Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| Francis Scott Fitzgerald | |
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Auteur | Message |
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misshoneychurch Poppy dream by the Arno
Nombre de messages : 6062 Date d'inscription : 01/09/2006
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Mer 5 Juin 2013 - 14:39 | |
| En même temps, Luhrmann est un réalisateur qui provoque des réactions assez extrêmes. Apparemment, les critiques avaient déjà détesté Romeo + Juliet, donc il y avait peu de chances que Gatsby leur plaise. Je trouve ça intéressant quand l'un d'eux dit que Luhrmann a complètement contredit Fitzgerald en abusant du clinquant etc, parce que c'est un avis que je conçois, mais pour ma part j'y vois un parti pris du réalisateur pour pousser volontairement son spectateur à la nausée. En revanche, je ne comprends pas qu'ils ne voient aucune profondeur dans l'histoire et les personnages puisque je trouve au contraire qu'on a bien l'occasion de voir les différentes facettes des personnages, y compris chez Gatsby qui n'est pas un simple amoureux béat mais aussi un type pas très net. Il y a quand même un des critiques qui a aimé après un moment à s'inquiéter, ce qui ressemble à la réaction de plusieurs lambtonniennes. Moi c'est simple, j'ai su que j'allais aimer ce film quand Daisy dit à propos de sa fille : "j'espère qu'elle sera idiote". |
| | | marie21 Lost in RA Sunbae
Nombre de messages : 19045 Age : 45 Localisation : In a forest, halfway from the Peak District to Seoul with a stopover in Istanbul Date d'inscription : 25/09/2006
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Mer 5 Juin 2013 - 19:39 | |
| je n'ai pas écouté et n'ai pas envie de le faire! j'ai vu le film et maintenant, j'ai ma propre opinion! - Citation :
- En revanche, je ne comprends pas qu'ils ne voient aucune profondeur dans l'histoire et les personnages puisque je trouve au contraire qu'on a bien l'occasion de voir les différentes facettes des personnages, y compris chez Gatsby qui n'est pas un simple amoureux béat mais aussi un type pas très net. Il y a quand même un des critiques qui a aimé après un moment à s'inquiéter, ce qui ressemble à la réaction de plusieurs lambtonniennes. Moi c'est simple, j'ai su que j'allais aimer ce film quand Daisy dit à propos de sa fille : "j'espère qu'elle sera idiote".
tout à fait! j'ai justement trouvé que les personnages étaient très bien écrits, et très profonds! j'ai du mal à comprendre Daisy par exemple, parce que c'est un personnage très complexe! j'aurais choisi Gatsby à sa place même si lui effectivement n'est pas très net comme mec! j'ai adoré le moment où il se met en colère!! sur le coup, ça m'a vraiment surprise parce qu'il est toujours très poli, il fait très gentleman!!! et d'un coup, il est hors de lui!!! chapeau à l'acteur!!! Gatsby reste une énigme pour moi à la fin, mais c'est un très beau personnage, hyper complexe comme je les aime dans les "romantic thrillers" que je lis! Par contre, MissHoneychurch, je ne me souviens pas de la réplique de Daisy concernant sa fille! ça m'a échappée!! si c'était tout au début, c'est normal car ne connaissant pas les noms de tous les personnages, j'étais un peu perdue quand Tobey McGuire arrive chez Daisy et son mari par exemple! @Tatiana: concernant la critique sur la vulgarité, j'aurais tendance à être d'accord! j'ai trouvé le mari de Daisy insupportable et très vulgaire, les filles avec lesquelles il couche le sont aussi mais pour moi, c'est fait exprès!!! c'est pour montrer que le mari de Daisy a beau être riche, être bien né et éduqué et avoir un bon statut social, il n'en est pas moins un s ***** de 1ère qui se comporte en véritable mufle! en contre-partie, on a Gatsby qui vient d'un milieu très modeste et qui se comporte toujours en vrai gentleman! lui justement n'est jamais vulgaire!!! ôtez-moi d'un doute, le mari est tout aussi insupportable dans le livre, non? |
| | | misshoneychurch Poppy dream by the Arno
Nombre de messages : 6062 Date d'inscription : 01/09/2006
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Mer 5 Juin 2013 - 20:50 | |
| Oui, et Daisy aussi est méprisable. Je la trouve un peu plus humanisée dans le film, au moins durant sa relation avec Gatsby. |
| | | marie21 Lost in RA Sunbae
Nombre de messages : 19045 Age : 45 Localisation : In a forest, halfway from the Peak District to Seoul with a stopover in Istanbul Date d'inscription : 25/09/2006
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Mer 5 Juin 2013 - 20:56 | |
| Merci pour la réponse! encore une fois, Daisy est très difficile à comprendre même si on la sent très fragile et incapable de prendre la bonne décision!!! très indécise, on voit très bien qu'elle n'est plus sure de ses sentiments pour Gatsby! j'adore ta ban, Miss Honeychurch! |
| | | misshoneychurch Poppy dream by the Arno
Nombre de messages : 6062 Date d'inscription : 01/09/2006
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Mer 5 Juin 2013 - 22:04 | |
| Merci. J'ai juste découpé une photo en fait. Pour Daisy, - Spoiler:
elle cherche le confort, point. Nick est très amer en ce qui la concerne elle aussi. Elle joue avec Gatsby, mais elle est bien trop égoïste pour l'aimer sincèrement. C'est pour ça que j'aime le fait qu'elle dise qu'être idiote est une bonne chose pour une fille dans le film (je ne m'en rappelle pas dans le livre). Je trouve que ça lui donne une légère excuse pour son comportement, même si Fitzgerald était plus impitoyable à son égard.
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| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Lun 10 Juin 2013 - 12:14 | |
| Je sors présentement* du cinéma où j'ai découvert le Magnifique - ou, plus justement, l'Énigmatique - Gatsby de Francis Scott Fitzgerald, version Baz Luhrman, rap et technicolor. Autant vous dire d'entrée de jeu que je n'ai pas goûté le chef-d'œuvre, sans doute l'un des cinq films les plus ennuyeux jamais visionnés dans ma vie d'amateur de navets et autres betteraves sur écran blanc. Cependant, une fois n'est pas coutume, ce n'est pas pour d’éventuelles infidélités au roman dont elle est l'adaptation que je fustige cette version puisque, dans le vague souvenir d’adolescence que j’en conserve, elle reflète somptueusement le morne désintérêt éprouvé à la lecture du texte. Cela étant et tout mauvais esprit mis à part, je nominerais volontiers cette version cinématographique, par ailleurs visuellement flamboyante, dans la catégorie du meilleur film humoristique (involontaire) de l'année 2013, en concurrence avec Kick-Ass 2, prochainement sur vos écrans.
Que dire pour bien dire? Comme nombre d'entre vous l'ont souligné à juste titre il me semble, le film, demeure visuellement époustouflant, que ce soit dans les prises de vue, l'accroche des lumières, naturelles ou urbaines, ou les décors kaléidoscopiques se dissolvant les uns après les autres pour laisser place à chaque fois à une composition plus éblouissante encore de formes et de couleurs. Baz Luhrman fait son travail de Luhrman avec gourmandise, multipliant les effets dans un amour des matières, des couleurs et des paysages qui, pour le coup, en devient communicatif. Pour le reste…
J'ai rarement vu de ma vie des personnages si creux, si vains, si artificiels et si psychologiquement peu crédibles déployer un tel luxe de réflexions métaphysiques et de névroses pensives pour refléter un néant devenu si parfait, à mesure que l'histoire avance, qu'il en atteint une sorte de profondeur opaque. Entendons-nous bien: je ne suis pas en train de dire que l'histoire m’a déplu parce que les personnages, peu sympathiques, m’auraient rebutée par leurs faiblesses ou leurs mauvais penchants. Bien au contraire: en littérature comme au cinéma, je chéris les salopards, grands mythomanes, petits criminels et autres traîtres bien achalandés pour ne pas accueillir, avec gourmandise moi aussi, la promesse des figures troubles, glauques et chancelantes offerte par ce mythe de la littérature américaine.
D’abord, les personnages sont d’une facture absolument artificielle, le vide le plus total le disputant sans honte à une caricature achevée. Jay Gatsby? Le prototype du romantique déchu dans toute sa ronflante splendeur, qu'on entendrait presque hurler à pleins poumons la Quête de Jacques Brel sous la douche – pardon, sous une cascade brumeuse et dorée de champagne, creusée par ses soins à coups de mystérieux millions dans une cavité secrète de la plus haute falaise du canton –, évoluant tel un sphinx imperturbable dans une débauche de biens auxquels il n’attache aucune importance, le héros fitzgéraldien se mourant d’amour pour l’inaccessible étoile sans jamais prêter réelle valeur à des biens dans lesquels il se complait en réalité par désespoir**. Daisy Buchanan? Une Madame Bovary à l’américaine désœuvrée, blondinette futile aussi charmante qu'une bulle de Proseco tiédasse trop longtemps oublié au soleil, incapable d'amour, incapable de haine, incapable de douceur, de violence, de rébellion ou d'endurance, si incapable de tout que l'on en vient à se dire qu'elle aurait pu, quelques siècles plus tôt, inspirer à Maïmonide de très belles pages sur la théologie négative, si dépourvue de ceci et de cela que l'on se demande par quelle ventriloquie magique Fitzgerald, et les scénaristes du film après lui, est parvenu à insuffler à cette poupée sans âme quelque mouvement de vie spontané. Tom Buchanan ? Là aussi, le scénario taille la psychologie du personnage dans une dentelle digne des brodeuses de Saint-Gall. La brute épaisse faite riche Américain inculte : raciste, antisémite, phallocrate, méprisant les classes inférieures sans posséder un seul trait des gentlemen de sa condition, coureur invétéré, tabassant sa maîtresse attitrée entre deux saouleries et fomentant un meurtre par personne interposée en poussant un homme détruit aux dernières extrémités. En bref, on lui confierait volontiers un poste dans un jardin d’enfants, une maison de retraite ou au gouvernement en se demandant par quel miracle les sept fées de l'indigence morale ont pu se pencher toutes ensembles sur son berceau.
Chez aucun des personnages ne transparaît l'une de ces nuances subtiles et troublantes qui fait la complexité des visages lorsqu'ils plongent à demi dans une pénombre révélatrice. Chez aucun n'émergent ces contrastes de personnalité, ces incompréhensibles mélanges de sentiments, tourbillons de causes et d'effets insaisissables qui rendent les êtres de papier plus réels que les humains mêmes. Difficile de croire à cette tragédie amoureuse et humaine, de s’y laisser aller sans réserve, quand les personnages semblent répondre non pas à ces élans intérieurs que nous connaissons tous mais aux besoins d’un scénario poussif et didactique conçu pour ne pas égarer le spectateur : Baz Luhrman eut-il demandé à ses acteurs de se promener avec des écriteaux suspendus autour du cou aux noms de « Grand méchant », « Grand désespéré » ou « Grande godiche insatisfaite » que les caractères n’en auraient pas paru moins nuancés.
Ensuite, j’ai été démâtée par le jeu très théâtral des acteurs, notamment durant certaines scènes-clefs de l’histoire. L’interprétation des comédiens m’a paru excessivement didactique, dépourvu du moindre réalisme psychologique. Gatsby est mystérieux. Gatsby alterne entre le sourire solaire du gentleman à qui tout réussit et la mine impénétrablement soucieuse d’un homme que l’on sent aux prises avec des angoisses métaphysiques. Daisy est mélancolique. Daisy passe d'un rire cristallin et enchanté aussi emperlé que ses robes à sequins à de grands yeux tristes emplis de larmes face à la beauté du soleil couchant – que l’on suppose vivante métaphore de l’inanité de la vie. Tom est rustre. Tom vocifère, crache, gigote et hoquète, titube entre femmes et coupes de champagne en s’agrippant aux unes et aux autres avec la même galanterie d’homme bien éduqué.
- Spoiler:
Et l’art de l’hyperbole atteint son sommet avec la scène – musicalement plaisante – dans laquelle Nick Carraway, le narrateur de l’histoire, et Meyer Wolfsheim, truand aux costumes impeccables, conversent ensemble dans le gourbi secret où Gatsby entraîne son ami pour la première fois. Meyer incarne le prototype du truand superficiellement poli que l’on sent prêt à dévorer le bras amputé de frais de quiconque ferait mine de menacer ses intérêts. Hâbleur, il joue le rôle de garant de moralité assigné par Gatsby avec une approximation bien dosée qui semble hurler à la face du spectateur : « Attention ! Personnage louche et peu fiable, probablement aussi menteur qu’un bonimenteur de marché. » Et pour le cas où le spectateur n’aurait toujours pas compris de quel côté de l’écran se situe le mafieux en costard bariolé, Baz Luhrman épingle sur la cravate du personnage tout en bagout une molaire humaine ornée de dorures du meilleur goût. « Attention ! Pour les spectateurs vraiment très lents qui n’auraient toujours pas compris, Meyer Wolfsheim est un truand de la pire espèce, de celle qui vous arrache les dents une à une pour s’en confectionner broches et boutons de manchette. »
Si je veux être charitable, et quitter un instant le terrain de l’ironie la plus pure, je dois ajouter que j’ai eu la nette impression que le message du film réside dans une confrontation d’autant plus violente que visuellement explosive entre un monde riche, doré, tout fait de belles femmes multicolores, de beaux messieurs en costumes, de musique cuivrée et d’expansion urbaine, et ce sentiment d’absurdité qui saisit Nick au plus fort de la vie même.
- Spoiler:
Il me semble que c’est précisément ce choc viscéral entre un extérieur gros de mille plaisirs et un intérieur que rien ne peut combler qu’illustre Nick lors de deux scènes mémorables où il explique se trouver « à la fois dedans et dehors ». Un sentiment d’absurdité créé par le hiatus entre des moments forts en émotion, vécus avec une passion de l’instant enragée, et l'observation, par un regard intérieur appréhendant scènes et sentiments avec distance, de tout ce bouillonnement incessant.
Le problème, c’est que ce sentiment d’absurdité, qui réunit sans doute Daisy, Gatsby et Nick plus encore que les secrets de la liaison entretenue par les deux premiers, est fort mal illustré par le film dont les possibilités de décalage, burlesques ou tristes, semblent mal exploitées par un scénario très « premier degré ».
L’un des amis avec qui j’ai été voir le film a exprimé l’hypothèse, au sortir de la salle, que Gatsby n’est peut-être rien d’autre qu’un roman plat et nombriliste sur lequel, croyant percevoir des enjeux sociologiques, philosophiques, religieux, politiques ou psychologiques au détour d’un personnage ou d’une phrase un peu plus réussis que les autres, les lecteurs projettent une profondeur en réalité inexistante.
Je dois dire qu’après avoir visionné cette adaptation, je ne suis pas loin de le penser moi-même.
* J'ai commencé la rédaction du compte-rendu hier soir. ** C’est à se demander pourquoi tant de dépressifs se complaisent dans la pauvreté quand on sait le bonheur de sombrer dans une soie ouvragée ?
Dernière édition par Dérinoé le Lun 10 Juin 2013 - 15:35, édité 5 fois |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Lun 10 Juin 2013 - 14:41 | |
| - Dérinoé a écrit:
- L’un des amis avec qui j’ai été voir le film a exprimé l’hypothèse, au sortir de la salle, que Gatsby n’est peut-être rien d’autre qu’un roman plat et nombriliste sur lequel, croyant percevoir des enjeux sociologiques, philosophiques, religieux, politiques ou psychologiques au détour d’un personnage ou d’une phrase un peu plus réussis que les autres, les lecteurs projettent une profondeur en réalité inexistante.
Il me plait bien ton ami Dérinoé. Il a le même avis que moi, mais il le formule avec beaucoup plus de talent |
| | | Tatiana A view from the past
Nombre de messages : 14359 Age : 39 Localisation : Quelque part dans l'Angleterre du XIXe... Date d'inscription : 26/02/2010
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Lun 10 Juin 2013 - 18:42 | |
| - marie21 a écrit:
- @Tatiana: concernant la critique sur la vulgarité, j'aurais tendance à être d'accord! j'ai trouvé le mari de Daisy insupportable et très vulgaire
On est d'accord, il est vulgaire. Mais le critique du "Masque et la plume" a utilisé ce terme pour qualifier le film tout entier, d'où mon incompréhension. - Dérinoé a écrit:
- L’interprétation des comédiens m’a paru excessivement didactique, dépourvu du moindre réalisme psychologique. Gatsby est mystérieux. Gatsby alterne entre le sourire solaire du gentleman à qui tout réussit et la mine impénétrablement soucieuse d’un homme que l’on sent aux prises avec des angoisses métaphysiques. Daisy est mélancolique. Daisy passe d'un rire cristallin et enchanté aussi emperlé que ses robes à sequins à de grands yeux tristes emplis de larmes face à la beauté du soleil couchant
En quoi est-ce manquer de réalisme ? J'ai trouvé qu'au contraire les deux acteurs, Di Caprio surtout, restituent bien les facettes de leurs personnages. Leur gaieté n'est qu'une façade pour dissimuler leur malheur. Dans la société qu'ils fréquentent, l'important est de paraître de ne rien laisser transpercer de leurs sentiments. Ils ne ce confient qu'à Nick, qui sent tout de suite que quelque chose ne va pas dans le couple Buchanan, et chez Gatsby, si mystérieux. Lui a tout pour lui, mais il lui manque justement ce qu'il désire le plus et qu'il a perdu. Le fait que l'un et l'autre passent du rire aux larmes, en quelque sorte, trahit bien le mal-être qu'ils traînent depuis plusieurs années. _________________ |
| | | Dérinoé Ready for a strike!
Nombre de messages : 1084 Date d'inscription : 15/10/2011
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Lun 10 Juin 2013 - 20:35 | |
| @ Serendipity:
- Citation :
- Il me plait bien ton ami Dérinoé.
Eh! Bien écoute, il me plaît bien à moi aussi.
- Citation :
- Il a le même avis que moi, mais il le formule avec beaucoup plus de talent lol!
Nous sommes allés voir le film à trois et, ce qui est intéressant, c'est que, bien qu'il nous ait tous laissés perplexes, chacun de nous a tenté de l'interpréter différemment. Mon amie a émis l'hypothèse que Gatsby incarne peut-être une certaine image de l'Amérique des années vingt: un développement économique menant à tous les excès, une opulence dont le monde profitait à outrance sans pour autant en saisir l'origine ou les mécanismes, une sorte de fuite en avant permise par un matérialisme débridé où les relations humaines passaient au second plan, la recherche d'un inaccessible idéal, à peine effleuré déjà disparu.
- Spoiler:
Cela étant, de son constat propre, l'histoire d'amour contrariée entre Gatsby et Daisy prend difficilement place dans une lecture du héros comme métaphore d'un pays en pleine expansion.
@ Tatiana:
- Citation :
- En quoi est-ce manquer de réalisme ? J'ai trouvé qu'au contraire les deux acteurs, Di Caprio surtout, restituent bien les facettes de leurs personnages. Leur gaieté n'est qu'une façade pour dissimuler leur malheur. Dans la société qu'ils fréquentent, l'important est de paraître de ne rien laisser transpercer de leurs sentiments.
Dans tous les films où je l'ai vu, j'ai toujours trouvé que Leonardo Di Caprio était excellent acteur et, sur les comédiens impliqués dans cette version de Gatsby, je n'ai rien à dire: dans la mesure où le scénario n'entrave pas leur talent, je les ai trouvés bons.
Cela étant, je n'ai absolument pas compris en quoi résident leurs malheurs respectifs.
- Spoiler:
Gatsby ne court pas après une femme bien réelle, pas même après le rêve d'un amour empêché puisque, lorsqu'il retrouve l'être aimée après les nombreuses péripéties esquissées en filigrane du récit, il semble ne vouloir qu'une seule et même chose: l'aveu, public et assumé, qu'elle n'a jamais aimé que lui et qu'elle n'a éprouvé aucun sentiment pour son mari durant le temps de leur mariage. Loin de tenter de profiter de sa relation avec Daisy ou d'aménager une voie de sortie que sa fortune leur permettrait sans doute, il se cramponne à cet aveu rétrospectif, à cette volonté de faire réécrire à la femme qu'il aime un passé de peu d'importance.
Et, de même, Daisy ne fait rien pour s'extirper de son malheur d'enfant gâtée, ni avant ses retrouvailles avec Gatsby, ni même après, se laissant porter sur des flots qui, finalement, la libèrent de la nécessité de ramer pour atteindre une rive quelconque. Que ce soit en tant qu'épouse, mère ou amante, je n'ai pas vu en elle la moindre trace de volonté ou, même, de désir un tant soit peu durable. Or je pose la question: peut-on se targuer d'être malheureux lorsque l'on ne veut rien, que l'on ne tend vers rien, que l'on n'aspire à rien et que, semblable à une amphore vide posée au milieu d'un champ, on se laisse emplir à l'avenant du beau et du mauvais temps, sans jamais se soucier de quoi que ce soit?
J'ai ressenti leur tragédie commune comme totalement préfabriquée, dépourvue de la moindre consistance psychologique. Gatsby ne veut pas de Daisy mais de quelque chose d'indéfini que, pour une raison ou une autre, il associe à l'image de la jeune fille et Daisy, elle, ressemble à l'une de ces girouette en forme de flèche qui, pointant une direction lorsque le vent s'apaise, recommencent à tourner pour s'arrêter dans une autre direction une fois que la brise renaît.
- Citation :
- Ils ne ce confient qu'à Nick, qui sent tout de suite que quelque chose ne va pas dans le couple Buchanan, et chez Gatsby, si mystérieux. Lui a tout pour lui, mais il lui manque justement ce qu'il désire le plus et qu'il a perdu. Le fait que l'un et l'autre passent du rire aux larmes, en quelque sorte, trahit bien le mal-être qu'ils traînent depuis plusieurs années.
Justement, je ressentais nombre de mimiques ou de mouvements comme totalement artificiels, comme si le metteur en scène les avait puisés dans le manuel des cent expressions les plus utiles pour interpréter les quelques fondamentaux des sentiments humains.
- Spoiler:
Daisy entend prononcer le nom de Gatsby et voilà que la jolie flamme qui brille dans ses yeux, nécessairement malicieux, s'éteint aussi sûrement que sous l'effet d'un vent nordique, le regard soudain voilé d'une tristesse tapageuse qui semble hurler au spectateur: "J'ai vécu un drame passé dont je ne parle jamais mais qui, aujourd'hui encore, continue de hanter mes nuits solitaires."
Bon Dieu, la vie ne ressemble pas à ça - et les humains non plus. Pas ceux que je côtoie, en tous les cas. Nombre d'humains sont indéchiffrables et je ne connais personne qui se promène avec le code barre de ses sentiments les plus intimes tatoué entre les deux yeux. C'est l'effet que m'a procuré le jeu des acteurs: un immense code barre indiquant le prix de l'émotion au spectateur, pour le cas où celui-ci n'aurait pas compris quand il y avait lieu de rire et de pleurer. Ne manquaient que les sous-titres donnant le tempo des applaudissement et la mesure aurait été comble.
Dernière édition par Dérinoé le Lun 10 Juin 2013 - 22:55, édité 1 fois |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Lun 10 Juin 2013 - 22:43 | |
| - Dérinoé a écrit:
- L’un des amis avec qui j’ai été voir le film a exprimé l’hypothèse, au sortir de la salle, que Gatsby n’est peut-être rien d’autre qu’un roman plat et nombriliste sur lequel, croyant percevoir des enjeux sociologiques, philosophiques, religieux, politiques ou psychologiques au détour d’un personnage ou d’une phrase un peu plus réussis que les autres, les lecteurs projettent une profondeur en réalité inexistante.
... ou pas . On ne risque pas de s'ennuyer avec Gatsby (sauf, pour certains, en le lisant), il suscite toujours des opinions tranchées et des débats passionnés. Mais sans y chercher des enjeux très profonds ou des métaphores très pointues, je ne vois pas en quoi ces personnages ne sont pas réalistes. Pour moi ce roman est une brève chronique de la jet-set new-yorkaise des années 20, avec son lot d’excès, de femmes gâtées et frivoles qui, à force d'ennui, veulent s'offrir un "grand amour", si possible un peu teinté de canaille, sans être prêtes à en payer le prix, de brutes friquées que personne n'a jamais pris le temps d'éduquer et qui soignent leur désœuvrement dans l'alcool et tout ce qui gravite autour d'eux, dont le type qui n'a pas les moyens mais qui se brûle les yeux à ce soleil factice et qui sera prêt à tout pour entrer dans ce monde et s'y tailler sa place, même si cette ambition prend la forme d'une course après une illusion d'amour qui s'effondrera au premier cahot. Ils ne ressemblent peut-être pas à des personnes que nous pourrions connaître (personnellement, je ne connais personne de la jet-set new-yorkaise des années 20), mais il ne m'ont pas semblé irréalistes. . Je ne sais pas s'il faut chercher autre chose qu'une chronique dans ce roman, mais je l'aime bien comme il est, notamment j'aime bien voir l'histoire au travers d'un narrateur "extérieur" qui essaye de la reconstituer. Je dois projeter des tas de trucs nombrilistes dessus dont un certain nombre de plats (en porcelaine, of course ). Après je n'ai aucune idée de la façon dont Baz Lurhman et ses acteurs les ont rendus à l'écran, mais comme tu mélanges le film et le roman dans ton avis, Dérinoé, je donne mon sentiment sur les personnages du roman. |
| | | marie21 Lost in RA Sunbae
Nombre de messages : 19045 Age : 45 Localisation : In a forest, halfway from the Peak District to Seoul with a stopover in Istanbul Date d'inscription : 25/09/2006
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Mar 11 Juin 2013 - 12:05 | |
| - Dérinoé a écrit:
- Spoiler:
Daisy entend prononcer le nom de Gatsby et voilà que la jolie flamme qui brille dans ses yeux, nécessairement malicieux, s'éteint aussi sûrement que sous l'effet d'un vent nordique, le regard soudain voilé d'une tristesse tapageuse qui semble hurler au spectateur: "J'ai vécu un drame passé dont je ne parle jamais mais qui, aujourd'hui encore, continue de hanter mes nuits solitaires."
Bon Dieu, la vie ne ressemble pas à ça - et les humains non plus. Pas ceux que je côtoie, en tous les cas. Nombre d'humains sont indéchiffrables et je ne connais personne qui se promène avec le code barre de ses sentiments les plus intimes tatoué entre les deux yeux. C'est l'effet que m'a procuré le jeu des acteurs: un immense code barre indiquant le prix de l'émotion au spectateur, pour le cas où celui-ci n'aurait pas compris quand il y avait lieu de rire et de pleurer. Ne manquaient que les sous-titres donnant le tempo des applaudissement et la mesure aurait été comble.[/color] heu, moi, je trouve ça réaliste au contraire! je ne suis pas du tout d'accord quand tu dis que bon nombre d'êtres humains dans la vraie vie sont indéchiffrables! je pense plutôt le contraire! il arrive toujours un moment où on a du mal à cacher ce que l'on ressent vraiment, surtout lorsque l'on entend le nom d'une personne que l'on aime secrètement ou qu'on a aimée et qu'on aime encore mais qu'on ne voit plus! c'est très difficile de cacher un trouble que l'on peut avoir soudainement! les personnes qui nous entourent et qui font attention à nous peuvent remarquer notre trouble, quand bien même on aurait essayer de le refouler! ça m'est arrivée deux ou trois fois et à chaque fois, j'ai eu beau essayer de contrôler le trouble que je ressentais, d'autres personnes l'ont remarqué! donc que Daisy soit troublée ou qu'elle ne peut s'empêcher d'être triste en entendant le nom de Gatsby est compréhensible et réaliste pour moi! Par contre, là où je te rejoins un peu, Derinoe, c'est sur l'aspect pathétique des personnages mais je plussoie Miss Acacia, ils n'en sont pas moins "vrais"! j'ai du mal à ressentir de l'empathie pour eux, non pas, parce qu'ils ne sont pas réalistes et manquent de profondeur,, mais parce qu'ils sont pathétiques! Gatsby est pathétique parce qu'il se fait une fausse idée de Daisy, il l'idéalise complètement, il veut reprendre quelque chose qui n'existe plus! c'est vrai qu'il désire plus que tout un aveu d'elle, comme quoi elle n'a aimé que lui! parce qu'inconsciemment, il veut comprendre pourquoi elle l'a laissé tomber, pourquoi elle s'est mariée avec l'autre! il ne faut pas oublier qu'il a honte de son enfance, du fait d'avoir eu des parents pauvres et à tout moment, il a peur d'être rejeté à cause de son passé... Daisy, c'est la plus pathétique de tous ces personnages!!! qu'est-ce qu'elle est lâche!!!elle a une vie absolument nulle et elle ne fait rien pour avoir une vie plus "riche"!!! elle se noie dans le désœuvrement le plus total! ils font pitié mais des personnes lâches comme ça, il y a beaucoup dans la vraie vie! |
| | | misshoneychurch Poppy dream by the Arno
Nombre de messages : 6062 Date d'inscription : 01/09/2006
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Mar 11 Juin 2013 - 12:18 | |
| - Spoiler:
Cela étant, je n'ai absolument pas compris en quoi résident leurs malheurs respectifs.
Je ne comprends pas non plus le désespoir des gens qui n'ont pas trouvé LA paire de chaussures dont ils rêvaient, mais ça ne veut pas dire qu'ils ne sont pas en souffrance. D'ailleurs, Gatsby aime et pleure sans aucun doute une Daisy qui n'a jamais existé, mais visiblement sa vie a été hantée par elle et ce qu'elle représente (sa revanche sur la vie). Je suis aussi complètement d'accord avec Marie. Notamment lorsqu'on est surpris, cacher son ressenti n'est pas facile. La tête de DiCaprio quand il tombe sur Tom pour la première fois ne m'a absolument pas parue artificielle. De la même façon, Daisy qui éclate en sanglots d'un seul coup au milieu des chemises me semble normal. Ils en ont beaucoup rajouté durant la scène de retrouvailles, c'est vrai que là le changement de registre est brutal et étrange, mais c'est le seul moment où je t'accorde que les acteurs en font des tonnes. |
| | | marie21 Lost in RA Sunbae
Nombre de messages : 19045 Age : 45 Localisation : In a forest, halfway from the Peak District to Seoul with a stopover in Istanbul Date d'inscription : 25/09/2006
| | | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Mar 11 Juin 2013 - 18:56 | |
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| | | Miss Maureen Regency Gown in the Wind
Nombre de messages : 3615 Age : 33 Localisation : Belgique, au pays de Tintin Date d'inscription : 01/09/2010
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Dim 23 Juin 2013 - 15:41 | |
| - MissAcacia a écrit:
Je ne sais pas s'il faut chercher autre chose qu'une chronique dans ce roman, mais je l'aime bien comme il est, notamment j'aime bien voir l'histoire au travers d'un narrateur "extérieur" qui essaye de la reconstituer. Je dois projeter des tas de trucs nombrilistes dessus dont un certain nombre de plats (en porcelaine, of course ).
J'ai lu ce roman récemment. J'ai eu l'impression de passer à côté de quelque chose tout au long de ma lecture, l'histoire étant bien sans être spécialement extraordinaire. Au final, j'en ai retiré une volonté de présenter la vie new-yorkaise à cette époque de l'après-guerre et la manière dont les personnages se mentent à eux-mêmes. J'ai été un peu déçue de moi de n'en avoir rien retiré d'autre de très profond mais ce que tu dis MissAccacia me rassure. Peut-être qu'à une lecture future dans d'autres années je trouverai un autre message. J'ai été étonnée de découvrir le personnage de Gatsby, je m'étais faite une fausse idée avant ma lecture en regardant les bande-annonces du film... le choix de Leonardo Di Caprio dans le rôle titre est également une des causes. Il est beaucoup plus simple et sympathique que dans mes idées de départ. Je râle un peu sur la maison d'édition qui m'a promis sur la quatrième de couverture la révélation progressive d'un grand secret de Gatsby au sujet de son identité... au final, on a vite compris qui il était! J'ai beaucoup aimé le fait que le texte soit écrit par un personnage attachant, cela donne un aspect un rien subjectif qui entraîne le fait que nous soyons surpris par moments. J'ai apprécié ma lecture et compte aller voir le film dans les jours qui viennent afin de comparer. Merci à vous, membres de l'auberge, sans qui, je n'aurais jamais lu ce livre qui vaut le détour. |
| | | christelle The Gathering Storm
Nombre de messages : 3481 Age : 48 Localisation : Entre Paris, Londres, Hong Kong et Séoul... Date d'inscription : 10/09/2007
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Lun 24 Juin 2013 - 9:31 | |
| - Dé'inoé a écrit:
- (...)Mon amie a émis l'hypothèse que Gatsby incarne peut-être une certaine image de l'Amérique des années vingt: un développement économique menant à tous les excès, une opulence dont le monde profitait à outrance sans pour autant en saisir l'origine ou les mécanismes, une sorte de fuite en avant permise par un matérialisme débridé où les relations humaines passaient au second plan, la recherche d'un inaccessible idéal, à peine effleuré déjà disparu.
C'est dit de façon un peu emberlificotée, mais c'est justement la raison pour laquelle le roman est le plus emblématique de la littérature américaine. Il n'y a rien qui vous frappe entre le rêve américain et cette histoire? Si le film dit autre chose, c'est foiré. |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Lun 24 Juin 2013 - 13:40 | |
| Personnellement, je n'irai pas jusqu'à voir dans ce roman la métaphore du "rêve américain" qui comporte aussi la composante du self-made man ou encore une notion de confort matériel qu'on ne retrouve pas vraiment dans Gatsby. Cependant c'est certainement l'un des ingrédients. L'ambition d'accéder à une "classe" sociale supérieure, quitte à fermer les yeux sur les moyens, n'est cependant pas spécifique aux Etats Unis d'Amérique ni aux années 20 (il y a un parallèle entre la trajectoire de Gatsby et celle de Lucien de Rubempré par exemple). Le matérialisme, la consommation, la fureur et la fuite en avant sont assez caractéristiques de certains milieux sociaux dans les années 20, mais pas cantonnés aux Etats Unis. La conjonction des deux fait Gatsby. C'est un roman emblématique de la littérature américaine... parmi un certain nombre d'autres (ce qui ne lui enlève aucun mérite ). |
| | | christelle The Gathering Storm
Nombre de messages : 3481 Age : 48 Localisation : Entre Paris, Londres, Hong Kong et Séoul... Date d'inscription : 10/09/2007
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Lun 24 Juin 2013 - 19:48 | |
| Pour moi ça reste un très grand livre parce qu'il ne parle pas que de ce côté "rêve américain", mais bien de "l'illusion du rêve américain". C'est une énorme différence. Il parle de la douleur de la perte, du souvenir d'un amour perdu, de la désillusion etc. certes ses thèmes sont nombreux, mais comme tous les livres de Fitzgerald, il est parcouru par ce sentiment indéniable de perte et de mélancolie. Emblématique du XXe siècle je voulais préciser, car à mon sens il n'y en a pas d'autre, et malheureusement toujours d'actualité, même au début du XXIe siècle. Peut-être De Sang Froid ou La Tâche, mais je ne vois pas d'autre titre... Je suis assez navrée de voir fleurir des articles dans les journaux style "qui sont les nouveaux Gatsby?"; à croire qu'ils n'ont pas lu le roman et qu'ils n'ont retenu que le côté bling-bling... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Lun 24 Juin 2013 - 19:56 | |
| - christelle a écrit:
- C'est dit de façon un peu emberlificotée
C'est dit dans une langue superbe, voyons. - MissAcacia a écrit:
- Le matérialisme, la consommation, la fureur et la fuite en avant sont assez caractéristiques de certains milieux sociaux dans les années 20, mais pas cantonnés aux Etats Unis
Oui, même avis... Ils sont de fait caractéristiques des pays saignés à blanc par la Grande Guerre. Joseph Kessel en France et son exhaustif Tour du malheur (1950), portrait de la génération perdue locale, si l'on peut dire, n'est pas en reste... |
| | | Jennifer Coléoptère d'Afrique
Nombre de messages : 261 Age : 36 Localisation : Viens de Rouen, et vis désormais près de Nantes Date d'inscription : 31/12/2008
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Lun 24 Juin 2013 - 20:55 | |
| Savez-vous où je pourrais trouver une robe comme celles de Carey dans le role de Daisy? Merci pour votre aide |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Lun 24 Juin 2013 - 21:20 | |
| - christelle a écrit:
- Il parle de la douleur de la perte, du souvenir d'un amour perdu, de la désillusion etc. certes ses thèmes sont nombreux, mais comme tous les livres de Fitzgerald, il est parcouru par ce sentiment indéniable de perte et de mélancolie.
D'accord avec toi. J'aime aussi beaucoup ce livre, mais le rêve de Gatsby est plus universel que le "rêve américain" ou même son illusion, c'est le rêve de tous les ambitieux qui aspirent à se hisser dans le monde doré "ou supposé tel" de la jet set, la upper class ou le faubourg Saint Germain. Les Rubempré, les Melmotte ou les Lily Bart. C'est pourquoi il reste d'actualité. Dans les grands romans américains du XXème, je mettrais quand même aussi Manhattan Transfer ou Les Raisins de la Colère. Il y aurait sans doute aussi Faulkner mais je n'ai jamais réussi à lire un de ses romans. - TimesNewRoman a écrit:
- Oui, même avis... Ils sont de fait caractéristiques des pays saignés à blanc par la Grande Guerre. Joseph Kessel en France et son exhaustif Tour du malheur (1950), portrait de la génération perdue locale, si l'on peut dire, n'est pas en reste...
Oui, ou de ceux qui se sont enrichis avec... |
| | | christelle The Gathering Storm
Nombre de messages : 3481 Age : 48 Localisation : Entre Paris, Londres, Hong Kong et Séoul... Date d'inscription : 10/09/2007
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Lun 24 Juin 2013 - 22:14 | |
| - MissAcacia a écrit:
- christelle a écrit:
- Il parle de la douleur de la perte, du souvenir d'un amour perdu, de la désillusion etc. certes ses thèmes sont nombreux, mais comme tous les livres de Fitzgerald, il est parcouru par ce sentiment indéniable de perte et de mélancolie.
D'accord avec toi. J'aime aussi beaucoup ce livre, mais le rêve de Gatsby est plus universel que le "rêve américain" ou même son illusion, c'est le rêve de tous les ambitieux qui aspirent à se hisser dans le monde doré "ou supposé tel" de la jet set, la upper class ou le faubourg Saint Germain. Les Rubempré, les Melmotte ou les Lily Bart. C'est pourquoi il reste d'actualité. Dans les grands romans américains du XXème, je mettrais quand même aussi Manhattan Transfer ou Les Raisins de la Colère. Il y aurait sans doute aussi Faulkner mais je n'ai jamais réussi à lire un de ses romans.
- TimesNewRoman a écrit:
- Oui, même avis... Ils sont de fait caractéristiques des pays saignés à blanc par la Grande Guerre. Joseph Kessel en France et son exhaustif Tour du malheur (1950), portrait de la génération perdue locale, si l'on peut dire, n'est pas en reste...
Oui, ou de ceux qui se sont enrichis avec... Ah oui, ces romans sont aussi des grands romans, c'est vrai. Faulkner, je parlerai sans doute de Tandis que j'agonise, ou Absalon. Le thème de l'ascension sociale et financière est en effet un thème qui existait avant Gatsby, mais là où il correspond à l'Amérique, c'est qu'il se déroule à une période précise. Un âge d'or, où l'insouciance et l'excès régnaient, et avant la crise de 29, qui marqua la première vraie et grande désillusion américaine. Gatsby incarne cette image de l'Amérique, la réussite sociale et financière, mais aussi sa part sombre (une fortune bâtie sur un trafic douteux). En fait, ça me fait penser beaucoup à une autre grande oeuvre américaine, Citizen Kane aussi dans cette théma, lui aussi un mythe américain, certains disent même que c'est sans doute le plus grand film de tous les temps. Ascension financière, sociale etc. Et également un personnage qui garde son mystère. Ce que je veux dire c'est que Gatsby, au même titre que Citizen Kane, poursuit un rêve inatteignable, qui réside plus dans les souvenirs du passé, une certaine nostalgie, que dans la réussite sociale. |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Mar 25 Juin 2013 - 19:17 | |
| Oui, il y a cette part de nostalgie chez Gatsby, effectivement. |
| | | Ysabelle Stardust Reveries
Nombre de messages : 36542 Localisation : Quelque part entre l'orient et l'occident Date d'inscription : 07/05/2010
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Mer 11 Sep 2013 - 13:28 | |
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| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: Francis Scott Fitzgerald Jeu 25 Sep 2014 - 13:20 | |
| A l'occasion de l'anniversaire de F.S. Fitzgerald, le Guardian publie un quizz pour tester ses connaissances sur sa vie et son oeuvre : |
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