Jeu littéraire pour chasser les idées noires

Il y a longtemps, très longtemps   dans ma lointaine jeunesse, une amie d'étude m'avait invitée à séjourner à Firenza dans la maison de ses parents. Une très vielle maison dans la rue du marché de San Lorenzo. Ses parents fabriquaient et vendaient des pâtes longues et multicolores sur un étal, juste en dessous avec en prime une spécialité de cochons de lait  grillé et de tripes en sandwiches,  c'était vraiment bon et à classer dans le patrimoine mondiale de l'alimentation     d'ailleurs, Lorenzo de Medicis en était friand.

J'ai pendant mon séjour rencontré toute la famille, fière d'être de souche Florentine et attachée à une certaine famille de grands marchands de la ville qui employaient préférentiellement certaines personnes de leur famille depuis toujours. Ce que j'ai appris pendant ce séjour et cela à changé en ce 21 siècle, c'est la fierté d'aimer son travail choisi ou non, il faut juste apprendre à aimer et le faire bien, que  tu fabriques des pâtes, ou que tu fasses le ménage.

Mon amie avait une tante  prénommée Gina    ma Jeanne à moi. Elle travaillait dans le Palais d'une très vieille famille de la ville. Elle faisait le ménage comme tu dis    et elle en était extrêmement fière.

Elle ne prenait soin d'une immense  pièce d'apparat de la grande maison, qui servait depuis des générations à recevoir des invités prestigieux aidée par deux jeune fille à qui elle apprenait le "métier". Son regard brillait lorsqu'elle parlait des trésors qu'elle conservait en un état magnifique, puis, un jour, mon amie me dit :

- Gina a demandé à sa maîtresse l'autorisation de visiter à une petite Française qui séjourne chez sa sœur, la pièce qu'elle entretient ainsi que la maison et les jardins.

Jamais je n'aurai osé demander -

J'ai été accueilli par Madame    charmante dame très volubile avec qui j'ai parlé Français. J'ai eu droit à de la vraie limonade dans le jardin sous les citronniers, et j'ai eu le coup de foudre pour le métier de Gina,   la pièce qu'elle entretenait était waouuuu ! et pourtant depuis j'en ai visité de beaux endroits !  Ensuite, courtoisement, Monsieur est venu me parler de son "dada" les Etrusques, heureusement j'avais beaucoup lu et vu dans la prestigieuse cité. Ce fut une journée  dans une vie de modeste Française absolument inoubliable.

Alors oui, certaines personnes sont riches et certaines entretiennent les objets : tant mieux, en plus s'ils aiment et en sont fiers, bravo.

Avec mon amie, nous sommes ensuite allés visiter Carrare sur les conseils de Monsieur. J'ai imaginé comme il me l'avait si bien décrit, Michel Ange choisissant ses blocs de marbre pour son David et sa Piéta. Dans un atelier, un ouvrier amusé m'a regardée caresser une vasque - je n'ai plus jamais senti sous ma main autant de douceur, lorsque j'ai décrit la main de Jeanne, c'était moi dans cet atelier.