[Jeu] Le cadavre exquis du capitaine Wentworth

en plus je l'aimeuuuu, Timoty quoi

moi aussi, je l'aime, Timothy !!

Je viens de relire dans le détail. J'aime beaucoup le thé réchauffera trois fois ...

Et si tu me permets Fée Clochette... tu commences à ramollir du côté du Capitaine Wentworth D'accord, tu le douches à la fin mais tu le fournis en amis agréables, tu lui fais boire du thé bien parfumé, tu le darcyises (voilà qu'il se met à arpenter les pièces, manquerait plus qu'il se poste aux fenêtres...). Fonte des neiges que j'dis

Citation :

Wentworth se hâtait sous l'averse glacée, tout en prenant garde au chemin rendu traître par l'obscurité. Il réfléchissait à la dernière phrase de Timothy. Se pouvait-il que le vieil homme ait raison ? Il réfléchit à toutes les occasions où il s'était trouvé en présence d'Anne Elliot depuis qu'il était arrivé à Kellynch. L'exercice était assez douloureux mais il s'obligea à considérer objectivement son attitude à elle et la sienne propre.

"- Timothy et Agatha sont dans le vrai, murmura-t-il, le bilan n'est guère en ma faveur... Si elle a encore des sentiments pour moi, je ai bien dû la blesser une bonne dizaine de fois. Mais je ne crois pas qu'elle en ait. Elle est gênée et muette en ma présence, c'est évident mais comment y voir plus ? Elle ne m'a rien montré pas plus qu'elle n'a recherché ma compagnie."

Une pierre sournoisement saillante et rendue glissante par la pluie ramena Frederick Wentworth à des considérations plus terre à terre.
En approchant de la maison de son frère, que ses fenêtres éclairées et sa cheminée fumante, rendait encore plus accueillante par cette sombre et froide soirée, il songea à Noël qui approchait. Il lui fallait projeter une expédition à Shrewsbury pour trouver de quoi gâter toutes les personnes qui l'avaient "recueilli" à son arrivée de Lyme et lui avaient offert leur amitié.

"Et j'en avais besoin, je m'en rends compte maintenant. Cette histoire avec Louise..."

Il frissonna. La dernière lettre de Harville était rassurante mais ne lui donnait pas d'espoir quant à sa propre imprudence.

Il poussa la porte, retira son pardessus mouillé dont l'épais tissu l'avait garanti à coup sûr d'une pneumonie et fut accueilli par l'écho d'un joyeux brouhaha en provenance de la salle à manger.

"- Ils finissent le thé, j'ai juste le temps de me rendre présentable. C'est curieux, Agnès ne m'avait pas dit qu'elle attendait des visiteurs."

Et il fila dans sa chambre.

c'est court mais chuis pas plus inspirée, j'ai mesuré des arbres toute la journée et je suis raplapla see you lator alligator !

C'est qui dans la salle à manger ?

Bon trève de plaisanterie, si avec tous les efforts que vous fournissez, le plaisir que vous nous donnez , vous n'arrivez pas à susciter l'envie de lire "Persuasion" chez les rares pensionnaires qui ne l'ont pas encore lu, c'est à désespérer

Et le "promis" d'Agatha, il intervient quand ?

Caroline

Citation :

tu le darcyises

Clinchamps, c'est qui dans la salle à manger demande C. de Villemer ????????

J'ai l'impression que MissAcacia ne sait pas du tout, ce qu'il se passe derrière la porte du salon

Pour C de Villemer :

Citation :

En réalité, ce n'était pas des visiteurs, mais un seul : Jérémy Norton, le frère d'Agnès venait d'arriver, une semaine plus tôt que prévu. Lorsque Frédérick pénétra dans le salon, il comprit pourquoi il avait pensé trouver une société plus nombreuse : Mr Norton, de par sa taille, et par le volume de sa voix, déplaçait beaucoup d'air. Il semblait ne pouvoir tenir en place, allant d'un fauteuil à une chaise, de celle-ci au sofa, puis rebondissait littéralement de celui-ci vers le siège le plus éloigné. Tout cela en racontant avec verve et forces gestes de son bras valide (l'autre étant encore en écharpe) les péripéties de son voyage. Il faisait un temps exécrables, les chemins l'étaient aussi, les cochers ne faisaient attention à rien, les relais de poste étaient mal chauffés et tout allait de travers. l'étonnant était qu'il racontait cela avec une fantaisie, une gaîté qui laissait à penser que rien ne valait mieux que de courir la poste en hiver.
" - par pitié, Jérémy, choisis un siège et restes-y le temps d'avaler une tasse de thé, le temps que nous puissions te présenter le capitaine Wentworth, le frère d'Edward, qui séjourne chez nous. Frédérick, voici mon frère, dont je vous avais annoncé la visite, et qui ne pouvant attendre, nous est arrivé une semaine plus tôt !
- Non, je n'en pouvais plus ma chère Agnès, ne pouvoir rien faire, ou pas grand chose, et toujours de travers, me mettait dans une grande agitation ! Père m'a pour ainsi dire mis de force dans la diligence, car, lui aussi était à bout de patience ! Dites-moi, capitaine, comment occupez-vous votre temps ?
- J'aime à me promener longuement sur la lande, qui par ses vastes horizons me rappellent l'océan.
- Avez-vous revu Timothy, Frédérick ? Interrogea Agnès, tout en lui passant une assiette garnie de scones.
- Oui, cet après midi. Cet homme possède une grande sagesse, et une grande finesse d'esprit ! je vous le ferai connaître, Mr Norton, il vous donnera quelques leçons de patience !"
F'édérick, qui pourtant l'avait redoutée, ne se sentit à aucun moment gêné par la présence de Mr Norton, tant celui-ci répandait autour de lui une chaleur communicative. Ils furent bientôt tous pris dans une conversation générale, et les rires qui fusaient de temps en temps auraient pu faire penser à un passant sur la route qu'effectivement, ils étaient plus nombreux.
Agnès, lorsque le moment arriva de se retirer, s'exclama :
" ah ! J'ai oublié ! demain Mr et Mrs Summers, ainsi qu'Agatha viennent dîner avec nous ! Tu verras, Jérémy, ce sont des gens charmants. j'ai prié également l'amie d'enfance de miss Agatha, miss Gwendolyn Smithson ainsi que son fiancé Mr.John Brodgewood. Ce sera plus gai pour vous, de réunir ces jeunes personnes !
Mr Norton trouva la perspective très agréable, et Frédérick également, qui commençait à trouver du charme à la vie de terrien ! Là dessus, tout le monde alla se coucher.

Et moi aussi !!

Clinchamps, we have but one mind and one way of thinking !, comme dirait mon cher Mr. Collins
voilà Jeremy, prophète et enfant prodigue ! Comme tu nous l'as campé, je sens qu'on ne va pas s'ennuyer avec lui... Bravo !

je dis : Clinchamp c'est trop "top moumoute" voilà du bonheur pour la journée Merci

Citation :

Le capitaine Benwick, inconsolable à la mort de Fanny, au contact de Louise souvent primesautière et dolente tout à la fois, se laissait aller parfois à une gaieté réelle. Au départ, l’aide à la jeune accidentée avait été accueillie avec bonheur par les Harville. Il réagissait enfin ! Louise était un bon moyen d’extirper la mélancolie de leur jeune pensionnaire. Puis, l’habitude, se transforma en une attirance particulière de la part de Louise, qui ne supportait plus l’éloignement du jeune homme. Etait-ce à cause des lectures, si soigneusement choisies, puis des promenades au bord de la plage toujours plus éloignées. Henriette Musgrove, n’en pouvait plus : marcher le long d’une plage battue par le vent, avec en plus les leçons de choses sur tout ce qui vit de la mer, comme Louise avait changé ! lassée de cheminer avec constance aux côtés des deux promeneurs, elle avait peu à peu abandonné toute vigilance, et filait à l’anglaise avec Charles Hayter, dès qu’il venait la voir, le rôle de chaperon, lui semblait inutile, tant les discours de Benwick sur les mœurs des crabes, les études du comportement des étoiles de mer, et les questions de Louise étaient inintéressantes. Les Harville, un peu choqués l’avait signalé à Mr et Mrs Musgrove, mais ceux-ci, semblaient affectés d’une mauvaise vue et d’une analyse assez particulière. Ils constataient le bien être de leur fille en compagnie du capitaine Benwick. En gens rassis et sans imagination, ils n’y voyaient aucun mal, même, si une idylle naissante se formait sous leurs yeux, les deux jeunes gens étaient célibataires.

- Chers amis, si l’amour s’en mêle, nous n’y pourrons rien. Sinon attendre qu’il s’éteigne ou bien qu’il s’amplifie, ou serait le mal ? nous les marierions, voilà tout, répondirent Mr et Mrs Mugrove aux Harville.

Le Capitaine Wentworth, perdu dans sa campagne de Hanwood ne se lassait pas de relire tous les soirs cet extrait de la lettre de son ami Harville, . « aussi raisonnable que soit la réflexion des Mugrove, ma pauvre sœur n’aura pas été pleurée bien longtemps. J’avoue que Miss Louise est charmante, mais tellement différente de Fanny que nous sommes surpris. Pour l’instant, le penchant de Miss Louise n’a pas encore emporté Benwick dans le tourbillon de l’amour, mais elle y met beaucoup d’acharnement, et lui, peu de résistance. Il va au devant de ses désirs, il a sans doute peur qu’elle ne rechute, ses nerfs sont si irritables. Quelquefois, je me demande même si elle joue ou si elle est sérieuse. Car elle paraissait si entichée de vous….. ».

Miss Louise, vivait normalement et avait orienté ses pensées sur Benwick. Mon dieu que cela était heureux, il se sentait libre comme le goéland. Il souffla sur la chandelle, écouta le vent dans les branches des arbres de l’allée essaya de se souvenir des premiers vers de Woodworth et de Tintern Abbey dont Harville lui parlait et qui plaisaient tant à Benwick et Louise.

"En revenant visiter les berges de la Wye
lors d’un séjour, le 13 juillet 1798
Cinq années ont passé ; cinq étés aussi longs
Que cinq interminables hivers ! Et à nouveau j’entends
Ces eaux qui depuis les sources des montagnes roulent
Avec un doux murmure terrestre.* – A nouveau
Je puis admirer ces hauts escarpements
Qui en ce lieu sauvage et presque déserté font naître
L’idée d’une plus grande solitude, et marient
Le paysage à la paix du ciel........

Jeremy Norton, lui paraissait de fort bonne compagnie. Il s'endormit d'un sommeil paisible, en pensant aux 8 années qui l'avaient séparé de..... Kyllinch...... Anne ?

quels cadeaux de Noël va-t-il offrir notre Fred ?

Je n'ai pas l'impression que Noël chez Jane Austen ressemble au nôtre : il n'y est jamais fait mention de cadeaux, tout au moins dans Emma, où il y a un repas de Noël évoqué.

Je n'étais pas passée vous voir depuis une semaine...
Je me suis régalée avec vos nouveaux récits. C'est fou, vous avez chacune un style différent (j'arriverais presque à vous reconnaître avec un seul paragraphe, maintenant) mais vous créez un récit très homogène, avec des détails pertinents et très touchants sur chacun des personnages, à chaque passage.
Waou ! Un p'tit bisou en passant

Merci Isabelle, tant mieux si nous te faisons passer un bon moment malgré ton rhume

clinchamps a écrit:

Je n'ai pas l'impression que Noël chez Jane Austen ressemble au nôtre : il n'y est jamais fait mention de cadeaux, tout au moins dans Emma, où il y a un repas de Noël évoqué.

Bon, tu as piqué ma curiosité alors j'ai essayé de vérifier. Il semble effectivement entre le 17ème et l'ére victorienne il y ait eu un retour à un noël austère sous l'influence des puritains mais la traditions des présents et des voeux existait auparavant et est revenue en force à l'ère victorienne. Je pense donc que le Capitaine peut se fendre de quelques modestes présents pour marquer sa reconnaissance sans que nous soyons trop "hors des clous" et sans en faire une cérémonie trop importante. Mais ils ne couperont pas à la cérémonie religieuse, ça c'est sûr

Imonjo, merci ! Bise à toi aussi

Merci, Imonjo !!

Citation :

Le repas se terminait . Après les présentations de rigueur, chacun avait trouvé sa place à table et quand la glace fut rompue, l'atmosphère devint très gaie et détendue.
En installant ses invités, Agnès Wentworth déclara gaiement :
"- Nous sommes entre amis, n'est-ce pas ? C'est un repas sans cérémonie, c'est pourquoi Miss Agatha devra se partager entre Jérémy et le capitaine Wentworth, miss Gwendolyn se devant naturellement à son fiancé !"
Celui-ci répliqua en souriant :
"- je ne saurais priver ma chère Gwendolyn du bonheur de converser sous prétexte que je suis là, je suis un amoureux comblé et non un maître sourcilleux !
- Merci, très cher, répondit vivement Gwendolyn, en s'asseyant entre Edward et lui, croyez bien que je n'omettrai pas de vous le rappeler en temps voulu !
- Messieurs, vous êtes en nombre supérieur, il est vrai, ajouta alors miss Agatha, qui, elle, se trouvait entre Frédérick et Jérémy, mais attention ! Nous allons pallier cela par une grande qualité dans notre conversation, n'est-ce pas chère mrs Wentworth ?
- Je ne suis qu'un éventuel soutien, une réserviste, en quelque sorte, ou plutôt un arbitre, de par ma position d'épouse !
- Mais une épouse n'en est pas moins une femme, et nous réclamons votre soutien actif ! protesta Gwendolyn".
Après une telle entrée en matière, nul ne saurait douter que l'atmosphère ne fût chaleureuse et gaie. Miss Agatha tâchait à maintenir un juste équilibre entre ses deux voisins, parlant et répondant alternativement à l'un et à l'autre. Il y eut pourtant un moment où, Jérémy Norton, miss Gwendolyn et Mr Bridgewood étant occupé à débattre sur une différence de point de vue quant à la gestion de leurs domaines respectifs, miss Agatha se tourna vers son voisin:
- Eh bien, Capitaine, comment allez-vous à présent ? Êtes-vous plus en harmonie avec vous même ? Démêlez-vous mieux l'écheveau de vos sentiments ?
- Je commence à y voir un peu plus clair, en effet, grâce à votre bonté, et à mon frère aussi, à qui j'ai réussi à parler à cœur ouvert;
- Êtes-vous toujours habité par la colère et la rancune ?
- Non, cela, c'est terminé, car j'ai ouvert mon esprit à autre chose qu'à moi-même, et j'ai pu penser, au delà de ma déception, à ce que miss Anne Elliot avait éprouvé de son côté.
- je suis heureuse pour vous de cette bonne évolution, il est toujours bénéfique de concevoir que nous ne sommes pas seuls à souffrir !
- Certes, mais maintenant, comme un rideau qui se serait déchiré, je vois miss Anne autrement, je lui rends toute mon estime, elle n'en a jamais été indigne, je voudrais maintenant être sûr de ne pas avoir perdu la sienne !"
La servante passait alors un plat, la conversation s'interrompit, et Jérémy Norton en profita pour reprendre l'attention de sa voisine.
" - miss Summers, je vous ai entendu affirmer qu'il était toujours bon de ne pas croire être les seuls à souffrir, je ne sais ce que le capitaine a répondu, je suppose que cette position n'est pas tenable quand on commande un navire de guerre, et qu'il faut au contraire oublier la souffrance des autres !
- Cher Mr Norton, nous ne faisions aucunement allusion aux douleurs causées par la guerre, sujet que notre sexe vous laisse bien volontiers ; nous n'envisagions que la généralité des souffrances du cœur, celles que l'on éprouve, et celles que l'on inflige.
- Je suis persuadé qu'une personne telle que vous ne pourrait en aucune façon en infliger !
- Votre propos est très galant, et je l'apprécie comme tel, mais, cela est possible même pour les meilleures d'entre nous, en cas de sentiment non partagé. Vous conviendrez avec moi qu'il n'y a pas d'obligation à rendre un sentiment, et quand il n'est pas réciproque, il y a souffrance!
- Quant à moi, soyez persuadée que je saurais m'effacer sans faire de bruit si l'objet de mon amour n'y répondait pas, car mon seul but serait alors de lui manifester la profondeur de mon sentiment par mon altruisme même. "
Miss Agatha prit un temps pour regarder en face son voisin, et put voir que sous le badinage de circonstance, Jérémy parlait avec sincérité, car son regard était franc et clair, et elle prit tout à coup conscience de la beauté de ses yeux très sombres. Elle ressentit un léger pincement au cœur, détourna le regard et continua :
"J'espère de tout mon cœur pour vous, Mr Norton, que vous n'aurez jamais à affronter cette épreuve !"
Les convives se levaient pour se rendre au salon. Agnès pria les jeunes filles de jouer chacune à leur tour, et elles recueillirent nombre de compliments et d'applaudissement. Frédérick, assit un peu à l'écart - il n'était pas fort musicien - observa que Mr Norton s'appuyait au piano pour mieux apprécier le jeu de miss Agatha, et que les joues de celle-ci rosissaient considérablement. Il eut un sourire un peu triste, et se senti soudain bien plus vieux que les autres : il avait combattu, il avait souffert, il voyait naître une idylle qui n'était pas la sienne, et d'ailleurs il en était ravi pour Agatha et Jérémy, et il se sentait particulièrement mélancolique, car il commençait à penser de plus en plus souvent à ce qui aurait pu être. Y pensait-il comme à quelque chose de terminé et mort ? Non, c'était le désir au contraire de commencer, de recommencer à aimer. Aussitôt il se reprit :impossible d'essuyer un nouveau refus. Quand il aurait revu miss Anne, à la lumière de sa nouvelle position plus juste, sans plus de colère ni rancune, il verrait bien si derrière son calme et sa discrétion il y avait encore un sentiment pour lui dans son cœur. Il se surprit à se demander pour combien de temps encore il allait demeurer chez Edward.

Pas de problème pour l'échange de cadeau !! c'est dans l'air !

et alors...... et alors.....

mais j'ai tout lu je cours relire, en attendant la petite suite...

J'adore,

Fée clochette a écrit:

et alors...... et alors.....

mais j'ai tout lu je cours relire, en attendant la petite suite...

J'adore,

Merci, Fée Clochette !Mais j'ai l'inspiration lente, il faut que je rumine !!

c'est pas pire que moi tout de même

Pire, je ne sais pas mais je ne suis pas une grande imaginative (difficultés à inventer des noms, des paysages, des événements) je ne fonctionne presque que "de l'intérieur". L'idéal : deux personnes qui parlent, sans qu'on sache leurs costumes, leur environnement, etc, seul compte ce qu'ils pensent et ressentent. c'est pourquoi j'ai grand besoin de toi et de missAccacia !!

Comme dit Isabelle, nous nous complétons. Jane parle très peu du décors.

Une petite prolongation :

Citation :

Miss Agatha Summers, dans le huis clos de sa chambre, préparait les cadeaux qu'elle offrirait à ses proche le soir de Noël. Elle avait eu le temps de préparer pour son père et sa mère de petits ouvrages - des mouchoirs à son chiffre pour MrSummers et une paire de pantoufles brodées pour sa mère - ainsi que des marque-pages ornés à l'aquarelle pour Mr et Mrs Wentworth ainsi que pour Frédérick, puisqu'il avait été convenu de longue date qu'ils passeraient la soirée de Noël ensemble. par contre, elle était prise de court en ce qui concernait Jérémy Norton, qu'elle ne connaissait que depuis peu, et elle hésitait.
Sa première impression très favorable, acquise le soir du dîner chez les Wentworth, s'était confirmée au cours de deux ou trois rencontres, soit en promenade, lorsque le temps l'avait permis, soit en thé pris chez l'un ou chez l'autre.
Lui revenait particulièrement à l'esprit la dernière conversation qu'ils avaient eue deux jours plus tôt. Frédérick était parti visiter son nouvel ami, le pêcheur Timothy, et Jérémy était venu seul lui rendre visite. Mrs Summers brodait au près de la cheminée, les deux jeunes gens se trouvaient proches du piano, Agatha au clavier et Jérémy lui tourant les pages. Agatha, cessant de jouer vraiment, laissait errer ses doigts sur le clavier, en accords et arpèges légers et sans suite.
"Miss Agatha, disait Jérémy, Noël approche, nous aurons le bonheur de le passer ensemble, cela vous réjouit-il autant que moi ?

- Mais oui, Mr Norton, vous savez que j'adore nos réunions, si amicales !

- Certes, je vois bien qu'il y a de l'amitié entre le capitaine Wentworth et vous, car il recherche souvent votre compagnie!

- Il me semble pourtant que ce n'est pas lui qui se trouve près de moi à présent ! dit-elle avec un sourire malicieux.

- Vous savez bien ce que je veux dire, miss Agatha, vous ne pouvez nier qu'avant hier encore il vous a retenue de longues minutes, soit disant pour admirer un nid abandonné dans une haie !

- Mais, cher Mr Norton, je ne sache pas que mes parents vous ai confié le soin de me surveiller, répondit-elle, avec un peu plus de sérieux. Et je ne vois pas de raison pour que vous preniez ombrage de ces conversations.
Il est vrai que le capitaine Wentworth m'honore de son amitié, et qu'il aime à me demander conseil pour une situation qui lui est personnelle, et pour laquelle il éprouve des difficultés à trouver une réponse.

- Chère miss Agatha, si il est vrai que je n'ai pas encore de raison pour tenir de tels propos, je souhaiterais vraiment qu'il en soit autrement.

- Mr Norton, voici Janet qui apporte le thé, d'ailleurs nous ne voyons plus rein dans ce coin sombre, rapprochons-nous du feu."

Elle avait senti alors la nécessité d'interrompre cette conversation,et le reste de la soirée s'était passé en propos légers, courtois et sans conséquences.
mais maintenant elle se demandait si elle avait envie que jérémy poursuive, car elle sentait bien qu'elle avait suscité chez lui quelque chose de plus fort qu'une simple sympathie. Cela ne lui déplaisiat pas du tout, non plus que l'amitié qui s'était instaurée entre elle et Frédérick.
Elle avait vraiment pris plaisir à l'aider à démêler ses sentiments. Cette fois, son esprit retourna à cette fameuse conversation qui avait fort irrité Jérémy.

Elle avait demandé au capitaine si il avait trouvé sa voie dans le labyrinthe de ses sentiments.

" Oui, miss Agatha, plus le temps passe et mieux je vois clair en moi-même. maintenant que le rideau de fumée de ma colère et de ma rancune s'est dissipé, je comprends qu'en réalité miss Anne Elliot est toujours demeurée dans mon cœur comme la pierre de touche de ce que j'attendais d'une femme. c'est pourquoi je n'ai jamais éprouvé de réel sentiment pour une autre, c'est aussi pourquoi je me suis presque enfui lorsque j'ai ouvert les yeux sur l'engagement que j'étais entrain de prendre sans trop le savoir. J'aurais fait ce que l'honneur exigeait, mais comme il était encore temps, je suis parti.

- En somme cela a été le premier pas vers une clarifiacation de vos sentiments, que de comprendre que miss Musgrove n'était pas celle que vous recherchiez.

- Oui, d'autant plus qu'Anne était là, si calme, si bonne, si sérieuse et en même temps si serviable.

- Il ne tient plus qu'à vous, capitaine, de la reconquérir, je suis certaine que ce ne sera pas une tâche trop dure !"
Ils avaient continué leur promenade, et, oui, en y repensant, elle avait bien vu une lueur d'inquiétude dans l'œil de Jérémy.

"Allons" se dit-elle, "ne jouons pas les hypocrites avouons que nous la guettions, cette lueur !Il faut donc admettre que Jérémy me plaît beaucoup plus que je ne le pensais ! Oui, je suis heureuse qu'il soit un peu jaloux de mon amitié pour Frédérick ! Vais-je l'encourager ? "
Et Agatha revint à sa préoccupation première : que lui offrir ? Un de ses livres ? très personnel !! Trop important !
"je vais lui peindre un marque-page à l'aquarelle, à lui aussi, mais j'y rajouteri une devise". Elle se mit aussitôt à l'ouvrage.

Clinchamps, j'aime beaucoup, et comme d'habitude, tu t'arrêtes au bon moment, Quelle est donc cette devise non d'une pipe en bois !
je n'arrive même pas à imaginer

Le problème, c'est que, pour l'instant, je n'en sais rien !!

“Le bonheur vient vers ceux qui croient en lui.” de Ali Ibn Abu Talib neveu du prohète Mahomet. mais ce n'est pas une phrase anglaise mais à cette époque déjà, la pensée voyageait surtout vers Noël

Très belle devise !!

en attendant la féérie de Noël, les charmes anciens et l'amour que se passe-t-il chez les Harville ?

Citation :

Les Musgrove partis avec les enfants Harville à Upercross, la maison avait retrouvé son calme. Mrs Harville, un peu épuisée par tous ces évènements, s’était improvisée mère adoptive et chaperon de Louise. Elle allait bien. Les crises de pleurs, les pâleurs subites, les fatigues, disparaissaient peu à peu. Tous les jours, le Capitaine Benwick se faisait un devoir de la sortir, et Mrs Harville suivait. Les deux jeunes gens allaient de plus en plus loin sur la plage, car le capitaine Benwick, avec sagesse évitait la jetée et Louise ne mettait aucune résistance dans ses décisions, au contraire, elle avait acquis une sorte de recul et craintive n’osait plus s’aventurer seule sans l’appui de James.

« Si James ne s’aperçoit pas qu’elle est amoureuse de lui, c’est qu’il pense encore à Fanny. » songeait Mrs Harville qui sans cesse comparait sa belle sœur disparue à Louise : « Fanny, si brune, si solide, douce et raisonnable. Louise si blonde, si craintive, et frêle, bien qu’elle ait beaucoup repris depuis qu’elle avait recouvré l’appétit, avait une forte tendance, d’après son cher époux, à vouloir faire marcher le monde sur la tête ! » Elle regarda distraitement les deux jeunes gens qui se préparaient à sortir.

- Pensez-vous être assez forte pour supporter le vent violent aujourd’hui, ma chère petite ?

- Ne vous inquiétez pas, Mrs Harville, nous n’allons pas sur la plage, mais au Petit Bazard, Miss Musgrove désire acheter de petits cadeaux pour sa famille. Nous accompagnez vous ?

Elle hésita un instant avant de répondre :

- Dispensez-moi de cette promenade, j’aimerai bien, broder un peu. Je n’ai guère avancé mes cadeaux de Noël, moi aussi. Allez donc, et surtout ne tardez pas. Le temps n’est pas très agréable, je ne voudrais pas avoir à soigner un refroidissement, avant Noël. Nous devons tous aller chez vos parents, chère enfant, je vous veux fringante comme aujourd’hui.

- Ne craignez-rien, Mrs Harville, voyez, je suis fort chaudement vêtue, et tout en coiffant sa toque de fourrure, elle sourit à son miroir.

- Quelle coquette vous faites Louise ! n’en doutez pas, vous êtes très mignonne.

- Croyez-vous ? j’ai toujours dans la tête les paroles de Marie et Henriette, qui me désespèrent.

- Des paroles qui vous désespèrent ? vous n’en avez jamais parlé.

- Si, si, à mon docteur. Je voulais mourir ce jour là, j’ai donc cessé de me nourrir.

- Mourir ! pour des paroles de votre sœur et belle-sœur. Moi qui pensait que vous étiez seulement faible ! racontez Louise.

Jamais, Mrs Harville ne se serait doutée que de simples paroles puissent à ce point détruire quelqu’un. "Pauvre enfant, et méchantes langues. Perdre toute beauté, est-ce si important ?" elle alla se regarder dans le miroir, et cette femme simple, qui n’avait jamais eu à se poser la question, s’examina avec attention. Puis, lassée de sa propre image, s’absorba dans des réflexions qui l’emmenèrent vers ses 18 ans. Elle se souvenait d’elle, jeune, et fraîche....... mais jolie , peut-être ! sa mère n’employait jamais ce mot. Il ne faisait pas parti de son vocabulaire. "A qui ressemblait-elle donc ?" Les visages des chers disparus s’estompaient au fil des ans….. d’après sa mère elle avait de son père, beaucoup. Elle reprit son ouvrage, elle brodait des revers de robes de chambres, qu’elle assortissait à des pantoufles, un cadeau qu’elle réservait à son inestimable mari.

Celui-ci, avait retrouvé avec bonheur ses vieilles habitudes. Il avait repris son idée d’amélioration de l’escalier qui montait aux chambres.

Sur son bateau, tout espace était finement employé, et dans sa maison fort mignonne, mais minuscule, les marches d’escaliers, en les modifiant légèrement pouvaient peut-être s’exploiter d’avantage. Il voulait utiliser la hauteur des contremarches et la profondeur des marches, pour en faire de petits placards, et ce travail d’invention avait été interrompu par la visite des Musgrove. Aujourd'hui, le capitaine Harville avait repris son schéma d’amélioration de son escalier avec gourmandise.

Le capitaine Harville était un homme calme, à l’esprit inventif, un dessinateur brillant qui adorait travailler le bois. Il aimait sculpter de petites pièces, et les contremarches parlaient à son imagination. Chaque contremarche serait articulée de façon à cacher un petit placard, et Mrs Harville verrait l’augmentation de ses rangement doublés. Les décors, bien sûr rappelleraient la mer : d’abord le Hummingbird, première goélette de commandement du capitaine. Mr Harville qui avait déjà imaginé une courtepointe d’orchidées butinée par les oiseaux mouches, reprenait le même décor, une contre marche sur deux. Ensuite, il intercalerait ses autres bateaux : the Golden Dolphin, the Perdican , et the Mischief Mary qui avait vaincu les français ! « Ce Bonaparte tout de même ! il avait fait beaucoup souffrir l’Angleterre, cependant grâce à lui, leur empire maritime s’était étendu sur toutes les mers du monde, mais en contrepartie, que de morts des deux côtés ! »

James et Louise revinrent de leurs emplettes, Louise, qui habituellement babillait joyeusement, était étonnamment sérieuse, presque triste, et surtout timide et rougissante. Elle se déshabilla lentement, jeta un regard bref sur les Harville, baissa vite les paupières et monta les paquets dans sa chambre.

Mrs Harville toute à sa broderie, ne lui porta guère attention, mais son mari voyant Benwick disparaître sans un mot dans sa chambre, resta le crayon en l’air un instant, puis, haussa les épaules en songeant, qu’ils s’étaient disputés. « pourquoi donc ? » pensa-t- il, puis, repris par la fièvre de créer, crayonna un magnifique dessin dont il fut très satisfait.

à bientôt

Toi aussi tu nous laisses en suspens fée Clochette !! Un demande repoussée ? un compliment maladroit ? En tout cas toujours bravo !