Becoming Jane : vos avis sur le film

J'ai enfin trouvé le temps d'aller voir Becoming Jane au cinéma : du coup, j'ai aussi enfin pu lire tous les commentaires qui ont été postés à ce sujet, et que j'évitais soigneusement depuis plusieurs semaines afin de ne pas être influencée par vos jugements.

J'ai aimé ce film sans réserve.

Ici, je dois dire que je souscris entièrement à toutes les remarques qui ont été faites par Damien, que je trouve très justes, très fines, et très pertinentes.

Lorsque j'ai entendu parler pour la première fois du projet de ce film, j'étais très réticente, parce que j'avais peur qu'on ait droit à une vie de Jane Austen revue à la sauce P&P05 (ce que pouvait laisser croire la musique d'une des premières bande-annonces), et aussi parce que le scénario tel que j'en entendais parler me semblait peu vraisemblable, ou du moins peu compatible avec l'image que je m'étais formée de Jane Austen.

Mais au fil des semaines, mon préjugé s'est peu à peu estompé : le documentaire sur Jane Austen qui se trouve à la fin du DVD P&P95 montre bien que les éléments que nous détenons sur la vie de Jane sont extrêmement ténus. Réaliser un documentaire sur sa vie relève d'une véritable gageure, alors pourquoi ne pas la romancer?

C'est donc dans cet état d'esprit que j'ai vu le film, qui m'a tenu en haleine pendant près de deux heures. Le scénario est bien ficelé ; les acteurs sont tous bons et l'esprit du film est conforme à son sujet.

Je suis moi aussi contente que ce film casse l'image traditionnelle que l'on se fait de Jane Austen.

Je crois que ce que j'ai préféré dans ce film, c'est sa "matérialité" : le réalisateur n'a pas cherché à toute force à estomper les défauts des visages des acteurs, qui sont filmés au plus près ; le sol de la forêt est complètement détrempé, la peinture des volets est écaillée. Bref, on vit, on respire, et ça fait du bien!

Cela contraste totalement avec le film de Joe Wright, qui lui se proposait de retracer un conte de fées, et, pour rendre ce côté enchanteur et féérique, utilisait différemment les ressources de la musique, de la lumière et des décors . D'où le côté "esthétisant" qu'on prête à son film, et que l'on ne retrouve pas dans Becoming Jane.

Vu et bien aimé.
J'ai trouvé le casting excellent, James McAvoy m'a le plus marqué, mais les autres n'étaient pas en reste.
Je pense que le scénario est assez bien fait. Bien sûr, c'est de la fiction, mais ça ne tombe pas dans le n'importe quoi et il est amusant de trouver ce qui a pu inspirer Jane Austen, sans qu'on ait non plus l'impression qu'elle se balade dans un de ses romans.
La musique est jolie et les paysages sont beaux.
Difficile de juger de la réalisation. Je la trouve assez impersonelle, mais en même temps je ne trouve pas qu'elle déserver le film.

Par contre, même si je le trouve très bien, je ne le trouve pas enthousiasmant non plus, je ne sais pas vraiment ce qu'il y manque pourtant.

Ah Zakath Nath, fan de Norryyyyy!

même si je n'ai pas tout aimé, le film est sur ma liste de dvd à acheter; et comme normalement, le dvd en France sort 4 mois après, il faudra donc attendre Mars! je serai patiente...

christelle a écrit:

Ah Zakath Nath, fan de Norryyyyy!

même si je n'ai pas tout aimé, le film est sur ma liste de dvd à acheter; et comme normalement, le dvd en France sort 4 mois après, il faudra donc attendre Mars! je serai patiente...

c'est qui Norrryyyy ???

Jack Davenport (avatar de Nakath Nath) joue le commandant Norrington (pas certaine de l'orthographe sur ce coup...) dans POTC

ah ok! je cherchais en vain un lien avec Becoming Jane... or rien de nory sur imdb^^

@ Popila. J'attendais avec impatience ta critique ! Je suis content que tu aimes le film. Pour l'esthétique je ne n'ai pas ressenti la même chose que toi. Je trouve qu'au contraire le réalisateur du film s'inspire pas mal de Joe Wright. Les décors, les paysages de campagnes, certaines images (comme le cochon, la balançoire) sont les mêmes. La différence est peut-être l'utilisation de la lumière. Chez Joe Wright les scènes très lumineuses accentuent le côté conte de fée.

@ Méli. Ce n'est pas un peu paradoxal de ta part de dire que la vie de Jane Austen est sacrée alors que tu a ouvert un sujet sur sa vie sexuelle ?

la première scène du film, l'ouverture sur la campagne avec le chant des oiseaux, me fait toujours penser à la première scène de P&P.

J'ai pensé exactement la même chose Camille...

copine de moi alors! :doddy:

Je ne me suis pas encore remise de l'avoir loupé à Lyon en votre compagnie. Il va également falloir que j'attende le dvd pour faire sa découverte

Moi aussi j'ai particulièrement aimé le début (vu à 12H, même à Paris peu de salles le diffusent encore). Beaucoup de scènes proches de P&P, le bal notamment... J'ai trouvé Anne Hathaway tb alors que je craignais qu'elle ne soit trop américaine ! En plus le scénar est tb fait car le vocabulaire et la richesse linguistique de l'époque et probablement de la classe sociale sont extrêmement bien restitués me semble-t-il. Bref, un très joli film...

@ Damien : Pour ma part, je suis très heureuse d'avoir pu lire ton analyse du film : nous ne sommes pas toujours d'accord (et c'est tant mieux comme ça, sinon, où est le plaisir?), mais là, vraiment, je souscris à tout ce que tu as pu dire, et comme en plus tu as une meilleure connaissance des différentes adaptations austeniennes, j'ai pu, grâce à toi, décrypter des références que je n'avais pas saisies.

Je suis d'accord avec toi pour dire que le film multiplie les clins d'oeil en direction des adaptations antérieures des romans de Jane Austen, mais je me refuse à voir le film comme un succédané du film de Joe Wright. La facture du film a beau être classique, elle n'en demeure pas moins personnelle (c'est ce qui me semble, en tout cas). Je crois tout comme toi que c'est au niveau de la lumière que tout se joue.

J'ai vu que quelqu'un avait parlé de naturalisme pour parler de l'atmosphère de ce film : je n'irai pas jusqu'à employer ce terme là, mais je comprends ce que cette personne a voulu dire. Le film de Joe Wright baigne dans un climat d'irréalité ; BJ donne à voir une réalité plus crue, plus violente aussi, peut-être plus charnelle? Mais je ne sais pas si je me fais bien comprendre...

Camille Mc Avoy a écrit:

la première scène du film, l'ouverture sur la campagne avec le chant des oiseaux, me fait toujours penser à la première scène de P&P.

Moi aussi!!!!! c'est ce que j'ai pensé tout de suite en voyant la première scene du film, la campagne très anglaise, les oiseaux qui gazouillent!

popila a écrit:

J'ai vu que quelqu'un avait parlé de naturalisme pour parler de l'atmosphère de ce film : je n'irai pas jusqu'à employer ce terme là, mais je comprends ce que cette personne a voulu dire. Le film de Joe Wright baigne dans un climat d'irréalité ; BJ donne à voir une réalité plus crue, plus violente aussi, peut-être plus charnelle? Mais je ne sais pas si je me fais bien comprendre...

Je comprends tout à fait. Je pense que Julian Jarrold a une approche très personnelle. Cela dit selon moi c'est Joe Wright qui est le premier à avoir proposé une ambiance plus naturaliste. Les cochons, les poules, la boue, les vêtements froissés, la salle de bal surchagée, c'est du Joe Wright ! Son goût pour des plans esthétiques et les scènes baignées de lumière gomment peut-être un peu cette approche. La maison des Austen (de Julian Jarrold) doit beaucoup à celle des Bennet (de Joe Wright). Par contre je trouve que les costumes chez Joe Wright ont un effet plus naturaliste.

Oui, tu as raison : quand je pense au film de JW, bizarrement, je revois plutôt les scènes en extérieur qui sont extrêmement lumineuses, et pourtant je leur préfère de beaucoup les scènes qui se déroulent à l'intérieur, en particulier celles qui se passent dans la maison des Bennet, et qui font songer aux tableaux intimistes des peintres flamands et hollandais du XVIIème siècle : les coloris sont extrêment chaleureux et on est dans la matérialité la plus pure.

La maison des Austen doit peut-être un peu à celle des Bennet, mais je note que la peinture s'écaille et que le piano est désaccordé : dans le film de JW, les choses étaient plus harmonieuses, plus léchées.

Pour les costumes, entièrement d'accord avec toi, même si j'ai quand même l'impression que dans la première partie du film, les costumes de BJ sont plus naturalistes que chez JW et plus naturalistes que dans la seconde partie de BJ (je songe à la robe portée par Jane dans la bibliothèque, qui contraste avec ses tenues ultérieures, dont la note dominante est le rouge).

Je note également que les références au film de Joe Wright se trouvent plutôt au début du film, et je les vois davantage comme un clin d'oeil adressé au spectateur averti que comme une influence véritablement profonde du film de JW sur celui de JJ (même si à la réflexion, la maison des Gresham et la scène du bal flirtent visiblement avec le film antérieur...).

@Mimid : Merci merci pour ton compliment et .... voilà j'ai ( c pas vraiment moi en fait, je ne sais pas me servir de photo shop) redimensionné ma ban !Ca va ?

@ Camille : oui c'est bien Hugh Grant dans Love actuality sur la 3eme photo de ma ban

Le dvd de BJ sortirai en mars 2008 en France ? C'est sûr ca ? Parce que le commander sur un site anglais ..hummmm... j'sais pas ... pas trop confiance ! et puis j'ai jamais fais !......
AAAAAAAAAAAA Popila & Damien Tilney plus je vous lis et plus je suis impatiente !


A défaut de voir le film je me contenterai des extraits que je peu trouver sur le net.

@ Popila. Je suis entièrement d'accord avec toi.

Citation :

je leur préfère de beaucoup les scènes qui se déroulent à l'intérieur, en particulier celles qui se passent dans la maison des Bennet, et qui font songer aux tableaux intimistes des peintres flamands et hollandais du XVIIème siècle : les coloris sont extrêment chaleureux et on est dans la matérialité la plus pure.

Tu penses à Vermeer ? Ang Lee et Joe Wright se sont inspirés de ses toiles, je pense. J'aime énormément cette esthétique et c'est ce que j'ai apprécié chez Joe Wright.

Je comprends tout à fait ce que tu veux dire quand tu parles de la différence entre Joe Wright et Julian Jarrold. Le style du premier est plus léché.

popila a écrit:

La maison des Austen doit peut-être un peu à celle des Bennet, mais je note que la peinture s'écaille et que le piano est désaccordé : dans le film de JW, les choses étaient plus harmonieuses, plus léchées.

Popila, nous n'avons pas dû voir le même film. On a assez reproché à Joe Wright le fait que la maison des Bennet faisait Cendrillon dans le meilleur des cas, ou porcherie pour les plus virulents. La peinture s'y écaillait également et le piano n'était pas très bien accordé (il faut écouter au début la musique que joue Mary, un peu couverte par la musique de la BO qui passe par dessus). Ce que j'aime dans P&P 05, c'est justement l'aspect réaliste que Joe Wright y a introduit. Je ne trouve vraiment pas qu'il baigne dans un climat d'irréalité, à l'exception de quelques scènes (le bal de Netherfield et la deuxième déclaration). Et j'ai beaucoup de peine à voir la réalité crue, charnelle et violente de BJ.

Mr Damien Tilney a écrit:

Tu penses à Vermeer ? Ang Lee et Joe Wright se sont inspirés de ses toiles, je pense. J'aime énormément cette esthétique et c'est ce que j'ai apprécié chez Joe Wright.

Oui, on s'est compris à demi-mot! J'aime également beaucoup cette ésthétique, j'y suis très sensible.

Mr Damien Tilney a écrit:

Je comprends tout à fait ce que tu veux dire quand tu parles de la différence entre Joe Wright et Julian Jarrold. Le style du premier est plus léché.

Alors que le second a pris le parti de faire quelque chose de plus... brut?

Edit : Je viens seulement de découvrir ton message, Cat. J'essaie d'y répondre, sachant que je n'ai pas ton message sous les yeux puisque je suis en mode Edit. Pour moi, les scènes qui baignent dans un climat d'irréalité sont surtout celles qui se déroulent à l'extérieur, mais celles qui se déroulent à l'intérieur sont effectivement réalistes. A propos de la maison des Bennet au début du film : oui, effectivement, on entend Mary qui joue faux, mais son jeu est vite masqué par la musique du film*. Et même si effectivement la maison est un peu "bordélique", il y a quand même un grand soin dans la manière de la filmer : ce que j'appelais le style "léché" de JW. D'ailleurs, Damien ne m'a pas contredite**. J'espère avoir répondu de manière suffisamment exhaustive?

*ce n'est pas le cas dans BJ
**ça, c'est mon meilleur argument!

Je suis parfaitement d'accord de qualifier le style de Joe Wright de léché, je n'étais juste pas d'accord de dire que la maison des Austen dans BJ faisait plus naturaliste que celle des Bennet dans P&P05, surtout pas après les nombreux cris d'orfraie lus sur divers forums au sujet de son aspect négligé.

Nous sommes donc d'accord, surtout que je n'établis pas d'échelle de valeur dans la façon de filmer les deux maisons.

@ Popila. Je sers d'argument d'autorité ?

Je comprends ce que tu veux dire à propos du style des deux auteurs. Joe Wright a une esthétique plus lumineuse, plus léchée. Je pense quand même que Julian Jarrold s'est largement inspiré de cette esthétique.

Joe Wright allie effectivement une approche naturaliste et une approche plus féérique. Cette ambiguité se retrouve dans son esthétique.

Mr Damien Tilney a écrit:

@ Popila. Je sers d'argument d'autorité?

En quelque sorte, oui... il faut utiliser les arguments porteurs!

Mr Damien Tilney a écrit:

Je pense quand même que Julian Jarrold s'est largement inspiré de cette esthétique.

Je ne le nie pas, mais il faut que je revoie le film pour pouvoir mieux en juger.

Mr Damien Tilney a écrit:

Joe Wright allie effectivement une approche naturaliste et une approche plus féérique. Cette ambiguité se retrouve dans son esthétique.

L'approche naturaliste me semble subordonnée à l'approche féérique, je me trompe?

Edit : @ Lost Girl : Curieusement, je suis sortie du film émue, mais pas déprimée.