[Jeu] Le cadavre exquis du capitaine Wentworth

Wilkie Collins (pas une mauvaise idée, j'aime beaucoup, mais je ne pense pas avoir l'esprit assez tortueux) ou... Charlotte Brontë qui a usé de la chute de cheval elle aussi...

Citation :

Edward dut ainsi user de toute sa science rhétorique pour éviter que Jeremy Norton n'aille tout bonnement se jeter sur la lame du mystérieux Mr Steuart. Il l'amena progressivement à admettre l'idée de tenir un genre de conseil de guerre avec lui-même, Frederick et Mr. Summers. Dès que ce dernier, invité par un billet urgent, fut arrivé en hâte, le conciliabule se tint dans le petit bureau du presbytère de Hanwood.
Tous tombèrent d'accord sur le fait qu'il serait très préjudiciable de s'aliéner une famille aussi influente que les Steuart l'étaient dans la région. Les affaires de Mr. Summers et la position du Rev. Wentworth seraient compromises par une solution violente.
Ils décidèrent de ménager une entrevue entre Jeremy Norton et Andrew Summers, les principaux intéressés, et le père de Georges Steuart, dont on pouvait espérer qu'il exerce quelque influence sur son tumultueux fils. Edward serait du voyage car son habileté de médiateur et d'arbitre était reconnue par tous. Frederick, quant à lui serait présent au cas où... mais mieux valait espérer que l'affaire pourrait se traiter à l'amiable.

On retint l'idée du Capitaine Wentworth d'agir par surprise afin de ne pas laisser à Mr. Georges le temps de convaincre son père. Le caractère altier et orgueilleux (one more !) de Mr. Steuart était connu et il y avait peu de chances qu'une telle démarche aboutisse mais, dans les circonstances actuelles, mieux valait éviter de tenter le diable.
Aussi, les quatre hommes, chaudement vêtus et équipés pour affronter la route verglacée se mirent-ils en route de fort bon matin le lendemain. Ils avaient prévus de se présenter chez le beau-père de Mr. Summers afin que celui-ci introduise les conjurés auprès de son maître.

Le jour glacial mais clair et serein qui se leva sur la petite troupe était un bon présage et ils avancèrent de bonne humeur dans l'air coupant qui renforçait leur détermination à ramener Mr Georges Steuart à des comportements plus dignes de son rang.

Une petite chose... mais je reviendrai

Mmmhhh !! ça s'annonce très bien !!

J'admire!!! Je me sens incapable de rédiger ça, vous êtes douées, les filles!!!

et la providence veillait ^^

Citation :

Georges Steuart de Lythwood Hall de Bayton Hill, d’un coup d’œil expert, se jaugea dans la glace en pied de sa chambre, sa redingote lui seyait admirablement. Il prit sa canne, coiffa son chapeau, enfila ses gants, et descendit le grand escalier en claquant des talons.

- Norfolk, avez-vous pensé à envoyer les fleurs à Lady Hanstorm.

- Oui Monsieur, et voici votre boutonnière.

- Norfolk, j’avais demandé des œillets rouges, et ce sont des blancs !

- Je suis désolé Sir, mais le jardinier n’a pas d’œillets rouges, seulement des blancs, ce qui est un miracle, en cette saison.

- Mon père le paye suffisamment pour qu’il fasse des miracles, et il ose ne point me satisfaire. Je lui donnerai son congé moi-même à mon retour.

- Comme Monsieur voudra, je souhaite une bonne journée à Monsieur, et le valet le regarda partir avec un œil acerbe.

L’air était vif, avec fierté, il regarda sa magnifique demeure, massive, sertie dans un écrin de neige et de givre. Avec la détermination des gens à qui rien ne résiste, Georges Steuart, se dirigea à grands pas vers les écuries, Carioca sa jument noire l’attendait sellée. Athlétique, il l’enfourcha vivement et d’un coup d’éperon lui fit accélérer le train. Bientôt il dépassa la grille monumentale et naturellement se trouva sur la route de Bayton Hill.

Que sa vie était belle, il avait rendez-vous avec la plus jolie fille de la contrée, ensuite, il irait faire sa cour à Lady Hanstorm. Pour l’instant, il pensait à sa jeune maîtresse, Miss Aglaïa Archer, couturière et modiste de son état, qu’il avait installée dans ses murs dernièrement à Shrewsbury. Au nez et à la barbe croyait-il, de toute la société du comté, il s’était aménagé à l’arrière de la boutique, une garçonnière confortable ou Miss Aglaïa n’avait qu’une porte à franchir pour le retrouver encore toute éblouie par sa prestance et éperdue de reconnaissance et d’amour pour l’avoir aider à conquérir sa clientèle huppée. Il fallait reconnaître qu’elle était une artiste étonnante, et que de sa boutique, sortait des modèles à faire pâmer toute la haute aristocratie et la bourgeoisie fortunée.

A près de trente ans, il se trouvait chanceux, il avait une maîtresse, et rendait hommage à Lady Hanstorm, une jeune et riche veuve. Son père le poussait dans cette voie, cette jeune veuve possédait un domaine jouxtant le leur et une fortune venant de feu son mari aussi importante que la sienne.

L’inconvénient, était que sa jeune maîtresse jolie comme un cœur, depuis qu’elle habillait les domaines alentours, intéressait un peu trop les hobereaux et Georges Steuart, n’était pas homme à aimer voir une de ses créatures lui échapper.

Dernièrement, il avait entendu parler d’un certain Jeremy Norton, qui se serait fiancé avec Miss Agatha Summers, et là, il ne supportait plus du tout. A cette pensée, il enfonça brutalement son éperon dans le flan de Carioca. Elle fit un bon de côté et sortit de la route en fonçant à travers champ follement. Parvenue vers la lisière de la forêt, elle s’engagea toute écumante et affolée dans le sous bois pour se débarrasser d’une ruade de son cavalier. Groggy et furieux il la regarda s’éloigner. Il se releva lentement, le dos endolori, passablement boueux en fulminant.

- Satané canasson, tu me le paieras, je te donnerai une volée de fouet en rentrant ! Me jeter à terre, moi, Georges Steuart ! après avoir lancé de multiples jurons, il se repéra et se mit en route à travers bois.

Il arriva bientôt, au rendez-vous très prisé de red cross par tous les natifs du pays. L’été, c’était une jolie clairière, ou des pic-niques s’organisaient. L’hiver, voyait le rassemblement des chasses à courre : Samedi, en 15, il y aurait la courre au cerf de Lord Bolwyn. Il se faisait une joie d’y participer, mais, il ne prendrait pas Carioca, plutôt Celtic Thunder un puissant barbe gris pommelé, endurant et patient.

Il arrivait vers la route, plus que quelques yards, lorsqu’il entendit un grognement terrifiant, et se retrouva nez à nez avec un vieux sanglier qu’il venait de déranger de sa bauge.

La bête était colossale, brun noir, les petits yeux méchants, les soies dorsales hérissées et la queue raide de colère. Vite, il sortit sa navaja de sa ceinture, et lorsque le sanglier se précipita le boutoir rasant la terre, ses grès et ses défenses prêtes à l’occire, il pivota sur lui même comme un torero, celui-ci le heurta tout de même violemment, il perdit l’équilibre. La bête furieuse se retourna. Georges Steuart à terre voyant l’animal revenir à charge de nouveau, prit peur et roula sur lui même tout en sentant un déchirure à la cuisse droite, et bien lui en prit, il avait évité l’éventration. La douleur fut brève et violente, il s’évanouit sur l’instant, sans se rendre compte, que le sanglier s’effondrait à moitié sur lui sans vie et que quatres hommes l’entouraient et lui donnaient les premiers secours.

- Seigneur, Jeremy, vous êtes d’une adresse à la carabine ! surtout de la main gauche, je suis toute admiration.

- Merci Frédérick, je suis heureusement ambidextre. Mes compétences s’arrêtent là, je ne sais pas soigner, il perd beaucoup de sang.

- Ceci est de mon ressort, je vais le garrotter. Il prit une sangle dans une des fontes de sa selle et après avoir verser une partie de sa fiasque d’eau de vie, se mit à serrer légèrement. Nous allons l’emmener rapidement à la maison la plus proche… nous ne sommes plus très loin de Bayton Hill et la première maison du village nous accueillera certainement.

- Je me demande ce qu’il pouvait bien faire dans les bois, seul en redingote, un œillet à la boutonnière, et à pied, un poignard à la main. Songea Edward. Il faut être fou pour envisager un combat aussi inégal. L'essentiel, maintenant, c'est de le soigner, la plaie est profonde et hideuse, on voit l'os.

- Je pense qu’il a du surprendre un solitaire, il est énorme. Aidez-moi à charger ce gentilhomme, sur mon cheval ordonna Mr Summers. Seigneur, je le reconnais, c'est Georges Steuart ! les villageois s'occuperont du sanglier plus tard.

Je plussoie tout ce qu'a dit Genny. Bravo, tous vos textes sont magnifiquement rédigés et s'emboîtent parfaitement (il faudrait rajouter tout cela au texte original ).
Bisous et que la nuit vous offre l'inspiration...
jane

Bingo, chère Fée ! je savais bien que tu ne résisterais pas longtemps...

@ Jane, merci de ton compliment.

Citation :

Saisissant Mr. Georges sous les aisselles et par les chevilles, il réussirent à le hisser sur la monture et l'installèrent le moins inconfortablement possible. Sous le coup de la douleur, le blessé s'était évanoui et Edward resta à ses côté pour éviter qu'il ne tombât.

Frederick Wentworth, resté un peu en arrière ramassa le couteau tombé dans la neige. En connaisseur, il apprécia la facture de l'arme, en bon acier de Tolède, au manche de bois précieux incrusté d'or. Il songea qu'il fallait un certain courage, ou une certaine témérité, pour affronter ainsi un vieux mâle, même ainsi armé. Il rangea sa trouvaille dans sa poche en se disant que même blessé, il valait mieux que Mr Steuart soit désarmé quand il apprendrait qui l'avait sauvé. Il força alors le pas pour rattraper ses compagnons.

Par un heureux hasard, Bayton Hill abritait le logis d'un chirurgien de marine à la retraite. Les premières personnes qu'ils rencontrèrent leur recommandèrent de s'adresser à lui et un gamin fut dépêché chez M. Cowl pour l'avertir et au besoin le retenir chez lui. La profondeur de la blessure ne pouvait souffrir aucun délai. Le sanglier avait heureusement des notions d'anatomie humaine fort succinctes et avait raté l'artère fémorale mais il n'en demeurait pas moins que la plaie devait être lavée et recousue au plus vite.
Lorsque Georges steuart fut déposé sur la table de la cuisine de Mr. Cowl et que celui-ci eut commencé d'officier, on tint conseil pour décider de la marche à suivre. Il fut décidé que Mr. Summers, Edward et Jeremy Norton iraient à Lythwood Hall pour prévenir le père du blessé et l'informer de sa situation. Frederick Wentworth, quant à lui, resterait auprès du blessé et assisterait le chirurgien.
Les trois messagers prirent le temps d'avaler une tasse de thé fort préparé par la gouvernant de Mr. Cowl puis ils se mirent immédiatement
en route.
Dans l'intervalle, Frederick Wentworth aida à maintenir Georges Steuart qui avait repris ses esprits et se débattait comme un beau diable en hurlant à Mr Cowl de le laisser tranquille. L'autorité et la vigueur du Capitaine de la Laconia furent alors bien utiles. Plaquant étroitement les épaules du jeune homme contre le bois il lui parla sévèrement près de l'oreille.

"- Damné idiot ! Arrêtez tout de suite ! Vous avez une vilaine plaie à jambe ! Avec le froid vous ne sentez pas mais si Mr. Cowl ne recoud pas tout de suite, d'ici un quart d'heure vous serez mort, alors tenez-vous tranquille ou je vous assomme.

Georges Steuart réagit-il plus au ton ou aux paroles ? Impossible de le savoir et lui même ne fut jamais en mesure de le dire. Il se calma cependant et Mr. Cowl après avoir nettoyé la blessure, la recousit et mit en place un bandage. Lorsqu'ils furent sûrs d'avoir contenu l'hémorragie, ils soulevèrent le blessé maintenant tout à fait docile et l'installèrent plus confortablement sur un sofa, près de la cheminée du séjour. Pâle, son front bombé luisant de sueur, ses yeux sombres douloureusement fermés sous les épais sourcils, ce dernier reposait sur un amoncellement de coussins. Il avait usé ses dernières forces pour ne pas se laisser aller à hurler pendant l'intervention du chirurgien et il s'endormit rapidement.

"Pffou, fit Mr. Cowl en s'épongeant le visage dans un large mouchoir, Capitaine, je crois que nous n'aurons pas volé un petit remontant. J'ai là un petit rhum, souvenir des Indes occidentales, qui améliorera grandement le thé de Mrs Jameson. Ce petit Mr. Georges est loin d'être commode et je suis bien content d'avoir pu compter sur votre aide.

Une fois hors du séjour, il s'assit lourdement sur un fauteuil et commença à évoquer les souvenirs de sa vie active. Il n'avait pas souvent l'occasion de rencontrer un officier de la Marine dans cette partie reculée de l'Angleterre et il ne laissa pas passer l'occasion. Comme c'était un homme intelligent, dont la longue expérience dans ce métier difficile n'avait pas altéré la bonne humeur, il trouva une écoute amicale auprès du Capitaine Wentworth.
Au bout d'un délai plus que raisonnable tant il avait pris plaisir à la conversation du vieil homme, Frederick Wentworth interrogea son compagnon sur le blessé qu'ils venait de panser.

"- Oh, je ne devrais pas dire ça mais je crains fort qu'il ne vaille pas grand chose. Ce qui lui est arrivé aujourd'hui ne m'étonne pas le moins du monde. Il prend tout le monde de haut, hommes et bêtes. Vous dites que vous l'avez trouvé à pied, il a encore du se faire jeter bas de son cheval. Il les maltraite tellement qu'il n'arrive pas à en conserver un seul. Pour les amis c'est pareil, sans parler des femmes. Non que ces histoires m'intéressent mais avec Mrs Jameson, je suis au courant de tout, elle est bavarde comme une pie... On dit donc,qu'en ce moment il en courtise deux. Une couturière qu'il a installée à Shrewsbury - fort discrètement croit-il - et la voisine que son père veut lui voir épouser. Je pense qu'il n'aime ni l'une ni l'autre, elles le flattent c'est tout. Mais ne vous avisez pas de vous en approcher, le gaillard est possessif en diable aussi bien que vindicatif. Et quand il est valide, il est dangereux. J'ai recousu plusieurs de ses victimes. C'est pourquoi j'ai été assez étonné qu'il vous écoute tout à l'heure mais il est vrai qu'il n'a pas souvent rencontré d'officiers de votre trempe."

Tout en écoutant Mr. Cowl disserter ainsi sur son jeune patient, Frederick Wentworth pensa qu'il serait peut-être avisé d'avoir une conversation "franche et directe" avec le jeune Steuart, à condition de surmonter l'aversion qu'il sentait monter en lui.

Je ne pense pas pouvoir revenir avant samedi, mais je vous laisse en toute confiance vous occuper du blessé et, sinon, nous aviserons quand il aura repris des forces.
Passez le meilleur nouvel an, mes voeux vous accompagnent

Peste ! Que voilà une affaire rondement menée ! Je n'avais fait qu'évoquer une chute sur du verglas, mais voilà notre hobereau qui prétend en découdre avec un vieux sanglier solitaire ! Quel feu, Fée Clochette (jai eu peur, j'ai cru qu'on allait courre le cerf, cette fois-ci) , mais quel brio dans la création des noms propres !! Et palsambleu ! deux maîtresses !! et Monsieur se pique de jalousie ! Mais nous allons lui faire entendre raison, par la mordiable !!

MissAcacia a écrit:

Citation :

Le sanglier avait heureusement des notions d'anatomie humaine fort succinctes et avait raté l'artère fémorale mais il n'en demeurait pas moins que la plaie devait être lavée et recousue au plus vite..

Alors là, c'est d'un drôle!!! Je suis pliée de rire!!!

Citation :

tenez-vous tranquille ou je vous assomme.

j'adore

Oui, l'artère fémorale est évitée, sinon, il serait mort, et l'histoire finie ! le pauvre , maintenant, il souffre. Pour les maîtresses, j'ai failli lui en ajouter une et puis, je me suis réfrénée dans mon enthousiasme à le faire paraître débaucher

Fallait bien faire intervenir un sanglier, pour l'immobiliser ce furieux. Clinchamps, il écoutera peut-être ses sauveurs je dis peut-être, parce qu'il donne l'impression d'être fort borné ! à toi la patate

Genny et Jane merci, mais si vous voulez contribuer à l'histoire

petite note d'excuse adressé au magnifique Groupe Irlandais Celtic Thunder qui chante si bien avec le jeune Damian Mc Ginty, leur nom m'a tellement plu que je l'ai donné à un cheval mais les Irlandais adorent les chevaux et ne peuvent être qu'honorés. Si vous voulez entendre les Celtic Thunder, vous demandez Youtube et serez charmées. (enfin je suppose, moi je suis fan absolue de tous les chanteurs de ce groupe).

Je suis pliée en, deux devant mon ordi et mon père me demande si je n'ai pas besoin d'un psy...c'est trop le coup de l'anatomie et du sanglier.
Bravo (je crois que je ne vais pas m'imposer, d'autant plus que vous êtes sur une belle lancée). Alors, on attend la suite
Bisous
Jane

Jane, tu peux lui faire lire nos délires

Ne t'inquiète pas, c'est un adepte...bah oui, quand je parlais de Fée Clochette, Clinchamps ou Genny à table, il m'a prise pour une folle (et comme je veux eviter l'asile), je lui ais montré
Bisous
Jane

allons bon nous sommes dévoilées donc il lit nos délires et que pense-t-il de tout ça ?

Le coup de Angélique l'a beaucoup amusé...ils vous trouve très sympathique et "pas malsaint, c'est un forum très constructif" .
Bisous
jane

Hourra ! nous avons l'aval du papa de Jane !! (mais maintenant il va falloir se tenir à carreaux !! ) Bon, je mange, (oui, je sais il est taaard !!) et je m'y colle !! À tout' !!

Citation :

" -Il semble dormir très profondément", interrogea Frederick, un peu inquiet de la respiration lourde du blessé.
- Ce n'est rien, capitaine, je lui ai donné une dose de laudanum, il en a pour un moment à ronfler ! Cependant il se peut qu'il soit de fort mauvaise humeur au réveil !"
À cet instant on sonna à la porte. La gouvernante fit entrer Edward et Jeremy qui revenaient de chez Mr Steuart. Frederick les mit au courant de l'intervention, et leur apprit que le blessé, dûment drogué, dormait à poings fermés.
" - Eh bien, il faudrait en profiter pour le ramener chez lui", déclara Edward. "C'est ce que souhaite son père, qui nous envoie une voiture à cet effet. Ce monsieur paraît tout à fait désolé de la tournure que prend la vie de son fils, mais je me demande si il a quelque influence sur lui !
- J'ai eu le même sentiment", dit à son tour Jeremy, "quant à Mrs Steuart, il m'a semblé qu'elle était un peu hors du monde ! Je crois que la mort de sa fille l'a profondément atteinte, et que, de toutes façons, elle n'a jamais eu la moindre influence sur son fils.
- Mais au moins, Mr Steuart seraitil prêt à nous seconder ? À ne pas se dresser contre nous? interrogea Frederick.
- Si vous voulez mon avis", intervint Mr Cowl, "il serait bien content de trouver un myen de tenir son fils en lisière ! Il sera éternellement reconnaissant à celui qui trouvera une solution !
- Mr Cowl, ne pourriez-vous faire dire à Mr et Mrs Steuart que leur fils est intransportable ?" demanda Frédérick, "il serait préférable qu'il revînt à lui ici, entouré par nous, et que nous ayons une sérieuse conversation avant qu'il ne se réfugie dans le giron familial.
- Certes, et d'ailleurs ce serait tout à fait souhaitable pour que je puisse surveiller sa blessure. Cependant il risque d'avoir de la fièvre, à son réveil, et la discussion sera difficile !
- je ne peux rester plus longtemps", déclara Edward," les devoirs de ma charge me rappellent, mais Jeremy, et toi, Frederick, pouvez rester, il y a une très bonne auberge ...
- Ta ta ta ! " s'exclama mr Cowl," je peux vous garder ici, entre marin, capitaine, nous nous accorderons, et si ce jeune homme accepte ma frugale hospitalité, il sera le bienvenu. "
Jeremy, bien que désirant ardemment retourner auprès de miss Agatha, se rendit à la raison : si il voulait assumer le rôle qu'il s'était destiné, et défendre sa fiancée, il devait rester. Edward les quitta, chargés de messages pour Agnès et Agatha.
Entre temps, la voiture était arrivée. Mr Cowl écrivit un billet expliquant les raisons qui faisaient demeurer Mr Steuart, billet que le cocher devait remettre à son maître.
"- Si vous m'en croyez, mes amis, nous allons souper, puis nous veillerons le blessé à tour de rôle", décréta mr Cowl. Ainsi fut fait, et Frederick se retrouva à assurer le premier quart, comme il s'amusa à le dire, se rappelant son navire, et ses obligations à bord. Installé dans un fauteuil, les pieds calés sur un tabouret, sa pipe à la main, il se prit à rêver, au son des ronflements rythmés du blessé. Toute l'agitation des deux derniers jours, l'histoire incroyable de ce jeune fou, l'inquiétude de Jeremy, tout cela s'estompa peu à peu et son esprit revint à ce qui n'avait cessé de l'occuper depuis qu'il était à Hanwood, à savoir Anne Eliot, et les sentiments qu'il éprouvait pour elle, qu'il avait toujours éprouvés pour elle.
Il avait hâte, maintenant, de laisser Hanwood derrière lui, de galoper à Bath, de la revoir et de lui ouvrir son cœur. Enfin, si elle acceptait de l'entendre ! Car enfin, il connaissait la vie dans cette ville d'eau ! Ce n'était que réception chez l'un ou chez l'autre, bal, concerts ! Elle allait rencontrer une foule de personnes, et, oui, il fallait bien qu'il se l'avoue, maintenant qu'il avait décidé de ne plus se mentir : oui, il craignait qu'elle ne rencontre d'autres hommes, qui sauraient lui plaire, qui verraient ses qualités de douceur, et la valeur de sa fermeté de caractère, qui apprécieraient la beauté de son regard, de son ravissant sourire. Et plus il ouvrait les yeux sur les qualités d'Anne, plus il était sûr qu'il arriverait trop tard ! Il avait beau se dire que depuis huit ans, elle était allée à Bath chaque hiver, et n'y avait pas pour autant trouvé l'amour, pourquoi le rencontrerait-elle justement aujourd'hui ? Mais la raison n'agissait pas, il sentait chaque heure qui passait comme une heure perdue. Il était loin, très loin de Mr Steuart, lorsqu'un gémissement de celui-ci le ramena à la réalité.
Il se leva, alla tâter le front du blessé; il était moite, et tiède, pas de fièvre, donc ! Il recommença à tourner dans sa tête la question qui les hantait tous depuis quelques jours : que faire de lui ?
Soudain, il eut une illumination !! Mais oui ! La marine !! Il allait le faire entrer dans la Royal Navy, ça le calmerait, lui apprendrait la discipline, et soit il y resterait, comme le fou qu'il était, soit il en reviendrait aguerri et devenu enfin un homme responsable !
Oui, c'était la solution, mais il allait falloir jouer au plus fin, car ce devrait
être lui, Georges Steuart, qui prendrait la décision. Avec sa nature butée et rebelle, il devrait croire qu'il imposait ce choix aux autres, et non l'inverse. Avec le soulagement d'avoir enfin trouvé une issue à la situation, Frederick s'endormit dans son fauteuil.

clinchamps a écrit:

Hourra ! nous avons l'aval du papa de Jane !! (mais maintenant il va falloir se tenir à carreaux !! )

Attention...il te regarde
Bisous
jane

J'espère qu'il aime ce que je viens d'écrire !!

Pour toutes celles en mal d'inspiration pour le dîner du 31... il y a du sanglier à l'Auberge.
Pour la marinade, point de vue délais, ça va faire court mais pourquoi pas "une version allégée" ?


Après avoir terminé et apprécié vos derniers écrits : trois remarques.
- quelle santé ce Georges

- joli prénom donné au cheval, un peu exotique mais ça réveille l'hiver

- toute mon admiration aux doigts agiles du clavier, vous êtes parties d'un roman que je trouve très féminin et tout en douceur (je ne parle pas des mollusques ELIOTT oncle et neveu) pour aboutir à une version virile qui sent bon le poisson (Timoty) le bon tabac, le whisky, le rhum, le cheval, le sang et le désinfectant . On s'y bat au couteau, on menace un pôvre blessé... Vous êtes excellentes et le coup de "Engagez-vous, vous deviendrez un homme "OUHAAAAAAAAAA

l'embaucher dans la Royal Navy ce jobastre et tu fais comment en attendant, il est malade, et là il ne souffre pas du tout.

m'en vais te le torturer, moi genre "Bourrelle de Béthune" ! va se prendre un délire furieux, et Jeremy va te l'achever............ Aaaaarrrrivaaaaa. Bon je m'en vas ruminer en poursuivant le Chaparral dans les plaines herbeuses du Texas histoire de me ressourcer et alors..................... Clochette attaque...... pire que le sanglier furieux (Joffrey, vient de disparaître dans son puit) je sais, c'est hors sujet, mais je fais tout à la fois

engagez-vous dans la romaine armée

C'est vraie qu'elle est bonne l'idée de la marine Clinchamps...mais, comme dit Fée Clochette, on veut le voir souffrir

Fée Clochette: Dites donc mademoiselle, on trompe le capitaine Wentworth avec Geoffrey (pas sérieux tout ça, non, non, non, ).
En attendant, mon Papa ne comprend plus rien, il me fait "Texas, Geoffrey, Marine,...". Il faut le ménager, il est faible face à vos délires

Bisous
jane

Fée clochette a écrit:

l'embaucher dans la Royal Navy ce jobastre et tu fais comment en attendant, il est malade, et là il ne souffre pas du tout.
engagez-vous dans la romaine armée

Dis-donc, tu m'as refilé la patate, je la fais sauter comme je veux !! Ah ! mais !! Il dort encore, il va souffrir, au réveil, ne t'inquiète pas !! Et justement, l'envoyer par delà les mers avec le travail psychologique nécessaire à le lui faire décider, c'est un vrai challenge !!

tant mieux s'il souffre

et si cela ne suffit pas Jeremy l'homme qui tire des deux mains plus vite que son ombre l'achève C de Villemer a raison, cela devient une aventure virile et non plus un roman de salon délicat

Un petit bout de chemin avec ces messieurs :

Citation :

La nuit fut calme jusqu'à quatre heures du matin. À ce moment, le blessé sorti de son lourd sommeil et réclama à boire. Mr Cowl, dont c'était le tour de garde, lui versa de l'eau fraîche dans un verre et le lui fit boire. Mr Steuart but à longue gorgées altérées, puis, retombant sur l'oreiller, prononça la phrase sacramentelle en ce genre de situation :
"- Où suis-je ? Qui êtes-vous ?
- Chez moi, Mr Steuart, je suis Mr Cowl, vous me connaissez bien. Vous avez été blessé, dans les bois, le sanglier, vous vous souvenez ? Vous avez eu une sacrée chance, si vous voulez mon avis, de ne vous en tirer qu'avec une belle entaille à la cuisse ! "
Le regard assez trouble et errant du jeune homme parut s'éclaircir et se fixer sur le visage du chirurgien.
"- Le sanglier ... ah ! oui ... j'ai bien cru que c'en était fait de moi, cette foi-ci ! mais ... si je suis là, c'est que j'ai tué la bête ? Je ne me souviens que de le voir charger, d'une terrible douleur, et d'un grand étouffement !
- Il vous est tombé dessus, Mr Steuart ! Vous avez bien failli ne pas en revenir, cette fois ! Mais si je puis me permettre, qu'alliez-vous faire dans les bois, à pied, par ce froid ?"
Le blessa, fronçant les sourcils, cherchait visiblement à rassembler ses souvenirs, et au fur et à mesure que sa mémoire lui revenait, son front s'assombrissait. Il était évident qu'il ne tenait nullement à entrer dans les détails que lui réclamait le chirurgien.
"Mais comment se fait-il que je ne sois pas chez moi ? C'est incroyable que mon père m'ait laissé croupir dans cette masure ...
- Eh là ! Jeune homme ! Comme vous y allez ! Vous êtes chez moi, il ne fallait pas vous transporter, et je vous ai soigné de mon mieux, personne n'aurait fait mieux. Non, non, il n'est pas question de vous lever" s'écria Mr Cowl en repoussant le blessé sur ses oreillers, car celui-ci avait fait mine de sortir du lit. Le chirurgien n'eut pas besoin d'insister , le mouvement de la jambe touchée avait provoqué une douleur violente qui arracha un cri à Georges Steuart.
" - Dieu me damne, cela me fait un mal d'enfer !! Allez-vous me laisser torturer ? Ne ferez-vous rien, maudit boucher ? "
Mr Cowl aurait volontiers laissé ce si agréable patient profiter encore un moment des résultats de sa bêtise, mais il pensa à ses deux invités qui dormaient encore, et surtout il ne tenait pas à argumenter avec son malade.
"- Je peux vous redonner du laudanum, mais cela vous fera encore dormir plusieurs heures.
- Mais qu'attendez-vous ? Ne voyez-vous pas ce que j'endure ??
- Cela retardera d'autant votre transfert chez vous !
- Par le Diable, je m'en moque, tout ce que je veux, c'est ne plus souffrir!
- Il faut d'abord que j'examine votre pansement ... bon, la plaie ne saigne plus ... voyons le pouls ... pas de fièvre ... bien, bien, ne vous impatientez pas ! voilà... voilà!"
Tout en parlant, mr Cowl avait examiné son patient, et avait préparé la potion calmante sans se presser plus qu'il ne fallait, ne tenant aucun compte des imprécations et des menaces du malade.
Celui-ci avala le verre d'un coup, puis, le breuvage faisant peu à peu effet, se calma, tout en continuant à grommeler dans un demi-sommeil :
" - maudit cheval ... le faire abattre ... tué la bête, quand même ... elle va m'attendre ... " et il retomba dans un sommeil profond.
La porte s'ouvrit alors et Jeremy entra.
"Le bruit vous a réveillé ?
- En effet, mais c'est mon tour de garde, de toute façon. Il s'est réveillé ?
- Oui, et à peu près de la même humeur que le sanglier qui l'a blessé ! Si cette aventure doit lui apporter la sagesse, les effets ne s'en sont pas encore fait sentir. Il croit qu'il a tué la bête, je n'ai rien dit, ne vous avait-il pas vu ?
- Non, bien sûr.
- Il a réclamé à cor et à cris un calmant quand il a voulu bouger sa jambe. Il n'est endurant à rien ! "
Frederick entra à son tour, réveillé lui aussi par le bruit, de plus habitué à de courtes périodes de sommeil par ses quarts sur les navires.
Il fit part de son idée à ses compagnons, de faire entrer Mr Steuart dans la Marine. Si Mr Cowl trouva tout de suite l'idée bonne - il envisageait avec bonheur Mr Steuart aux prises avec la discipline sans faille d'un navire - Jeremy fut beaucoup plus sceptique :
" - Vous rêvez ! jamais il n'acceptera de quitter sa vie de coq de basse-cour pour une existence de discipline et de rigueur !
- Peut-être, si nous pouvons lui faire miroiter la gloire, les richesses, l'aventure. Il est courageux, il a quand même affronté un vieux sanglier à pied avec son seul couteau, il pourrait être attiré par des défis de cette sorte.
- C'est une tête brûlée, qui n'accepte aucune discipline.
- Si la discipline va dans le sens de son intérêt, il la comprendra. Je ne pensais pas tant à la marine qu'à un vaisseau corsaire. Boney entretient de nombreux vaisseaux de ce genre, et je sais que nous en avons aussi. Je connais d'ailleurs un de mes anciens compagnons qui en commande un.

Là, je nage parce que je sais qu'il y eu des gens comme Surcouf en France qui ont pas mal ennuyé les Anglais, mais du côté anglais, je n'en sais pas grand'chose.
Anecdote qui n'a rien à voir : Surcouf, arraisonné par un Anglais, celui-ci lui dit : Nous nous battons pour notre honneur et vous pour de l'argent, Surcouf répondit : chacun se bat pour ce qui lui manque ! Joli, non ?



Edit : j'ai corrigé, er rendu à César ce qui appartient à Jeremy !!

moi, je suis noyée mais peut-être que MissAcacia qui a plus d'un tour dans son sac à histoire va nous sauver

il va finir accro au laudanum, une vraie mauviette ce Georges !!!!! Est-ce un fils aîné unique ? héritier du domaine ? ou un cadet....

Fée clochette a écrit:

il va finir accro au laudanum, une vraie mauviette ce Georges !!!!!