La Passe-miroir et autres romans de Christelle Dabos

Il y a des livres auxquels on s’attache immédiatement,  sans les avoir parcourus, rien qu’en lisant d’autres avis ou en découvrant des extraits. La Passe-Miroir en fait partie. Bien avant de feuilleter les premières pages, j’ai su que cet univers, ces personnages et cette histoire me plairaient.

Commençons par l’histoire : Les Fiancés de l’Hiver, quel joli titre pour évoquer le destin de la jeune Ophélie, qui, dans un univers qui n’est pas sans rappeler Miyazaki et son Voyage de Chihiro, doit s’adapter à sa nouvelle « condition » : de gardienne de musée sur l’arche d’Anima, elle se retrouve du jour au lendemain fiancée à Thorn, un Dragon d’une autre arche, Le Pôle, dont les habitants sont tous plus mystérieux les uns que les autres…Bien qu’ordinaire en apparence, maladroite, presque muette, Ophélie se montre très vite une héroïne atypique et terriblement attachante . En effet, au fil des péripéties, on découvre son esprit indépendant et sa force de caractère, tout en demeurant vulnérable et naïve. Ainsi, Ophélie est un personnage extrêmement riche, sorte de Candide féminin, et j’ai adoré ses multiples facettes : ses talents de « liseuse » et de « Passe-Miroir » couplés à sa manie de casser la moitié des objets qu’elle touche ; sa petite voix mêlée à ses réparties ; ses émotions cachées derrière ses lunettes ; son manque de romantisme et la découverte d’un nouveau monde. Bref, je me suis immédiatement identifiée à elle, et me suis laissée emportée par son histoire.

Dans ce premier tome, nous avons l’occasion de croiser de nombreux personnages, soit sur l’Arche d’Anima, à travers la famille (nombreuse) d’Ophélie, à commencer par son oncle l’Archiviste que l’on découvre dès la première scène et qui m’a beaucoup plu ; la tante Roseline est un personnage important, puisqu’elle est le seul membre d’Anima à pouvoir accompagner Ophélie jusqu’au jour de son mariage. Malgré une première impression mitigée, je me suis finalement attachée à cette tante protectrice. L’Arche du Pôle est le lieu central de l’histoire, un endroit qui se révèle malsain, bondé de personnages égoïstes, calculateurs, ambitieux, violents, superficiels…Bref,  un endroit illusoire où les apparences sont souvent trompeuses, et où l’on se méfie de tout le monde. Parmi ces personnages, certains se sont révélés sympathiques, comme Renard ou Gaëlle (d’ailleurs la partie que j’ai préférée est celle durant laquelle Ophélie loge chez l’ambassadeur en tant que Mime ), d’autres sont ambigus, comme Berenilde ou Archibald ; d’autres encore sont antipathiques comme Freyja, le Chevalier et la majorité des Mirages… Et que dire de Thorn ? C’est un personnage à part, unique : il est si grand, et à la fois maigre comme une plume, on le découvre froid comme la pierre, mais il se montre petit à petit protecteur, fragile, et profondément humain.  Bref, c’est un héros qui ne m’a pas laissée indifférente et que je retrouverai avec grand plaisir !

Ainsi, j’ai été conquise par ce premier tome, qui nous laisse avec beaucoup de questions, et nous donne envie de nous plonger immédiatement dans le roman suivant afin de découvrir la suite des aventures d’Ophélie et de Thorn !

Et bien voilà ! Je viens d’achever le deuxième tome de La Passe-Miroir, et je suis encore une fois plus que comblée ! Je tiens à insister sur la qualité de la plume de l’auteure qui m’a emportée vers Le Pôle et ses mystères…

Nous retrouvons ainsi Ophélie, qui doit faire son entrée officielle à la cour de Farouk afin d’obtenir sa protection, durant les (nombreux) jours précédents son mariage avec Thorn. Intrigué par cette jeune demoiselle qui lui rappelle vaguement Artémis, l’esprit de famille d’Anima, Farouk la nomme vice-conteuse ; poste qui s’avère éloigné des compétences d’Ophélie, mais qui nous permet de découvrir encore une fois la personnalité totalement surprenante de l’héroïne ! Ce tome tient toutes ses promesses puisqu’il est encore plus passionnant que le précédent, déjà excellent. J’ai été ravie de retrouver les personnages qui me tenaient à cœur, comme Ophélie bien sûr, mais aussi Renard, Archibald, Berenilde, la Tante Rosaline, sans oublier Thorn, personnage qui m’a charmée au fil des pages. Celui qui était apparu comme froid, dur, travailleur acharné, est en réalité touchant, pacifique, protecteur et humain . J’ai beaucoup aimé la relation Ophélie/Thorn, et ai retenu mon souffle à chacune de leur apparition, gardant en mémoire chaque mot, chaque regard, chaque geste…
Comme vous, j'ai adoré les passages :

Spoiler:

Concernant l’histoire, celle-ci nous permet d’éclaircir quelques mystères autour du Livre de Farouk, et le lecteur assiste à l’enlèvement de quatre nobles hauts placés, à la réception de lettres de menace, à plusieurs tentatives d’assassinat, et à une ou deux fractures !

Bref, grâce à son histoire tellement originale mais passionnante, des personnages principaux courageux, captivants et honnêtes, et une plume fascinante, Les Disparus de Clairedelune a été à la hauteur de mes espérances ! Vivement la sortie du tome 3 !!!