Damien Chazelle (La La Land, Whiplash, First Man et autres œuvres)

Merci pour ton retour, Cats40 !

WayOfEvasion a écrit:

Merci pour ton avis Cats qui rejoint le mien.

Et concernant ton spoiler,

Spoiler:

et c'est ça que je trouve aussi très intéressant. Cette immersion là

Tout à fait d'accord !
Je pense que le "grand pas pour l'humanité" fait tellement fantasmer, même aujourd'hui encore, qu'on a perdu de vue l'aspect technico-pratique de la chose

Spoiler:

et le film a le mérite de nous rappeler cet aspect, certes bassement matériel, mais pourtant essentiel.

Contente qu'on ait le même avis. On a ressenti vraiment les mêmes choses avec ce film.
Un de mes coup de coeur de ces dernières semaines

Vu aussi First Man et comme vous j'ai beaucoup aimé
Le film est très intéressant et les acteurs très bons
J'ai déploré par contre les bruitages et la musique trop forts qui m'ont donné mal à la tête (mais je pense que c'est plutôt dû à la sono de la salle de ciné )

Je poste ici mon avis sur First man. J'ai vu que les autres avis sont sur le topic de Ryan Gosling... Les modérateurs pourraient ils renommer ce topic au nom de Damien Chazelle ? Et déplacer les avis de First man ici ? A défaut, j'ouvrirai moi-même un topic à ce réalisateur, pour qu'on puisse parler de Whiplash et de First man). Je me sens des atomes crochus avec Damien Chazelle.

J'ai absolument adoré First man. J'étais intéressée par le sujet, mais je ne m'attendais pas du tout à aimer autant. C'est un film bourré de technique (mon frère l'a vu avec moi, il m'a dit "c'est exactement mon travail, c'est un film d'ingénieurs"), mais je n'ai pas été perdue et au contraire, j'ai trouvé passionnant de voir tout le travail qui est derrière la conquête de l'espace. Je ne connaissais pas bien l'histoire d'avant Apollo 11, donc j'ai appris beaucoup de choses.

Ce film m'a fait un bien fou. D'abord parce qu'il m'a fait ressentir des émotions fortes, une forme d'exaltation de voir le meilleur dont l'humanité est capable, une euphorie de la découverte d'un monde nouveau et grandiose, l'adrénaline de mettre sa vie en jeu. J'ai trouvé exaltant aussi de voir que ces personnages hors norme ont existé pour de vrai, en particulier Neil Armstrong, dont le sang froid est à toute épreuve. J'ai été émue à de nombreuse reprises, avec des envies de me lever et d'applaudir, et de me jeter dans l'écran. C'est avant tout ce qui m'a émue : l'idée d'aller dans l'espace, sur la Lune. Acte inutile, fou, mais justement beau parce qu'il est inutile, et grandiose. Et puis, j'ai ressenti une grande paix : comment ne pas relativiser notre petite existence face à l'immensité ?

Damien Chazelle a réalisé, à mon avis, un film extrêmement maitrisé. Côté technique spatiale et aéronautique, c'est très soigné (apparemment). Du côté de la réalisation, je trouve qu'il y a une parfaite alternance de scènes immersives et qui secouent beaucoup, et de scènes plus silencieuses, de paix. Le film est bourré de gros plans de regards, il y a des phases d'introspection. Tout est à l'image du personnage de Neil Armstrong, concentré, technicien, efficace, mais aussi très seul, sans envie de communiquer, solide, froid en apparence. Équilibre parfait entre la technique, la grandeur de l'acte accompli, et les contours psychologique du personnage. Ryan Gosling est excellent, très en retenue, mais absolument parfait. Claire Foy, qui interprète Janet Armstrong, a un fort charisme, et en peu de mots, elle fait éclater tout le mérite de cette femme.

Ajouter à cela la musique, toujours signée par Hurwitz, comme La la land et Whiplash. Pas de jazz cette fois-ci, mais deux thèmes surtout, présents mais comme la touche finale du film, un côté planant parfois, puissant à d'autres moment, et très souvent très tendre.

Vous l'aurez compris, j'ai été scotchée par ce film, qui m'a enthousiasmée, émue, et réconfortée... alors que de l'extérieur, il ne s'agit que du récit assez rugueux et très réaliste des étapes de la mission Apollo 11 ! Chazelle me confirme que ce qui est important, plus encore que le sujet d'une histoire, est la manière de la raconter. A noter que Trump n'a pas voulu voir le film parce qu'aucune scène ne montre Armstrong planter le drapeau américain : à mon sens, c'est une grande force du film, qui pas une seconde n'est une ode à l'Amérique, bien qu'on replace bien le contexte de la guerre froide. Il est plus question d'humanité, et d'humain. C'est fort.

J'écoute la musique, et j'ai la tête dans les étoiles...

Trump ne nous déçoit jamais...

Merci Annwvyn de ce bel avis développé qui me donne une énorme envie de voir le film.

Merci pour ce très beau commentaire, Annwvyn ! J'attends sa sortie en DVD

Merci pour ton avis et tes suggestions Annwvyn, je viens de renommer le topic et d'y ajouter les avis sur First man qui se trouvaient dans le topic de Ryan Gosling

Merci beaucoup Fauvette, c'est super !

Je suis allée voir Babylon.

Le film a de vraies qualités, à commencer par une esthétique absolument époustouflante. La photographie lumineuse, les costumes chatoyants et les décors magnifiques en font prendre plein les mirettes. La musique est aussi excellente portant le film sur un rythme échevelé qui ne laisse pas le temps de s'ennuyer. Et heureusement parce que le gros défaut, c'est les personnages, totalement inconsistants. Sans passé, avec des motivations flous, entrainés dans des scènes qui arrivent comme des cheveux sur la soupe, ils sont sans épaisseur et pas du tout attachants.

Par exemple, quand

Spoiler:

Je vais être honnête, je ne me suis pas ennuyée. Je me suis même amusée. Mais c'est tout. Quand je suis sortie, je n'avais pas pleuré quand j'aurais pu (et je suis une grande pleureuse au cinéma, il ne me faut pas grand chose pour déverser des torrents de larmes).

Le film semble surtout un prétexte pour raconte l'arrivée du parlant et comment çà a impacté les équipes de tournages, tant techniciens, qu'acteurs ou réalisateurs, mais le tout est un peu creux et manque d'un personnages auquel se raccrocher.

Merci beaucoup de ton retour Ludi. Je compte aller voir ce film samedi, j'espère qu'il va me plaire. Jusque là, j'ai aimé tous les films de Damien Chazelle, et je compte beaucoup sur la musique de Justin Hurwitz.

Moi, je n'en aimé aucun

Tu me diras ce que tu en penses

Merci pour ton retour, Ludi !

Comme Annwvyn, j'ai aimé tous les films de Damien Chazelle mais je n'ai pas prévu d'aller voir Babylon au cinéma, j'attendrai sa sortie en DVD

J'ai donc vu Babylon cet après-midi, et je crois avoir beaucoup aimé. Moins que le public peut-être (qui a applaudi dans la salle comble), mais tout de même.

Ce n'était pas gagné, parce que c'est un film long, agressif, assourdissant et vulgaire. On enchaine un paquet de scènes de débauche, il y a également des scènes de violences outrancières, et des situations grotesques. Les personnages ne sont pas attachants d'emblée.

Et pourtant... Grande habileté du réalisateur et génie du compositeur (mais quelle partition, quelle joie !  ), à mesure que le film avance, on comprend où il veut nous emmener. Ce n'est pas fait avec douceur, c'est plus fait comme "prends ça dans la figure, tu vas finir par comprendre ce que je veux dire". En ressort un film a priori caricatural et grossier, mais bien plus profond qu'il n'y paraît. C'est une représentation sombre et tragique des excès du premier Hollywood, des années folles, de la naissance du cinéma comme industrie destructrice. On suit les personnages, qui vivent déraisonnablement, mais qui ont l'air d'être des hyper-sensibles perdus dans des vies trop grandes pour eux, ils sont très touchants... (et les acteurs brillants !).

Je ne connais pas personnellement Damien Chazelle , mais je reste sur cette impression qu'on aurait des choses à se dire. Je ne sais pas comment l'exprimer, parce que cette fois-ci, le film est moins intime que ses précédents, et que je me suis moins sentie concernée par ses questionnements (très liés au monde du cinéma). Mais dans la réalisation de ce film, l'énergie qu'il dégage, je me suis retrouvée. J'ai eu l'impression que Damien Chazelle déversait toute sa passion, ses émotions, ses tripes même, en vrac, et à mesure que le film avance, il raccroche les wagons. Il semble avoir eu du mal à finir le film d'ailleurs (les scènes de la fin m'ont paru de trop !).

Derrière tout le tapage, sous la débauche d'énergie, j'ai ressenti une grande détresse et beaucoup de mélancolie, quelque chose de l'ordre du déchirement. Aussi comme un cri du réalisateur qui dirait "écoutez moi, essayez de comprendre ce que je ressens". Ca me fait frissonner... Je recommande ce film, mais plutôt sur grand écran... et je ne suis pas sûre de vouloir le revoir, il est fatigant. Je n'ai pas pleuré, mais je le sens encore bien planté dans le cœur.

Je suis curieuse de voir ce que le temps gardera de ce film, je pense qu'il ne sera pas oublié, qu'il peut devenir un classique. C'était un genre de shoot d'énergie pour moi, ça donne envie créer. Babylon est un film fort, que j'ai trouvé exigeant, et difficile à aborder (c'est de l'escalade par la face nord je dirais ). C'est un hommage (ou un défi lancé ?) au cinéma par Damien Chazelle, il le voit comme bâti sur le sang des artistes, mais au service de quelque chose de grand, de populaire et de profondément humain.

Et bien ! Quel retour ! J'imagine la "claque" que doit représenter ce film, en particulier pour les cinéphiles

Quelle belle analyse, Annwvyn !
Le film ne me disait pas grand chose et la bande annonce ne m'a pas accrochée du tout, mais je comprends tout à fait ton propos, sur le pessimisme de Chazelle (ça m'avait déjà frappé avec LalaLand qui est très joyeux extérieurement mais assez sombre quand on y réfléchit).
Babylon n'est pas le genre de film que j'ai envie de voir en ce moment, mais je le note pour une soirée philosophique

Je suis allée voir le film ce matin. Le thème me faisait envie mais le film avait des retours contrastés et de Chazelle, je n'avais vu que First Man auquel j'étais restée hermétique. Le genre de cas où on ne trouve pas le film mauvais, où on n'a rien à redire vraiment mais où on reste à l'extérieur.

Babylon m'a en revanche beaucoup plu même si avec son aspect excessif, tout ne passe pas. J'ai trouvé la première heure (deux grandes scènes, en fait, la fête à la villa qui n'est que le pré-générique, puis la journée de tournage) enthousiasmante d'un point de vue esthétique, montage, présentation des différents personnages, de l'ambiance survoltée... C'est aussi un peu là que sont les éléments les plus trash (exception faite d'un passage sur la fin), autant prévenir, c'est Fluides Corporels: Le Film.

Même si ça s'inspire de scandales réels (l'affaire "Fatty Arbuckle" entre autres) mais aussi de rumeurs plus ou moins avérées, on croit à cet Hollywood de toutes les folies même si par moment c'est un peu too much comme le tournage de la scène de bataille (je sais que jusqu'à La Charge de la Brigade légère qui a été un tel carnage qu'on a pris des mesures, on n'accordait guère d'importance aux chevaux mais que des figurants et un assistant réalisateur y passent sans que ça ne pose problème, faut peut-être pas pousser ).

Après ce premier tiers plein d'énergie j'avais peur que le soufflé retombe mais le rythme se maintient même si le tempo est moins soutenu. Sur le fond pourtant rien de nouveau sur le passage du muet au parlant et les laissez-pour compte d'Hollywood, on a déjà eu des films remarqués sur le sujet (d'ailleurs en voyant un passage du premier parlant du personnage de Pitt je me disais que ça repompait bien Chantons sous la pluie mais vue la fin l'écho est fait pour être remarqué).
Sur la fin, j'ai eu un peu de mal avec la conclusion du parcours de Manuel et Nellie, avec cette séquence horrifique chez le personnage de Tobey Maguire, j'aime bien les ruptures de ton et je pense qu'il y aurait un film à faire sur les liens entre gangsters et Hollywood mais ça faisait un peu forcé même si c'était tellement WTF que ça ne me gâche pas non plus le film, j'apprécie l'audace on va dire.

Mais j'ai été émue sur la fin et je trouve aussi qu'il y a des moments vraiment drôles dans le genre humour noir (le passage avec le crotale   ).

Les acteurs sont tous bons, j'avais un peu peur pour Margot Robbie qui m'avait l'air anachronique dans son look mais par exemple lors de la fête, ni la musique ni la manière de danser n'ont l'air de viser à la reconstitution fidèle (pas de Charleston là-dedans ). Je ne connaissais pas Diego Calva mais je l'ai trouvé parfait alors que j'avais un peu peur d'un personnage de "témoin-guide du spectateur" trop transparent. Je ne m'attendais pas à en voir certains comme Eric Roberts.

Le film m'a un peu rappelé Once Upon a Time in Hollywood de Tarantino: longs films qui prennent leurs temps sur les séquences, Pitt et Robbie au générique (cette dernière joue une actrice qui va se regarder sur grand écran dans les deux films d'ailleurs même si la scène parait plus justifiée dans Babylon) on voit un Hollywood à une époque de changement qui en laisse certain sur le carreau, et une petite flambée gore sur la fin... Et dans les deux cas, je me demande tout de même un peu où est le propos en dehors de montrer la folie d'un tel milieu. Est-ce que Chazelle aime le cinéma mais pas ce qu'il y a autour? Est-ce qu'on est censé comprendre que tout ce que subissent les personnages vaut le coup parce que ça laisse des films qui touchent des millions de gens et traversent les décennies?

@ludi33: pour ton spoiler je n'ai pas trouvé la scène inutile et je ne pense pas qu'il était nécessaire d'y revenir:

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En tout cas la BO donne la pêche, avec le fameux morceau Voodoo Mama, notamment:

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