps : j'aime bien ce personnage qui refuse la réécriture de l'histoire

@ Rosalind : très réussi et original !!

De mon côté je passe mon tour, pas d'inspiration et manque manifeste de temps 

Voici ma participation hors concours:

Citation :

« La tienne ne restera guère sur tes épaules Robespierre, je te précède sensiblement. Certes, j’aurais aimé la voir rouler dans le panier, devancée par tes binocles incapables de te permettre de voir plus loin que le bout de ton nez, comme celui parfumé et poudré du citoyen Capet. Ton temps est compté, ton avenir bien noir, mais rassure-toi, je te garderai quelques pissenlits à déguster par la racine, foi de Danton. »

Glaçant et prémonitoire